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Lundi 18 mars 2024

Commentaire des textes du jour : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)

L’histoire de Suzanne, dans le texte du livre du prophète Daniel, nécessite d’être replacée dans son contexte, et je vous invite à lire tout le chapître 13 si vous le voulez. Voici le résumé de ce passage : Nous sommes à Babylonne. Ioakim, un homme riche, avait épousé Suzanne. Elle était très belle. Ses parents étaient « des justes » qui avaient élevé leur fille dans la loi de Moïse. Ioakim était très estimé et possédait un jardin où venaient de nombreux juifs. Le peuple avait désigné deux vieillards comme juges. Suzanne avait pour habitude de venir se promener dans ce jardin les après-midis, lorsque tout le monde s’était retiré. Or ces deux vieillards, à force de la voir, finirent par la désirer. Ils attendirent donc le moment favorable pour surprendre Suzanne seule. Un jour, alors qu’il faisait chaud, elle demanda aux servantes de fermer la porte du jardin et de lui apporter de l’huile et du baume pour se baigner. Ce qu’elles firent, sans voir les deux vieillards qui s’étaient cachés dans le jardin. Dès que les servantes se furent éclipsées, les deux vieillards sortirent de leur cachette et menacèrent Suzanne. Cette dernière ne se laissa pas faire et cria très fort. Les vieillards n’étant pas arrivés à leur fin, inventèrent alors cette histoire relatée dans le texte de ce jour, afin de la faire condamner, ce qui écartait toute suspicion sur leur présence dans le jardin. Heureusement, l’Esprit-Saint inspira Daniel : la vérité fut faite et les deux vieillards furent pris à leur propre piège et condamnés. Finalement, Daniel a réagi comme Nicodème dans l’évangile de Jean, samedi dernier, lorsqu’il dit aux chefs du peuple et aux pharisiens, concernant cette fois Jésus : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? »

L’évangile de ce jour, quant à lui, met également en évidence la réaction des « anciens » qui détiennent la Loi et l’utilisent pour mettre Jésus à l’épreuve. Jésus ne répond pas à leur provocation et reste baissé à écrire sur le sol. Les scribes et les pharisiens insistent. Alors Jésus les met devant leur responsabilité en disant : Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre »

Et il se baissa à nouveau en écrivant sur la terre. Même attitude qu’avant sa réponse. Et cette situation se termine sur ces mots de Jésus adressés à la femme : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus. » Jésus ne condamne pas, mais il conduit cette femme à un changement d’attitude, à une conversion. La rencontre de Jésus ne peut nous laisser insensibles : elle nous donne la direction, le vrai Chemin qui ne peut mener qu’à l’ouverture aux autres, à ce commandement : « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».

Finalement, les textes de ce jour nous sensibilisent à l’importance de la vérité : Les deux vieilards pervers se condamnent par leur mensonge ; les scribes et pharisiens, eux aussi, sont mis devant leur abus de pouvoir par l’utilisation de la Loi. En ce temps de carême, demandons au Seigneur la grâce de nous mettre humblement dans ses pas, Lui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Gérard Kintzig.

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