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Mercredi 24 Février

Méditation de l’évangile du jour : « À cette génération il ne sera donné que le signe de Jonas le prophète » (Lc 11, 29-32)

Dans les lectures ce de ce jour, nous retrouvons le prophète Jonas. Celui qui a traversé la grande ville de Ninive en une seule journée au lieu de trois, devant l’urgence qu’il y avait à inviter les habitants à la conversion.

Ce carême que nous avons débuté la semaine dernière, c’est bien cela, un temps de conversion. Jésus nous y invite, un peu rudement : « génération mauvaise… vous n’aurez pas de signe… sauf celui de Jonas ». Le signe que Jonas porte, c’est la parole de Dieu.

Nous avons donc un chemin à faire, et nous devons le faire tout seul. Bien sûr Dieu nous y attend, mais Il ne peut rien faire sans nous. A nous de nous lever, de nous préparer et de nous mettre en route. La conversion c’est avant tout un acte de volonté personnelle, un saut dans la foi.

Dans Indiana Jones et la dernière Croisade, une des épreuves, appelée le « saut dans la foi » consiste à se jeter dans le vide. Bien sur le héros ne s’y écrase pas car tout est prévu pour traverser en toute sécurité ! Mais il faut quand même y aller, surtout lorsque rien n’est visible.

Jésus dans ce texte, nous montre aussi qu’Il vient à la suite des prophètes, tel que Jonas, pour non pas porter mais être la Parole du Père. C’est la parole de Dieu qui s’est incarnée en Marie. Dieu nous donne tout son amour en Jésus, c’est bien plus que Jonas et Salomon ne pouvaient en donner.

Alors prenons ce temps, n’attendons rien de magique ou de spectaculaire, pas de signe visible. Ayons juste une totale confiance dans ce Père tendre et miséricordieux qui attend que nous lui donnions notre cœur à la suite du Christ son fils, qui vient nous y appeler.

Pascaline Furet


Mardi 23 février

Commentaire de la première lecture du jour : Ma parole fait ce qui me plaît (Is 55, 10-11)

Alors que les jardins et les parcs sont sur le point de se couvrir de fleurs et de bourgeons, Isaïe nous rappelle que ce que nos yeux contemplent dans la Nature est l’œuvre de Dieu, qui, à travers les bienfaits de la pluie, de la neige, du soleil accorde la vie, « la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ». Nos cœurs sont ces jardins fécondés par la Parole de Dieu, qui nous est destinée en abondance, nous nourrit et nous abreuve, comme l’eau de la Samaritaine.

Mais le mangeur peut aussi être semeur. En effet, Dieu nous invite à nous nourrir de sa Parole et de son Esprit, puis à devenir semeurs, à partager son œuvre de création, car sa Parole est Vie, puissance et action, qui accomplit un résultat et remplit une mission. Avec délicatesse Dieu nous rassure que sa parole n’est pas vaine, qu’elle ne « lui reviendra pas sans résultat ». Nous  n’avons donc pas à nous soucier de ce que produit sa Parole à travers nous. Mais quelle mission ? Isaïe nous fait aussi entendre que nous n’avons pas à connaître cette mission, ce résultat. Le risque serait grand que nous nous attribuions ces fruits, par orgueil. Si nous pouvons parfois voir et goûter les fruits de joie et de paix que la Parole de Dieu produit en nous, il ne nous appartient pas de savoir ce que produit la Parole de Dieu quand nous essayons de devenir semeurs: elle accomplit  « ce qui plaît à Dieu ».

Ainsi,  la Parole de Dieu nous est offerte gratuitement, pour nous nourrir et affermir notre foi, et nous invite ensuite à devenir des semeurs qui marchent à la suite du Christ. Pour la recevoir, le Christ nous enseigne à travers ses disciples un peu déboussolés (comme nous souvent) que le jardin de notre cœur doit être une bonne terre : « La semence, c’est la parole de Dieu. (…) Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, la retiennent, et portent du fruit par leur persévérance. »  (Luc 8, 4-15)

Malgré les difficultés du temps présent, ayons un cœur bon et généreux et demandons en ce temps de Carême la grâce de persévérer dans notre vie de foi pour que fleurisse et fructifie l’œuvre de Dieu sur nos terres.

Elisabeth Seyve


Lundi 22 février

Méditation de l’Evangile du jour : « Tu es Pierre, et je te donnerai les clés du royaume des cieux » Mt 16, 13-19.

L’évangile de ce jour nous invite à méditer sur un passage fondateur de l’histoire de l’Église : la profession de foi de Pierre et son établissement à la tête de l’Église.

La scène se passe à Césarée de Philippe, ville gréco-romaine, située au pied de l’Hermon sur la route qui relie Tyr à Damas. En choisissant ce lieu pour évoquer, pour la première fois, la fondation de son Église, Jésus manifeste clairement qu’elle ne sera pas enfermée dans les limites d’un territoire ou d’un peuple. Elle sera universelle.

