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Dimanche 7 mai : 5ème dimanche de Pâques

Commentaire de la 2ème lecture du jour : « Vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal » (1 P 2, 4-9)

L’apôtre Pierre dans cette péricope nous invite à contempler des pierres vivantes. Dans une première approche une telle image peut nous apparaître très paradoxale : la pierre lourde, compacte et inerte, comment peut-elle se conjuguer avec la vie ?
La matière solide et dense qui constitue une pierre est l’illustration même d’une réalité sans vie, mouvement ou même souffle. Que veut nous dire Pierre quand il reprend cette image déjà employée par Jésus (Mt 21, Lc 20), et que lui-même avait médité dans la prière des psaumes (Ps 117,22) ?
Si l’élément que constitue une pierre est bien une pure matière inerte, cette réalité prend « comme vie » quand elle trouve sa place dans un assemblage plus vaste pour constituer une construction pour accueillir, abriter la vie et lui permettre de s’épanouir. Parmi ces pierres, qui assemblées permettront le fleurissement de la vie, l’une d’entre elles peut avoir un rôle central et unique comme la pierre d’angle. Mais cette pierre si elle n’est repérée et montée là où elle doit trouver sa place, pourra rester sans intérêt, voir même être mise à l’écart du fait de sa forme, sa taille qui semble inadéquate.
Il va ainsi du Christ qui est cette pierre d’angle, qui pris isolément, sans être intégré dans l’ensemble du plan de salut de Dieu reste étrange et sans intérêt.
Mais reconnu comme Christ, Sauveur, alors cette pierre devient l’élément central, le pivot qui va permettre à l’ensemble de l’édifice de s’élancer, véritable pierre vivante, qui pourra alors transmettre sa vie aux pierres vivantes qui lui seront adjointes, en étant simplement disposées adéquatement à ses côtés.
Les pierres vivantes qui forment le peuple saint sont ainsi appelées à se disposer autour de cette pierre d’angle.
Sachons confesser que Jésus est notre Sauveur, c’est-à-dire cette pierre d’angle unique et nécessaire pour que le salut nous rejoigne dans nos existences, et ainsi reconnu, nous pourrons faire de notre existence un sacerdoce saint en prenant la place qui est la nôtre unique et irremplaçable aux côtés du Christ !


Vendredi 5 mai

Commentaire de l’évangile du jour : Jean 14, 1-6 : Je suis le chemin, la vérité et la vie.

Jésus rassure ses disciples et nous. Nous ne sommes pas laissés seuls, abandonnés à notre destin, nous sommes dans le cœur de Dieu qui veut que nous habitions avec lui même après notre mort. L’éternité a déjà commencé pour chacun, mais ce n’est qu’après notre cheminement que nous pourrons nous épanouir. Jésus nous demande donc de demeurer en paix, de faire confiance, de suivre le chemin.

Quelle direction ? C’est Thomas qui demande, précisément ce Thomas que nous avons dépeint comme incrédule et qui dans les Évangiles, en revanche, démontre à maintes reprises qu’il est un grand croyant. Jésus prétend qu’il est le chemin, la vérité, la vie. Le chemin, la route qui mène à Dieu et à nous-mêmes. En imitant le Seigneur, en écoutant ses paroles, en nous plaçant à la lumière de sa présence, nous faisons l’expérience de Dieu mais, aussi, dans sa lumière nous découvrons notre identité profonde.

La vérité : en ces temps où tout est opinion et où rien n’est certain (sauf le fait que rien n’est certain !), les disciples continuent d’affirmer qu’il existe une vérité objective et que cette vérité n’est pas un ensemble de doctrines à apprendre mais un visage, celle du Seigneur Jésus Vie : la foi nous permet de découvrir la vraie vie qui n’est pas seulement existence mais amour…

Emmanuel A.

