Mardi 2 mai
Commentaire de la lecture du jour: « Certains s’adressaient aux gens de langue grecque pour leur annoncer la Bonne Nouvelle » (Ac 11, 19-26)
La Bible est un livre merveilleux qui nous instruit dans de multiples domaines. Aujourd’hui, soyez attentifs, leçon de chimie. Oui, je vois dans cet extrait du livre des Actes des Apôtres un enseignement scientifique, catégorie sciences physiques.
Tout commence mal par une fuite loin de Jérusalem juste après la lapidation d’Étienne : quelques frères partent au nord, jusqu’à la ville d’Antioche. Ils fuient les persécutions, certes, mais n’entendent pas négliger leur devoir de missionnaire pour autant : leur témoignage auprès de leurs anciens coreligionnaires juifs conduit certains d’entre eux à la conversion – c’est la première réaction chimique, qui est plutôt modeste.
Or, il se trouve que parmi les frères certains d’entre eux parlent grec : ils adressent donc leur témoignage à des païens hellénophones, qui se convertissent également. C’est la deuxième réaction chimique, qui est plus performante que la première, car on y a ajouté un catalyseur – la langue grecque. Un catalyseur, en chimie, est une substance qui augmente la vitesse d’une réaction chimique sans paraître participer à cette réaction. La réaction est plus rapide, donc plus efficace, car une plus grande partie du composé de base – la foule de ceux qui ne connaissent pas Jésus – subit la réaction attendue – la foi en Jésus, Messie crucifié et ressuscité.
Ayant eu vent de ces bons résultats, l’Église de Jérusalem envoie un nouveau catalyseur, Barnabé, qui est très puissant car il est rempli d’Esprit Saint et de foi. Les résultats sont à la hauteur de toutes les espérances : « une foule considérable s’attacha au Seigneur ». Enfin, Barnabé fait venir de Tarse Saul, le super-catalyseur, qui multiplie le potentiel de conversion.
Cette belle expérience de chimie menée à Antioche est destinée à rester dans la mémoire collective par l’invention du terme désignant le composé obtenu par la réaction : « chrétien ». La Bible ne nous dit pas s’il s’agit d’une réaction d’oxydo-réduction, acido-basique, de combustion ou de synthèse. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’une authentique transformation. Prions pour que de nombreux catalyseurs opèrent dans notre monde sécularisé, et que par un mécanisme de réaction en chaîne, d’innombrables chrétiens apparaissent !
Marie Julie Leheup
Lundi 1 mai
Commentaire de l‘évangile du jour: « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)
Dans l’Ancien Testament, Dieu est le pasteur de son peuple qui confie son troupeau à des bergers exemplaires comme Moïse (Is 63,11) et David (Ps 23,1). C’est alors que surgissent des bergers corrompus qui infligent de mauvais traitements à leurs bêtes. Ne pouvant tolérer les exactions commises contre son peuple, Dieu reprend les choses en main et déclare, par la voix d’Ezechiel : Moi, le Seigneur Dieu, je vous (…) retire la charge de mon troupeau. (…). A partir de maintenant, je vais m’occuper de mon troupeau et en prendre soin moi-même. (Ez 34, 10-11). Le voyage de l’homme de foi n’est pas solitaire. De même que le seigneur avait guidé son peuple au travers de nombreuses embûches au désert, Il accompagne le croyant qui lui fait confiance en lui assurant le nécessaire : l’herbe fraîche et l’eau vivifiante. Affamées de Paroles de vie, les brebis paissent. Le roi David le reconnaît en affirmant : Le Seigneur est mon berger, je ne manquerais de rien. (Ps 23,1).
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus se présente à son tour comme le berger donnant sa vie pour ceux qui lui ont été confiés. Alors que le mauvais berger utilise ses brebis pour se nourrir – Je vous arracherai de la bouche les bêtes de mon troupeau (Ez 34,10) – Jésus choisit de s’offrir en nourriture eucharistique et de devenir notre aliment essentiel, à consommer tous les jours : Je donne ma vie pour mes brebis (Jn 10,15). En ce sens, le Berger est aussi l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,29) en référence à l’agneau offert en sacrifice le jour de la Pâque juive, cet agneau docile qu’on mène à l’abattoir (Jr 11,19). Envoyé par le Père, Jésus libère le monde de l’esclavage du péché. L’Agneau qui donne sa vie pour tous les hommes est le vrai berger.