Le texte se présente sous la forme d’une conversation. Jésus effectue auprès de ses disciples un sondage d’opinion sur sa cote de popularité. «  Au dire des gens qui est le Fils de l’homme ? ». Il pose la question confiant, car maintenant ils cheminent et se connaissent depuis un certain temps. Il est nécessaire que Jésus soit bien identifié comme Fils de Dieu et non pas comme un nouveau prophète. Pourtant, ce sont les noms d’Élie qui accomplit des prodiges, de Jérémie qui insiste sur l’appel de Dieu ou de Jean-Baptiste qui prêche la conversion que les disciples nomment.

Alors Jésus passe du sondage à l’interrogation personnelle : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Sa question s’adresse à chacun de ses apôtres établissant ainsi une relation privilégiée et unique. Pierre professe que Jésus n’est pas un prophète, il est le Messie. « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Il vit alors un véritable retournement. Jésus est celui qui restaure parfaitement Israël en ouvrant le salut et il offrira l’espérance à toutes les nations. Néanmoins, cette affirmation de foi reste une vérité assez théorique pour Pierre. Puis Jésus va lui expliquer que ce qui vient de se passer, n’a été possible que sous l’effet de la grâce de Dieu. Ce n’est pas une évidence, c’est un don, une découverte, une expérience. Pierre réalise que Dieu est la vérité, le chemin et la vie.

Jésus poursuit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui qui est aux cieux. » Jésus lui dit alors : «  Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Simon change de nom et prend celui de Pierre qui signifie « roc », il est investi d’une mission : devenir la « pierre angulaire », le pilier, de l’Église. « Je te donnerai les clés du Royaume des Cieux ». Les clés sont le symbole de la confiance que Jésus met en Pierre. L’Église est celle qui éveille l’esprit à l’intelligence des mystères de Dieu.

Aujourd’hui, au début de ce carême, posons-nous cette question : «  Qui est Jésus pour moi ? ». Prenons un temps de silence et de prière afin de reconnaître en Jésus le Messie, et qu’à la suite de Pierre nous puissions répondre à cet appel. Jésus est le Sauveur du monde, celui qui ouvre l’humanité à l’espérance, à l’amour et à la paix. Nous sommes le peuple de Dieu qui formons l’Église pour que chacun apporte sa pierre à l’édifice.

Valérie Guibert

 

 


Dimanche 21 février

Méditation de la première lecture du jour : Alliance de Dieu avec Noé qui a échappé au déluge (Gn 9, 8-15)

5 fois en 7 versets. Le mot « Alliance » est redondant dans ce passage biblique. Il suffit de constater qu’avant cet épisode, il n’est apparu qu’une fois, lorsque Dieu invite Noé à construire l’arche, au verset 18 du chapitre 6 : « avec toi, j’établirai mon alliance ». Et voilà qu’il apparait 5 fois en 7 versets ! Après la création, et la chute, Dieu envoie le déluge, pour purger la terre du péché. il ne garde que Noé et ses enfants, une famille bien ! Avec eux, il n’y aura plus de problème… Sauf que… Dieu se doute que l’homme étant l’homme, il rechutera. Mais il ne veut plus en passer par cette opération de destruction de ce qu’il a créé. Du coup, symboliquement, il dépose son arc, l’arc en ciel, en signe d’alliance.

Avez-vous constaté le choix du terme ? L’alliance, c’est l’union. Dieu scelle cette union, avec un demi-rond (l’arc-en-ciel). Normalement, et les époux le savent, un alliance est ronde, c’est un anneau. C’est que Dieu fait alliance avec les hommes. Et point ! L’homme et la femme qui s’unissent font alliance ensemble. Là, dans ce texte biblique, il n’y a qu’un partenaire qui s’engage. L’alliance est totale du côté de Dieu, l’avenir nous dira ce qu’elle est du côté des hommes. Dieu n’attend pas de promesse, de grandes déclarations de la part d’Abraham, il s’engage seul, sans attendre de contre-partie. C’est d’ailleurs le sens même de l’alliance.

Dieu ne demande rien. Bien-sûr, il espère que l’homme l’aimera, se souviendra de Lui, l’honorera, mais il n’attend pas que l’homme prouve son amour pour s’engager. Il le fera à nouveau, plus, tard, sur la Croix. Gratuitement. Sans attendre de contre-partie. C’est ça l’alliance, s’engager totalement, pour l’autre. Et quand cette alliance est portée par les deux parties, la boucle est bouclée. Les deux arcs se rejoignent… C’est le cas dans le mariage, dans la profession religieuse. Et c’est le cas lorsque nous nous approchons de l’Eucharistie. Notre Amen, c’est notre réponse à cette Alliance, qui se montre sous la forme d’une hostie, généralement ronde… Pensez-y la prochaine fois que vous irez communier. Vous aussi, déposez les armes devant Dieu, et entrez dasn cette Alliance à votre tour.