 


Jeudi 4 mai

Commentaire de la première lecture du jour : « De la descendance de David, Dieu a fait sortir un sauveur : c’est Jésus » (Ac 13, 13-25)

J’avoue que j’aime le livre des actes des apôtre non seulement pour la proclamation de la Bonne Nouvelle qui y est faite, mais aussi pour les cours de géographie qu’il nous délivre : « Quittant l’île de Chypre pour l’Asie Mineure, Paul et ceux qui l’accompagnaient s’embarquèrent à Paphos et arrivèrent à Pergé en Pamphylie. (…)  ils poursuivirent leur voyage au-delà de Pergé et arrivèrent à Antioche de Pisidie ». Franchement, quand on imagine les trajets à l’époque, on se dit que ces types là avaient la foi chevillée aux… pieds !

Qui d’entre vous est déjà allé en Terre Sainte ? Il y a , si mes souvenirs sont exacts, 4 grosses heures d’avion. Les disciples et apôtres ont fait ces trajets à pied, à cheval ou à dos de mulet parfois, et  en bateau. Ils ont pris des risques (St Paul parle de ses naufrages, des tempêtes). Et voilà qu’arrivés à destination, on leur demande de prendre la parole. Un peu comme quand on accueille des visiteurs venus de loin, et qu’on a la courtoisie de leur donner la parole. Les apôtres se saisissent de cette opportunité pour annoncer Jésus. Sans ce déplacement, sans ce trajet périlleux, les aura-t-on seulement écouté ?

Annoncer la Parole de Dieu, c’est oser prendre des risques. Certes, ce n’est plus le déplacement physique qui importe de nos jours, mais dans une société fortement influencée par le consumérisme et l’individualisme, oser dire notre espérance est un acte de foi et de courage fort. Et je suis persuadé que malgré le poids des fautes des membres de l’Eglise, cette parole porte, quand elle est incarnée, quand ceux qui nous voient vivre découvrent les risques que nous prenons pour témoigner notre foi… Risque professionnels, risques familiaux parfois… Rien ne sert de devenir oppressants, mais d’avoir, une fois, annoncé ce mystère./ Comme à Athènes, cela ne prendra peut-être pas, mais au moins aurons-nous essayé…

Stéphane Jourdain


Mercredi 3 mai

Commentaire de la lecture du jour: « Il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres » (1 Co 15, 1-8)

Paul rappelle dans cette lettre les fondamentaux du christianisme : Christ est mort pour nos péchés conformément aux Ecritures , fut mis au tombeau et ressuscité le 3° jour. « Gardez l’Évangile tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants. »

Il fait une leçon percutante aux Corinthiens, leur rappelant pourquoi ils sont chrétiens et que s’ils n’appliquent pas ses directives, ils ont perdu leur temps.

Et cette lettre décoiffante, ne s’applique-t-elle pas à nous en 2023 ?

Comment concrètement, est-ce que je vis l’évangile ?

Vivre l’évangile au quotidien, quelle affaire ! Dans l’attente de la Pentecôte, demandons au Seigneur de nous aider à vivre l’Évangile chaque jour. Seul, on n’y arrive pas, demandons de l’aide comme nous le suggère Matthieu « demandez et vous recevrez ».

 

François PLANTET

 

 


Mardi 2 mai

Commentaire de la lecture du jour: « Certains s’adressaient aux gens de langue grecque pour leur annoncer la Bonne Nouvelle » (Ac 11, 19-26)

La Bible est un livre merveilleux qui nous instruit dans de multiples domaines. Aujourd’hui, soyez attentifs, leçon de chimie. Oui, je vois dans cet extrait du livre des Actes des Apôtres un enseignement scientifique, catégorie sciences physiques.

Tout commence mal par une fuite loin de Jérusalem juste après la lapidation d’Étienne : quelques frères partent au nord, jusqu’à la ville d’Antioche. Ils fuient les persécutions, certes, mais n’entendent pas négliger leur devoir de missionnaire pour autant : leur témoignage auprès de leurs anciens coreligionnaires juifs conduit certains d’entre eux à la conversion – c’est la première réaction chimique, qui est plutôt modeste.

