Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Méditations de la Parole de Dieu

Dimanche 24 mars – Rameaux

Commentaire de l’évangile de la procession des rameaux : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mc 11, 1-10)

Dans cet évangile qu’on se représente facilement, il y a une phrase qui fait mouche pour moi : « Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs ». Les gens présents accueillent Jésus comme jamais. Ce n’est pas la première fois qu’il vient à la capitale, ses nombreuses incursions dans le temple en témoignent. Mais voilà que pour une fois, il est accueilli comme un roi.

Jésus est perché sur un âne, comme il l’était quand il allait à Bethléem, dans le ventre de Marie, pour naître. En roi d’humilité, il n’entre pas à Jérusalem sur un cheval, mais sur cet âne, qui n’est pas aussi bête qu’il peut le paraitre, souvenez vous de l’épisode de l’ânesse de Balaam. Pourtant, lors de cette entrée triomphale, voilà qu’il est acclamé. On lui prépare un chemin, qu’on pave de manteaux, ou de branchages coupés. C’est à dire qu’on offre à Jésus ses possessions, ou son travail. Certes, on pourra me répondre que quelques jours plus tard, Jésus tombera sur le chemin, en portant sa croix, et que là il n’y aura rien pour lui faciliter la route. Mais regardons ces personnes… et le don qu’elles font.

Aujourd’hui, qu’est ce que moi je pourrais déposer aux pieds de Jésus ? Qu’est ce que je suis prêt à lui offrir ? En ce début de semaine sainte, voilà une question que nous pouvons nous poser. De quoi suis-je prêt à me défaire, à offrir à Dieu ? Lui qui vient donner sa vie pour moi, que puis-je lui donner à mon tour pour mieux accueillir ce don ?

Bonne montée vers Pâques. Pour bien marcher, il faut être légers. Faisons de la place dans nos vies pour Jésus !

Stéphane Jourdain


Samedi 23 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 45-57)

L’Évangile d’aujourd’hui montre pourquoi les Juifs ne croyaient pas que Jésus était Dieu. Ils n’y croyaient pas en raison de leur position politique : ils attendaient d’un Messie politique qui peut libérer la nation de la domination étrangère, alors que Jésus se tenait dans une position purement religieuse. Il est venu libérer les hommes du joug du péché.

En voyant Jésus ressusciter Lazare mort depuis quatre jours, de nombreux Juifs ont cru en lui. Ils crurent en Jésus, du moins comme envoyé de Dieu, selon sa parole solennelle. D’autres Juifs, instruits de ce qui s’était passé, furent moins touchés d’une simple relation orale, et ne consentirent pas à renoncer à leur haine. Ils avertirent les Pharisiens.

Les grands prêtres et les pharisiens craignaient que plus il accomplirait de miracles et que le peuple croirait en lui, plus le gouvernement romain viendrait détruire la nation. Ils discutèrent donc et décidèrent : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » Caïphe, le grand prêtre cette année-là, prophétisa malgré lui que « ce n’était pas seulement pour la nation » que Jésus allait mourir, « c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés ».

En effet tout au long de sa vie terrestre, Jésus manifeste une vie de service dans l’amour pour libérer les hommes du joug du péché. Son amour est ultime au moment où il s’est offert, s’est sacrifié sur la croix pour sauver toute l’humanité et rassembler tous les hommes dans un peuple nouveau, sauvé. Et dans les derniers jours du Carême, nous sommes invités à revivre les derniers jours du Christ sur terre et à méditer sur son grand amour pour nous.

Paul Van Doan NGUYEN


Vendredi 22 mars

Commentaire de la lecture du jour : « Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable » (Jr 20, 10-13)

« Tous mes amis guettent mes faux pas » ! Voilà qui donne raison à l’adage attribué à Voltaire : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » En effet, quoi de plus terrible que d’être lâché et trahi par ceux à qui l’on avait accordé sa confiance. Outre le fait même de la trahison, on a le sentiment de s’être fourvoyé dans le choix de ses personnes. Une double peine en quelque sorte.

J’ai été marqué il y a vingt ans par le fil de Mel Gibson « La Passion du Christ ». Au moment de l’arrestation et du jugement de Jésus par les juifs et le sanhédrin, on voit des disciples et même des grands prêtres baisser les yeux, détourner le regard… Ils savent que c’est faux, injuste, mais ils ne disent rien. Ils n’osent pas s’élever contre cette infamie qui est proférée… On laisse faire. Et je me demande souvent qi je ne fais pas pareil, quand je détourne les yeux d’un SDF qui aurait pourtant besoin d’une parole et d’un regard plus que d’une pièce. Quand je ne m’engage pas pour des causes qui le mériteraient..

« Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! » ajoute encore le prophète Jérémie à cette tragédie qui déjà suffirait au malheur d’un homme. Voilà que ceux qui trahissent osent enfin donner leur raison ; la rancune, le besoin de revanche, de gagner. C’est l’incapacité à se réjouir pour les autres qui conduit à ce phénomène de rejet. L’envie, la jalousie… Tant de maux qui s’ancrent et se cachent parfois profondément dans nos vies. Et nous rendent comme ces malfaisant, à notre corps défendant parfois, tant ces racines sont profondes. On finit par se convaincre soi soi même…

« Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable (…) Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants« . Le prophète ne veut pas conclure sur cet échec. Oui, à un moment, le mal semble l’emporter, mais au final, c’est le Seigneur le vainqueur. Parfois il nous faut du temps pour le constater, mais toujours, à la fin, c’est Dieu qui nous protège, qui combat pour nous. Alors haut les coeurs ! « Chantez le Seigneur », car il ne nous abandonne pas…  Sa volonté, c’est que nous ayons la vie. Soyons assurés que ce projet est pour nous, même s’il nous faut passer par les affres et les tourments du mal. Cela n’est que transitoire. La Gloire de Dieu, c’est pour nous !

Stéphane Jourdain


Jeudi 21 mars

Commentaire de la lecture du jour: « Tu deviendras le père d’une multitude de nations » (Gn 17, 3-9)

Ce texte de la Genèse est un récit fondateur de l’Alliance établie entre Abraham et sa descendance, d’âge en âge et jusqu’à nous-même… Cette Alliance promulguée environ 1700 ans avant Jésus Christ sera éternelle. Elle sera proclamée par Abraham et ses successeurs, par Moïse, David, petits et grands prophètes jusqu’à l’accomplissement en Jésus, par son sang versé sur la Croix. Et nous sommes les bénéficiaires de la fidélité sans faille de nos ancêtres à cette Alliance.
Dans le texte de Jean, Jésus ponctue à 2 reprises ce qui est fondamental : « Amen, amen, si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. » Et : « Amen, amen, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, JE SUIS. » Ces paroles sont parjures pour les pharisiens. Comment ce rabbi se permet-il de telles affirmations ? Une occasion de plus pour « coincer » Jésus… Leur colère est immense !
Pourtant, c’est bien cette parole qu’Abraham a transmis à sa descendance. C’est elle qui a inspiré les prophètes. C’est elle qui est accomplie en Jésus, fils du Dieu vivant… C’est elle qui nous est parvenue grâce aux apôtres, aux missionnaires, aux prêtres. Et par elle, nous croyons à la vie éternelle offerte à chacun  par Jésus sur la Croix. Jésus affirme : »JE SUIS ». Comment imaginer l’éternité de Dieu ? A vue humaine, c’est impossible !
Cependant, son Fils unique est venu marcher dans nos pas… Voilà plus de 2000 ans !
Par notre fidélité à la parole, aux sacrements de l’Eglise, nous affirmons la présence de Jésus dans nos vies… Jésus éternellement jeune et actif à nos côtés !
Et nous pouvons chanter : « Peuple de l’Alliance ton Dieu te fait signe… »
Michèle Dauendorffer

Mercredi 20 mars

Commentaire de l’Evangile du jour: « Si le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres » (Jn 8, 31-42)

Les versets du jour font partie d’un long échange de Jésus au temple de Jérusalem avec les Juifs dont beaucoup crurent en lui et dont certains Pharisiens cherchaient à le faire périr. Une tension palpable s’y entend. On y était pour la Fête des Tentes afin de célébrer le soutien de Dieu pendant l’exode.

D’abord Jésus fait une promesse, à propos de sa parole dont le fruit est la vérité qui rend libre et pour cela il s’agit de demeurer avec Lui, en vue d’une transformation. Bien curieusement, ils font valoir d’être de la descendance d’Abraham et de ne jamais avoir été esclaves. Pourtant dans Genèse 15,13 Yahvé dit à Abraham : “Sache bien que tes descendants seront des étrangers dans un pays qui ne sera pas le leur. Ils y seront esclaves, on les opprimera pendant quatre cents ans.”  Jésus les ramène à leur condition de pécheurs, esclaves du péché. Le compagnonnage avec lui, les libérera d’autant qu’il est le Fils. Cette singularité leur est offerte, mais ils campent sur leurs positions : “Notre père, c’est Abraham.”  La situation se dégrade. Jésus entre sur leur terrain et les invite à œuvrer comme Abraham où cette filiation demande une cohérence. En effet, Abraham n’a cessé de confronter son entreprise à l’aune de la parole de Dieu alors qu’eux répugnent l’offre de sa parole, comme Fils et qui provient  de son Père, Dieu. Jésus remarque leur enfermement dans leur mensonge, éloignés de sa vérité.

L’évangéliste établit un parallèle entre père et Père et témoigne de la non conciliation possible. Le drame va se nouer. Jésus tient l’Amour et la Vérité, il donnera sa vie pour notre salut.

                                                                                                                 Alain De Vos

 

 


Mardi 19 mars

Fête de Saint-Joseph : Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle  vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. »

En écho à l’Annonciation de l’ange à Marie (Lc 1, 26-38), c’est à Joseph endormi que l’ange vient s’adresser (Mt 1, 20-21) pour lui dire de ne pas craindre de prendre Marie chez lui, de ne pas la répudier (en secret) comme il le prévoyait. Et l’ange révèle ici le nom que Joseph devra donner à l’enfant : Jésus, c’est-à-dire « le Seigneur sauve ».

