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Méditations de la Parole de Dieu

Jeudi 28 mars

Commentaire de l’Évangile du jour: « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; il m’a consacré par l’onction » (Lc 4, 16-21)

Ce passage du lavement des pieds rapporté par saint Jean est bien connu et aussi bien surprenant : on y lit l’étonnement des apôtres qui se voient, les uns après les autres, se faire laver les pieds par Jésus, puis à se les faire essuyer. J’imagine la stupeur des disciples. Il semble d’ailleurs régner dans ce Cénacle un grand silence, jusqu’à ce que Pierre refuse ce geste, puis finisse par proclamer tout haut son besoin d’être entièrement purifié.

Je suis frappée par le tempérament de saint Pierre, si attaché à Jésus, si entier, si soucieux de devenir parfait et de suivre le Christ au plus près. Son si grand amour pour Jésus ne l’empêchera pas pourtant de renier le Christ quelques heures plus tard, dans cette nuit-même, par trois fois, avant que le coq ne chante. Quel soulagement pour nous ! Même loin de la perfection, Jésus nous aime…et ce, « jusqu’au bout ».

L’autre point qui m’interpelle est celui de l’envoi en service : « C’est un exemple que je vous ai donné
afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous
. » Puissions-nous avoir le courage, l’humilité, l’audace de nous mettre au service des autres, silencieusement, par amour. Et contemplons Jésus, « Maître et Seigneur » dans l’humble attitude de service.

Annonciade de Vigneral


27 mars 2024 

Commentaire évangile du jour : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? »

Mon regard se porte aujourd’hui sur la figure de Judas, compagnon, pèlerin et disciple du Christ. C’est avec cet homme que débute réellement la Passion. Les grands prêtres et les pharisiens cherchaient un traître pour livrer Jésus : le voilà qui vient à eux.  Je me demande aujourd’hui : qu’est-ce qui a poussé Judas à livrer Jésus ? Quel revirement dans son comportement ? Quel bénéfice/risque y voit-il ?

Judas est le dernier disciple choisi par Jésus, le dernier cité chez l’évangéliste Marc lorsqu’il énumère la liste des hommes choisis pour le suivre (Mc 3,19). Il n’est pas fait mention de la signification de son prénom ou d’un surnom décrivant son passé ou sa personnalité (Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote) mais bel et bien de son futur et de sa future action de trahison (celui qui avait l’intention de le livrer). Le voilà catégorisé par l’écriture. Connaissant cela, Jésus souhaite changer son cœur et l’établit quand même pour demeurer avec lui. Il le suivra jusqu’à Jérusalem. Il occupera même un rôle de confiance, celui de gardien de la caisse.

Et voilà que Judas, comme un tueur à gage, décide de se soumettre à la perversion du diviseur pour seulement 30 pièces d’argent. Une modique somme dont il s’accommode et qu’il ne négocie pas. C’est avec cet homme, par l’action de cet homme que le mal entre définitivement dans les rangs des proches amis de Jésus. Le voilà qui gangrène même jusqu’aux disciples. Judas est ici le symbole de ces juifs qui ont refusé de reconnaître en Jésus le messie, l’envoyé du Père.

Il est aujourd’hui le symbole vivant de nos faiblesses, de nos incapacités à résister aux sollicitations perfides qui nous détournent de Dieu, qui nous font condamner, livrer à mort. Cela peut nous paraître trop gros, trop fort, mais nous avons chaque jour l’occasion de basculer de l’attention au mépris, de l’écoute à la négation, de l’amitié à l’inimitié.

En cette fin de carême nous pourrions nous demander ce qu’il reste en nous à délivrer, pour ne pas être tenté de livrer nos frères et sœurs, de trop vite les condamner, pour ne pas être tenté de livrer le Christ, de trop vite le condamner. C’est en voyant l’opacité du cœur de Judas, qu’Il a choisi d’aller jusqu’au bout, de se donner tout à tous. Il a été compté parmi les mauvais, lui le juste. Il venait pour nos péchés et il a été accusé de péché, compté parmi les pécheurs. « Tu veux au fond de moi la vérité, dans le secret tu m’apprends la sagesse » (Ps 23). Aide nous à identifier Seigneur ce qui individuellement et structurellement peut te faire du mal. Que nous puissions continuer à te suivre avec confiance, sur le chemin de ta Pâques; soutenu par ton amour.

Antoine Morel


Mardi 26 mars

Commentaire de la première lecture du jour : « Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 1-6)

« Ecoutez-moi, soyez attentifs » : dans les versets proposés à notre méditation aujourd’hui, Isaïe interpelle les peuples éloignés… géographiquement certes… ceux des îles lointaines assurément mais peut-être nous aussi… parfois bien à distance de Dieu…

Il nous partage un message fort : « Le Seigneur m’a appelé, a prononcé mon nom alors que j’étais encore dans les entrailles de ma mère. » Quelle bouleversante reconnaissance de l’amour sans limite de Dieu, par cet homme qui a été plus qu’un simple prophète. Comment ne pas prêter attention aux paroles d’Isaïe, lui qui fut le fidèle conseiller de nombreux rois de Judée. Il intervint souvent au nom de Yahvé pour condamner sévèrement l’injustice, l’hypocrisie et l’orgueil qui sévissaient à Jérusalem. Dans un contexte hautement troublé de guerre entre Israël et l’Assyrie, il annonçait tout à la fois le châtiment à venir et la venue d’un enfant, l’Emmanuel, qui saurait rejeter le mal et choisir le bien… Ce prophète invite sans cesse ses auditeurs, d’hier et d’aujourd’hui, à mettre leur totale confiance en Dieu !