Or, il se trouve que parmi les frères certains d’entre eux parlent grec : ils adressent donc leur témoignage à des païens hellénophones, qui se convertissent également. C’est la deuxième réaction chimique, qui est plus performante que la première, car on y a ajouté un catalyseur – la langue grecque. Un catalyseur, en chimie, est une substance qui augmente la vitesse d’une réaction chimique sans paraître participer à cette réaction. La réaction est plus rapide, donc plus efficace, car une plus grande partie du composé de base – la foule de ceux qui ne connaissent pas Jésus – subit la réaction attendue – la foi en Jésus, Messie crucifié et ressuscité.

Ayant eu vent de ces bons résultats, l’Église de Jérusalem envoie un nouveau catalyseur, Barnabé, qui est très puissant car il est rempli d’Esprit Saint et de foi. Les résultats sont à la hauteur de toutes les espérances : « une foule considérable s’attacha au Seigneur ». Enfin, Barnabé fait venir de Tarse Saul, le super-catalyseur, qui multiplie le potentiel de conversion.

Cette belle expérience de chimie menée à Antioche est destinée à rester dans la mémoire collective par l’invention du terme désignant le composé obtenu par la réaction : « chrétien ». La Bible ne nous dit pas s’il s’agit d’une réaction d’oxydo-réduction, acido-basique, de combustion ou de synthèse. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’une authentique transformation. Prions pour que de nombreux catalyseurs opèrent dans notre monde sécularisé, et que par un mécanisme de réaction en chaîne, d’innombrables chrétiens apparaissent !

Marie Julie Leheup

 

 


Lundi 1 mai

Commentaire de l‘évangile du jour: « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)

Dans l’Ancien Testament, Dieu est le pasteur de son peuple qui confie son troupeau à des bergers exemplaires comme Moïse (Is 63,11) et David (Ps 23,1). C’est alors que surgissent des bergers corrompus qui infligent de mauvais traitements à leurs bêtes. Ne pouvant tolérer les exactions commises contre son peuple, Dieu reprend les choses en main et déclare, par la voix d’Ezechiel : Moi, le Seigneur Dieu, je vous (…) retire la charge de mon troupeau. (…). A partir de maintenant, je vais m’occuper de mon troupeau et en prendre soin moi-même. (Ez 34, 10-11). Le voyage de l’homme de foi n’est pas solitaire. De même que le seigneur avait guidé son peuple au travers de nombreuses embûches au désert, Il accompagne le croyant qui lui fait confiance en lui assurant le nécessaire : l’herbe fraîche et l’eau vivifiante. Affamées de Paroles de vie, les brebis paissent. Le roi David le reconnaît en affirmant : Le Seigneur est mon berger, je ne manquerais de rien. (Ps 23,1).

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus se présente à son tour comme le berger donnant sa vie pour ceux qui lui ont été confiés. Alors que le mauvais berger utilise ses brebis pour se nourrir – Je vous arracherai de la bouche les bêtes de mon troupeau (Ez 34,10) – Jésus choisit de s’offrir en nourriture eucharistique et de devenir notre aliment essentiel, à consommer tous les jours : Je donne ma vie pour mes brebis (Jn 10,15). En ce sens, le Berger est aussi l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,29) en référence à l’agneau offert en sacrifice le jour de la Pâque juive, cet agneau docile qu’on mène à l’abattoir (Jr 11,19). Envoyé par le Père, Jésus libère le monde de l’esclavage du péché. L’Agneau qui donne sa vie pour tous les hommes est le vrai berger.