Quel est ce lien unique entre le Berger véritable et ses brebis ? Une relation intime comparable à l’amour conjugal. Le bon pasteur brise les lois de l’espace en restant fidèle à son peuple et dépasse les lois du temps, en demeurant auprès des vivants et des morts, pour les soigner, les guider et les nourrir. Cette relation est pleine d’amour, de tendresse et de proximité. Le Berger porte ses agneaux sur son cœur ! (Es 40,11). Le lien que souhaite tisser Jésus avec ses brebis est une alliance éternelle, celle que promet le Seigneur à Abraham : J’établirai mon alliance entre moi et toi, et après toi avec ta descendance, de génération en génération ; ce sera une alliance éternelle ; ainsi je serai ton Dieu et le Dieu de ta descendance après toi (Gn 17,7). Depuis Abraham jusqu’à nous, nous ne cessons de quitter Dieu pour l’implorer ensuite, avant de le quitter à nouveau ! L’évangile de ce jour évoque ce danger : Le loup s’en empare et les disperse (Jn 10,12). Ces adversaires peuvent être assimilés à nos loups intérieurs qui menacent notre foi, entretiennent le doute et sèment la division. Mais, soyons en sûrs, dans son immense patience, le Seigneur maintient son alliance, recherche la brebis égarée et invite ses fidèles à demeurer dans son dessein éternel. L’Agneau de Dieu, qui est aussi notre Berger, veille sur nous !
Hugues Duwig
Dimanche 30 avril : 4ème dimanche de Pâques
Petite question en ce dimanche du Bon Pasteur : Qui est le berger décrit dans l’évangile ?
… (vous avez encore 3 secondes et quelques lignes blanches avant de lire la réponse)
J’imagine que comme moi, la première réponse qui vous vient à l’esprit, la plus logique, est de dire que le berger, c’est Jésus… Et pourtant quand on regarde le texte de l’évangile, on y lit : « Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis », et un peu plus loin : « Moi, je suis la porte des brebis ». Jésus ne se définit pas comme le berger, mais comme la Porte. Comme celui qui garde l’enclos, le lieu où les brebis sont à l’abri. Là où elles se reposent, là où elles se réunissent. Mais la porte, comme il le dit, fonctionne dans les deux sens. Il faut passer par cette porte pour aller manger, pour « trouver un pâturage » aussi. Jésus est celui qui nous permet de passer, de nous retrouver, mais aussi de sortir…
Une fois que cela est dit, il reste la question concernant le pasteur ? Qui est celui dont les brebis connaissent la voix, qu’elles suivent avec confiance ? On pense là encore assez facilement aux prêtres, aux évêques, au pape… Et si on visait plus haut ? Si les bergers, c’était chacun de nous. Devenant à al fois brebis et berger, selon les circonstances. Acceptant de nous laisser guider pour découvrir des richesses spirituelles que d’autres nous indiqueraient, ou alors devenant à noter tour celui qui guide, qui s’occupe du troupeau ?