En ce mardi saint, alors que résonne encore dans ma tête le récit de la Passion de Jésus, je me présente devant toi Seigneur, notre Dieu, bouleversant d’amour, avec tout ce que je suis : avec les paroles de bénédiction qui ont été prononcées sur moi mais aussi mes découragements, mes fatigues, mes inquiétudes face à l’évolution des guerres en cours et des autres menaces qui planent sur le monde. En contemplant la vie de Jésus, en écoutant Isaïe, en relisant certains psaumes je mesure combien ces états de désolation, de doute font partie intégrante d’une vie de foi.

Alors Seigneur, accueille-moi et donne-moi de reconnaître et d’accueillir l’amour infini dont tu m’aimes, dont tu aimes chacun de tes enfants, donne-moi de revêtir le tablier du service à la manière d’Isaïe avec la certitude sans cesse renouvelée que « j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur », que « c’est toi mon Dieu qui est ma force. » Fais de moi Seigneur un modeste rayon de cette « lumière qui éclairera les nations, pour que ton salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Amen

Danielle


Lundi 25 mars

Commentaire de l’Évangile du jour: « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! » (Jn 12, 1-11)

Nous retrouvons aujourd’hui Marthe, Marie et Lazare, tout juste ressuscité. Quelques jours auparavant, Jésus, malgré les avertissements de ses disciples qui n’avaient pas manquer de lui rappeler la menace de lapidation qui pesait sur lui, s’était rendu à Béthanie, auprès de celui qu’il aime, pour le « réveiller d’entre les morts ». Et voilà que Jésus est de retour à Béthanie, tout en fête et qui fait une place d’honneur à Jésus. Marthe est au service des convives ; Marie, elle, est toute tournée vers Jésus : prenant une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur, elle en répand sur les pieds de Jésus. Comment ne pas voir bien sûr dans ce geste un rappel des soins sans nul doute apportés à Lazare après sa mort, et une préfiguration de ceux qui seront apportés à Jésus avant sa mise au tombeau ? Comment ne pas voir non plus dans le réveil des morts de Lazare que permet Jésus l’annonce de sa propre résurrection ?  Nous autres lecteurs du XXIème avons bien sûr les clés de la lecture du fil du récit et pouvons dans notre réception du texte anticiper sur les événements à venir ou revenir à des événements passés. Pour autant, arrêtons sur cet épisode de l’évangile de St Jean donné comme nourriture pour ce jour, et regardons ce qui s’y vit, dans le présent de l’événement : Marie est là, toute à Jésus, à ses pieds, avec un cœur pleinement disponible et pleinement à l’écoute, ouvert aux grâces qu’il dispense. Elle donne gratuitement l’une des choses qu’elle a de plus chère : un parfum coûteux, certes, mais un parfum servant à embaumer ce qu’elle a de plus cher également. C’est là un geste d’amour immense, de confiance infinie. Ce geste est celui d’une disciple fidèle dont les yeux sont tournés vers le Christ, malgré les circonstances déjà lourdes – l’incompréhension et la colère des juifs commencent à se lever. Sommes-nous dans une telle disposition ? Notre cœur et notre regard ne sont-ils pas encore trop occupés par les affaires de ce monde, par des calculs pour servir, prier, être avec Dieu, certes, un peu, mais pas trop pour que cela ne me coûte pas trop du temps qu’il me reste ? Notre relation à Dieu et notre vie en église sont-elles  vécues sur le seul « temps qu’il nous reste » ? Nous allons entrer dans la semaine sainte : prions l’Esprit Saint pour qu’il nous aide à discerner ce qui peut encombrer notre cœur, notre temps, pour qu’à l’exemple de Marie, nous soyons pleinement présents, avec Jésus.

Héloïse Parent


Dimanche 24 mars – Rameaux

Commentaire de l’évangile de la procession des rameaux : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mc 11, 1-10)

Dans cet évangile qu’on se représente facilement, il y a une phrase qui fait mouche pour moi : « Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs ». Les gens présents accueillent Jésus comme jamais. Ce n’est pas la première fois qu’il vient à la capitale, ses nombreuses incursions dans le temple en témoignent. Mais voilà que pour une fois, il est accueilli comme un roi.