Quel est ce lien unique entre le Berger véritable et ses brebis ? Une relation intime comparable à l’amour conjugal. Le bon pasteur brise les lois de l’espace en restant fidèle à son peuple et dépasse les lois du temps, en demeurant auprès des vivants et des morts, pour les soigner, les guider et les nourrir. Cette relation est pleine d’amour, de tendresse et de proximité. Le Berger porte ses agneaux sur son cœur ! (Es 40,11). Le lien que souhaite tisser Jésus avec ses brebis est une alliance éternelle, celle que promet le Seigneur à Abraham : J’établirai mon alliance entre moi et toi, et après toi avec ta descendance, de génération en génération ; ce sera une alliance éternelle ; ainsi je serai ton Dieu et le Dieu de ta descendance après toi (Gn 17,7). Depuis Abraham jusqu’à nous, nous ne cessons de quitter Dieu pour l’implorer ensuite, avant de le quitter à nouveau ! L’évangile de ce jour évoque ce danger : Le loup s’en empare et les disperse (Jn 10,12). Ces adversaires peuvent être assimilés à nos loups intérieurs qui menacent notre foi, entretiennent le doute et sèment la division. Mais, soyons en sûrs, dans son immense patience, le Seigneur maintient son alliance, recherche la brebis égarée et invite ses fidèles à demeurer dans son dessein éternel. L’Agneau de Dieu, qui est aussi notre Berger, veille sur nous !

Hugues Duwig


Dimanche 30 avril : 4ème dimanche de Pâques

Petite question en ce dimanche du Bon Pasteur : Qui est le berger décrit dans l’évangile ?

 

 

… (vous avez encore 3 secondes et quelques lignes blanches avant de lire la réponse)

 

 

J’imagine que comme moi, la première réponse qui vous vient à l’esprit, la plus logique, est de dire que le berger, c’est Jésus… Et pourtant quand on regarde le texte de l’évangile, on y lit : « Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis », et un peu plus loin : « Moi, je suis la porte des brebis ». Jésus ne se définit pas comme le berger, mais comme la Porte. Comme celui qui garde l’enclos, le lieu où les brebis sont à l’abri. Là où elles se reposent, là où elles se réunissent. Mais la porte, comme il le dit, fonctionne dans les deux sens. Il faut passer par cette porte pour aller manger, pour « trouver un pâturage » aussi. Jésus est celui qui nous permet de passer, de nous retrouver, mais aussi de sortir…

Une fois que cela est dit, il reste la question concernant le pasteur ? Qui est celui dont les brebis connaissent la voix, qu’elles suivent avec confiance ? On pense là encore assez facilement aux prêtres, aux évêques, au pape… Et si on visait plus haut ? Si les bergers, c’était chacun de nous. Devenant à al fois brebis et berger, selon les circonstances. Acceptant de nous laisser guider pour découvrir des richesses spirituelles que d’autres nous indiqueraient, ou alors devenant à noter tour celui qui guide, qui s’occupe du troupeau ?

Un chant le dit à propos de Jésus, qui bien entendu est lui aussi non pas simplement le berger, mais le Bon Berger : « Il est l’agneau et le pasteur, il est le roi, le serviteur… » Comme nous, depuis notre baptême : nous sommes tous prêtres, prophètes et rois (ou bergers). Don Helder Camara disait : « Personne n’est si pauvre qu’il n’a rien à offrir, et personne n’est si riche qu’il n’a pas besoin d’aide ». Tous nous sommes les bergers de nos frères et sœurs, et nous sommes à notre tour les brebis, celles qui attendent d’être guidées, de recevoir l’aide des bergers qui nous environnent. Notre baptême nous qualifie pour cela… Saint Augustin écrivait : « Si ce que je suis pour vous m’épouvante, ce que je suis avec vous me rassure. Pour vous en effet, je suis l’évêque ; avec vous je suis chrétien. Évêque, c’est le titre d’une charge qu’on assume ; chrétien, c’est le nom de la grâce qu’on reçoit ». L’évêque reste chrétien, le pasteur reste brebis… et attend qu’un pasteur le guide, l’interpelle, le fasse parfois sortir de sa torpeur et de ses certitudes pour passer par la Porte, par le Christ, et sortir de sa zone de confort, ou pour rentrer au bercail avec les autres brebis…

Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien… Mais Dieu n’hésite pas à sous-traiter la mission. Et c’est à nous qu’il la sous-traite, alors prenons notre bâton, notre houlette, et en avant. Tous !

Stéphane Jourdain


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