Un chant le dit à propos de Jésus, qui bien entendu est lui aussi non pas simplement le berger, mais le Bon Berger : « Il est l’agneau et le pasteur, il est le roi, le serviteur… » Comme nous, depuis notre baptême : nous sommes tous prêtres, prophètes et rois (ou bergers). Don Helder Camara disait : « Personne n’est si pauvre qu’il n’a rien à offrir, et personne n’est si riche qu’il n’a pas besoin d’aide ». Tous nous sommes les bergers de nos frères et sœurs, et nous sommes à notre tour les brebis, celles qui attendent d’être guidées, de recevoir l’aide des bergers qui nous environnent. Notre baptême nous qualifie pour cela… Saint Augustin écrivait : « Si ce que je suis pour vous m’épouvante, ce que je suis avec vous me rassure. Pour vous en effet, je suis l’évêque ; avec vous je suis chrétien. Évêque, c’est le titre d’une charge qu’on assume ; chrétien, c’est le nom de la grâce qu’on reçoit ». L’évêque reste chrétien, le pasteur reste brebis… et attend qu’un pasteur le guide, l’interpelle, le fasse parfois sortir de sa torpeur et de ses certitudes pour passer par la Porte, par le Christ, et sortir de sa zone de confort, ou pour rentrer au bercail avec les autres brebis…
Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien… Mais Dieu n’hésite pas à sous-traiter la mission. Et c’est à nous qu’il la sous-traite, alors prenons notre bâton, notre houlette, et en avant. Tous !
Stéphane Jourdain
Samedi 29 Avril
Méditation de l’Évangile du jour : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
« Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Il m’arrive aussi parfois de trouver les paroles de Jésus bien « rudes » : j’aurais pu faire partie des nombreux disciples qui en furent scandalisés. Lors du repas chez Marthe et Marie (Lc 10, 40-41), dans les paraboles du fils prodigue ou des ouvriers de la dernière heure, nous entendons une parole qui va à l’encontre des normes sociales ou morales communes et bouscule notre bonne conscience ordinaire. Nous pouvons, nous aussi, en être heurtés, au premier abord.
Pourtant, le plus grand scandale aux yeux de la raison humaine est ailleurs, Jésus le souligne dans une annonce (v. 62) qui sonne comme un défi lancé aux disciples : c’est le scandale de la Croix (« scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes » 1 Co 1,23), suivi du mystère de la Résurrection, impossible à appréhender pour l’esprit humain. Mais Jésus donne aussitôt une clé de lecture : « C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. » Lue dans son contexte, cette phrase n’est pas à comprendre comme une invitation au mépris de la chair, opposée à l’esprit. La « chair » désigne ici l’être humain dans sa totalité, corps et esprit, et c’est la faiblesse de l’homme, réduit à ses seules capacités, que Jésus oppose à la puissance de l’esprit de Dieu. Cet Esprit qui, seul, peut nous ouvrir à une réalité surnaturelle et nous permettre de discerner le sens de la Parole. Une Parole dont Jésus rappelle qu’elle est source de « vie », de « vie éternelle » reconnait Pierre. C’est en elle que nous trouvons sens à notre existence, que nous est indiquée la voie à suivre pour mettre nos pas dans ceux du Christ. Mais elle ne peut être comprise qu’avec les yeux de la foi.
Or, Jésus le rappelle, la foi est un don de Dieu (v.65), l’homme ne décide pas de croire de sa seule initiative. On pourrait même être tenté de conclure ici à une prédestination bien décourageante ! D’où, peut-être, les nombreux départs que mentionne l’évangéliste au v. 66 ? Mais si l’on rapproche ce passage du v. 45 qui précède de peu notre texte du jour (« Ils seront tous instruits par Dieu lui-même »), on comprend bien que la prédestination n’est en rien la sélection d’une élite de croyants. Elle n’est qu’un appel, adressé à tous les hommes, qui ne retire rien à la liberté de chacun de répondre par « oui » ou par « non » ; d’où la question de Jésus aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? ».
Demandons au Seigneur de nous envoyer son Esprit pour qu’il nous ouvre au sens profond de ses paroles et de ses actes, qu’il nous aide à discerner toujours sa Vérité et à en vivre, afin que nous puissions, comme Pierre, répondre à Jésus : « Seigneur, à qui irions-nous ? ».
Marie Drut
Vendredi 28 avril
Commentaire de l’évangile du jour: « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 52-59)
J’essaie d’imaginer les réflexions des disciples de Jésus après sa résurrection.
Ils pouvaient enfin comprendre le sens profond des paroles qu’Il leur avait confiées autrefois.
Ils se disaient probablement : Si Dieu l’a ressuscité, c’est donc bien vrai qu’Il était la présence de l’Eternel au milieu de nous. C’est donc bien vrai qu’à travers lui nous étions en relation intime avec le Père.