Joseph, docile à la volonté de Dieu : Joseph a fait ce que l’ange lui demandait de la part de Dieu, il a accueilli Marie chez lui. Docile, il le sera encore lorsque l’ange lui demandera : « lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr (Mt 2, 13-14) » .Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte.

De même, après la mort d’Hérode, quand l’ange du Seigneur dit à Joseph « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. » (Mt 2, 20-21)

Puis, « Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée. (Mat 2,22) »

Joseph, patron de l’Eglise universelle : titre donné à Joseph par le pape Pie IX en 1870. Saint Joseph veille sur l’Eglise comme il a veillé sur Jésus et Marie.

Joseph « homme de silence ». Aucune parole de Joseph dans les Evangiles, mais de l’action. Joseph a protégé Jésus et Marie, en faisant ce que l’Ange du Seigneur lui disait quand il lui apparaissait en songe. C’est le silence qui a permis à Joseph d’entendre la voix de l’Ange du Seigneur lui parler. C’est dans le silence que, nous aussi, nous pouvons entendre la voix du Seigneur.

Joseph, travailleur : Par son travail de charpentier, Joseph a collaboré au travail de la Création de Dieu. Veillons à « faire au mieux » dans tous nos actes, pour respecter chaque personne et respecter la Terre que Dieu nous a donnée en héritage.

Françoise Fuchs, qui cède la parole au pape François pour sa prière à la fin de « Patris corde » :

Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.

O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,

et défends-nous de tout mal. Amen.
Donné à Rome, Saint Jean de Latran, le 8 décembre, Solennité de l’Immaculée Conception de la B.V. Marie, de l’année 2020, la huitième de mon Pontificat. François


Lundi 18 mars 2024

Commentaire des textes du jour : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)

L’histoire de Suzanne, dans le texte du livre du prophète Daniel, nécessite d’être replacée dans son contexte, et je vous invite à lire tout le chapître 13 si vous le voulez. Voici le résumé de ce passage : Nous sommes à Babylonne. Ioakim, un homme riche, avait épousé Suzanne. Elle était très belle. Ses parents étaient « des justes » qui avaient élevé leur fille dans la loi de Moïse. Ioakim était très estimé et possédait un jardin où venaient de nombreux juifs. Le peuple avait désigné deux vieillards comme juges. Suzanne avait pour habitude de venir se promener dans ce jardin les après-midis, lorsque tout le monde s’était retiré. Or ces deux vieillards, à force de la voir, finirent par la désirer. Ils attendirent donc le moment favorable pour surprendre Suzanne seule. Un jour, alors qu’il faisait chaud, elle demanda aux servantes de fermer la porte du jardin et de lui apporter de l’huile et du baume pour se baigner. Ce qu’elles firent, sans voir les deux vieillards qui s’étaient cachés dans le jardin. Dès que les servantes se furent éclipsées, les deux vieillards sortirent de leur cachette et menacèrent Suzanne. Cette dernière ne se laissa pas faire et cria très fort. Les vieillards n’étant pas arrivés à leur fin, inventèrent alors cette histoire relatée dans le texte de ce jour, afin de la faire condamner, ce qui écartait toute suspicion sur leur présence dans le jardin. Heureusement, l’Esprit-Saint inspira Daniel : la vérité fut faite et les deux vieillards furent pris à leur propre piège et condamnés. Finalement, Daniel a réagi comme Nicodème dans l’évangile de Jean, samedi dernier, lorsqu’il dit aux chefs du peuple et aux pharisiens, concernant cette fois Jésus : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? »

L’évangile de ce jour, quant à lui, met également en évidence la réaction des « anciens » qui détiennent la Loi et l’utilisent pour mettre Jésus à l’épreuve. Jésus ne répond pas à leur provocation et reste baissé à écrire sur le sol. Les scribes et les pharisiens insistent. Alors Jésus les met devant leur responsabilité en disant : Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre »

Et il se baissa à nouveau en écrivant sur la terre. Même attitude qu’avant sa réponse. Et cette situation se termine sur ces mots de Jésus adressés à la femme : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus. » Jésus ne condamne pas, mais il conduit cette femme à un changement d’attitude, à une conversion. La rencontre de Jésus ne peut nous laisser insensibles : elle nous donne la direction, le vrai Chemin qui ne peut mener qu’à l’ouverture aux autres, à ce commandement : « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».

Finalement, les textes de ce jour nous sensibilisent à l’importance de la vérité : Les deux vieilards pervers se condamnent par leur mensonge ; les scribes et pharisiens, eux aussi, sont mis devant leur abus de pouvoir par l’utilisation de la Loi. En ce temps de carême, demandons au Seigneur la grâce de nous mettre humblement dans ses pas, Lui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Gérard Kintzig.


Partager