Jésus est perché sur un âne, comme il l’était quand il allait à Bethléem, dans le ventre de Marie, pour naître. En roi d’humilité, il n’entre pas à Jérusalem sur un cheval, mais sur cet âne, qui n’est pas aussi bête qu’il peut le paraitre, souvenez vous de l’épisode de l’ânesse de Balaam. Pourtant, lors de cette entrée triomphale, voilà qu’il est acclamé. On lui prépare un chemin, qu’on pave de manteaux, ou de branchages coupés. C’est à dire qu’on offre à Jésus ses possessions, ou son travail. Certes, on pourra me répondre que quelques jours plus tard, Jésus tombera sur le chemin, en portant sa croix, et que là il n’y aura rien pour lui faciliter la route. Mais regardons ces personnes… et le don qu’elles font.

Aujourd’hui, qu’est ce que moi je pourrais déposer aux pieds de Jésus ? Qu’est ce que je suis prêt à lui offrir ? En ce début de semaine sainte, voilà une question que nous pouvons nous poser. De quoi suis-je prêt à me défaire, à offrir à Dieu ? Lui qui vient donner sa vie pour moi, que puis-je lui donner à mon tour pour mieux accueillir ce don ?

Bonne montée vers Pâques. Pour bien marcher, il faut être légers. Faisons de la place dans nos vies pour Jésus !

Stéphane Jourdain


Samedi 23 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 45-57)

L’Évangile d’aujourd’hui montre pourquoi les Juifs ne croyaient pas que Jésus était Dieu. Ils n’y croyaient pas en raison de leur position politique : ils attendaient d’un Messie politique qui peut libérer la nation de la domination étrangère, alors que Jésus se tenait dans une position purement religieuse. Il est venu libérer les hommes du joug du péché.

En voyant Jésus ressusciter Lazare mort depuis quatre jours, de nombreux Juifs ont cru en lui. Ils crurent en Jésus, du moins comme envoyé de Dieu, selon sa parole solennelle. D’autres Juifs, instruits de ce qui s’était passé, furent moins touchés d’une simple relation orale, et ne consentirent pas à renoncer à leur haine. Ils avertirent les Pharisiens.

Les grands prêtres et les pharisiens craignaient que plus il accomplirait de miracles et que le peuple croirait en lui, plus le gouvernement romain viendrait détruire la nation. Ils discutèrent donc et décidèrent : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » Caïphe, le grand prêtre cette année-là, prophétisa malgré lui que « ce n’était pas seulement pour la nation » que Jésus allait mourir, « c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés ».

En effet tout au long de sa vie terrestre, Jésus manifeste une vie de service dans l’amour pour libérer les hommes du joug du péché. Son amour est ultime au moment où il s’est offert, s’est sacrifié sur la croix pour sauver toute l’humanité et rassembler tous les hommes dans un peuple nouveau, sauvé. Et dans les derniers jours du Carême, nous sommes invités à revivre les derniers jours du Christ sur terre et à méditer sur son grand amour pour nous.

Paul Van Doan NGUYEN


Vendredi 22 mars

Commentaire de la lecture du jour : « Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable » (Jr 20, 10-13)

« Tous mes amis guettent mes faux pas » ! Voilà qui donne raison à l’adage attribué à Voltaire : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » En effet, quoi de plus terrible que d’être lâché et trahi par ceux à qui l’on avait accordé sa confiance. Outre le fait même de la trahison, on a le sentiment de s’être fourvoyé dans le choix de ses personnes. Une double peine en quelque sorte.

J’ai été marqué il y a vingt ans par le fil de Mel Gibson « La Passion du Christ ». Au moment de l’arrestation et du jugement de Jésus par les juifs et le sanhédrin, on voit des disciples et même des grands prêtres baisser les yeux, détourner le regard… Ils savent que c’est faux, injuste, mais ils ne disent rien. Ils n’osent pas s’élever contre cette infamie qui est proférée… On laisse faire. Et je me demande souvent qi je ne fais pas pareil, quand je détourne les yeux d’un SDF qui aurait pourtant besoin d’une parole et d’un regard plus que d’une pièce. Quand je ne m’engage pas pour des causes qui le mériteraient..

« Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! » ajoute encore le prophète Jérémie à cette tragédie qui déjà suffirait au malheur d’un homme. Voilà que ceux qui trahissent osent enfin donner leur raison ; la rancune, le besoin de revanche, de gagner. C’est l’incapacité à se réjouir pour les autres qui conduit à ce phénomène de rejet. L’envie, la jalousie… Tant de maux qui s’ancrent et se cachent parfois profondément dans nos vies. Et nous rendent comme ces malfaisant, à notre corps défendant parfois, tant ces racines sont profondes. On finit par se convaincre soi soi même…

« Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable (…) Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants« . Le prophète ne veut pas conclure sur cet échec. Oui, à un moment, le mal semble l’emporter, mais au final, c’est le Seigneur le vainqueur. Parfois il nous faut du temps pour le constater, mais toujours, à la fin, c’est Dieu qui nous protège, qui combat pour nous. Alors haut les coeurs ! « Chantez le Seigneur », car il ne nous abandonne pas…  Sa volonté, c’est que nous ayons la vie. Soyons assurés que ce projet est pour nous, même s’il nous faut passer par les affres et les tourments du mal. Cela n’est que transitoire. La Gloire de Dieu, c’est pour nous !

Stéphane Jourdain


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