Mais ces paroles anciennes de Jésus les préparaient également au temps qui allait suivre l’Ascension de Jésus : Quand ils ne l’ont plus vu de leurs yeux, ils ont du se souvenir qu’il leur avait dit aussi : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui. » Et voilà, tout à coup, qu’ils ont compris que l’intimité avec le Père pouvait encore se vivre, mais cette fois, dans le mystère de l’Eucharistie.
On comprend bien que les paroles de Jésus peuvent être obscures pour ceux qui n’ont pas connaissance de sa résurrection. Elles prennent tout leur sens pour ceux qui communient avec foi au corps et au sang du Christ ressuscité et qui expérimentent (même imparfaitement) dès à présent cette vie qu’Il appelait « la Vie Eternelle »
Francis De Backer
Jeudi 27 avril
Commentaire de l’évangile du jour: « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » (Jn 6, 44-51)
« Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ». La foi est un don de Dieu. Dieu est toujours premier dans cette relation d’amour mystérieuse, conférée par le baptême et fortifiée par les sacrements. Heureux sommes nous de connaître Jésus, et de pouvoir bénéficier des différents sacrements. Dieu nous appelle régulièrement à Lui par des signes, mais nous sommes souvent aveuglés ou paresseux devant les efforts à faire pour nous corriger, pour correspondre mieux encore à l’Évangile. Or, le cadeau promis est magnifique : « Il a la vie éternelle, celui qui croit », dit Jésus dans l’Évangile de ce jour.
Parmi les signes envoyés et pour fortifier notre Foi, Jésus se donne à nous dans l’eucharistie : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » Il s’agit de vie et de mort. La mort est le salaire du péché, dont nous sommes tous atteints. Grands ou petits, riches ou pauvres, forts ou faibles, nous mourrons tous un jour ; la différence se joue dans les dispositions de l’âme. Et pour pouvoir communier, saintement, il nous faut avoir fait la lumière en nous, être disposé totalement à recevoir Jésus.
Seigneur, ouvre mes yeux ; Esprit Saint, fais la lumière en moi pour que je puisse être bien disposé à te recevoir dans la prochaine communion eucharistique.
Annonciade de Vigneral
Mercredi 26 avril
Commentaire de l’évangile du jour: « Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » (Jn 6, 35-40)
« Je suis le Pain de Vie » : Jésus est pain… capable d’apaiser notre faim.
« Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, qui croit en moi n’aura plus jamais soif. »
Celui qui vient à Jésus, celui qui croit en Jésus, n’a pas besoin d’aller ailleurs pour se rassasier. Jésus est source d’équilibre, source d’apaisement.
« Croire » et « venir à Jésus » : attachement à la personne du Christ.
« … Ceux que le Père me donne viendront à Moi. Et celui qui vient à Moi, je ne vais pas le jeter dehors ».
Le Père nous laisse libre de répondre à l’invitation de Jésus. Que sera mon engagement ?
Venir à Jésus, c’est l’imiter, avoir son attitude dans ma relation au Père en prenant des moments d’écoute et vis-à-vis des « frères » me soumettre à la Volonté du Père qui est de les aimer, les servir.
La Volonté du Père est cachée dans notre vie quotidienne : saurais-je la découvrir ?
Alors, allons à la source : l’Eucharistie où nous pourrons nous nourrir de Jésus-Christ et croître dans sa charité. Elle nous fait entrer dans la prière du peuple de Dieu et nous unit à tous les chrétiens.
Vivre les joies, les faiblesses, les lenteurs de nos communautés mais discernons le Corps du Christ qui se construit.
« Dieu notre Père entends notre prière. L’Église a toujours besoin de témoignage et du service de chacun. Tu nous appelles à être disciples qui suivent Jésus. Mets dans nos cœurs assez de foi et de charité pour répondre à ton amour. Que l’Esprit-Saint nous aide à donner notre vie au service de nos frères et sœurs.»
M.Thérèse Dugast