Stéphane Jourdain


Samedi 20 février

Méditation de l’Evangile du jour : « Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent » (Lc 5, 27-32)

Vous connaissez peut-être le célèbre tableau du Caravage, dans l’église St Louis de Français à Rome, qui relate cet épisode de l’appel de Matthieu. Si vous regardez bien les pieds de Jésus (quelle idée !) sur ce tableau, ils sont tournés de manière à montrer que le Christ, tout en appelant Matthieu, est déjà en train de partir. C’est qu’il est sûr de la réponse du publicain. Jésus croit en sa Parole. Il sait discerner les cœurs et les reins (Ps 138), et donc sait qu’au fond de lui, même s’il semble étonné, Matthieu va quitter son bureau de change pour se mettre à sa suite.

En connaissez-vous des gens prêts à tout quitter pour le Christ ? J’en ai rencontré un. Qui plaqué son boulot parce qu’il ressentait que cela ne lui correspondait plus. Il s’est engagé dans le domaine caritatif, au nom de sa foi. Et comme Matthieu, il a tout laissé en plan, au nom de cet appel que Jésus lui adressait.

Parfois il n’en faut pas plus : un appel ! Mais qui le lance cet appel ? Osez-vous encore interpeller les personnes ? leur proposer de suivre le Christ ? Si vous le faites, il y a fort à parier que vous serez traités de fou (ou de folle) par ceux qui seront témoins de la scène. Mais pour celui qui est appelé, cette scène deviendra vite la cène, le repas avec le Seigneur qui transforme nos vies. A l’exemple de ce festin donné par Matthieu pour fêter sa nouvelle vie. Comment ne pas y voir les prémices de l’eucharistie. Mais là encore, les esprits chagrins ne pourront s’empêcher de distribuer les bons et les mauvais points. Selon que vous soyez du sérail ou non… Cela n’a pas arrêté Jésus. Et nous ?

Stéphane Jourdain


Vendredi 19 février

Méditation de la première lecture du jour« Ce n’est pas en jeunant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix » Isaïe 58,4

La question du jeune est plus que présente dans les textes que la liturgie nous donne à entendre en ce premier vendredi de carême ! Normal allez-vous me dire. Nous venons tout juste d’entrer dans cette « quarantaine » pour préparer nos cœurs à la grande jubilation du matin de Pâques et nous savons bien, comme nous l’avons entendu et expérimenté au mercredi des cendres, qu’il n’y a pas de bon carême sans le jeûne. C’est même l’un des principaux ingrédients de la recette !

Mais encore faut-il s’entendre sur ce que nous appelons jeûne ? Pour le dire autrement, est-ce simplement se privé d’un carré de chocolat pour mieux manger une plaque entière le jour de Pâques ? Non bien évidement ! Et vous l’aurez compris. Le jeune qui plait à Dieu c’est un cœur qui se tourne vers Dieu. C’est un état d’esprit qui doit nous conduire à plus de sobriété. C’est faire l’expérience d’une certaine pauvreté qui nous conduira à nous libérer de tout ce qui nous encombre. Et Dieu sait s’il n’y a pas que le foie qui est bien souvent encombré !

Le jeûne véritable passe désormais par la définition nouvelle que lui donne Jésus. C’est essentiellement et avant tout de ne pas ménager ses efforts pour aller à la recherche de l’Époux. Se laisser séduire une nouvelle fois… se laisser fiancer à Lui dans son amour. C’est mettre les ‘bouchées doubles’ pour atteindre le Christ et en faire un compagnon de marche pour notre route. C’est tout simplement « vivre avec LUI » tout au long de mes jours et à travers toutes mes occupations, pour faire de ma vie ce « cœur à cœur »…

Et si le jeûne c’était finalement le temps passé à ses côtés ? Demandons alors quel est le temps d’intimité avec Dieu que j’ai décidé de passer chaque jour de ce carême ? Voilà une question qui peut tout changer !

Père Jean-Marc ALTENDORFF+

 

 


Jeudi 18 février

Méditation de l’Evangile du jour : « Celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera » (Lc 9, 22-25)

En entendant la parole de Jésus « Celui qui veut marcher à ma suite » je pense souvent à une certaine dénomination d’hommes politiques : les marcheurs… Sauf que du côté politique, ceux qui sont en marche le sont vers “la gloire”, la réussite, au moins dans leur désir de gagner les élections, et de faire gagner leur pays, de s’en sortir mieux que les autres… et au final d’être reconnus, aimés, glorifiés… Jésus lui au contraire nous parle de marcher à sa suite en renonçant à soi-même, en prenant sa croix jour après jour… La perspective semble diamétralement opposée. Et elle l’est. Car le Christ vient inverser nos perspectives. La preuve, il la donnera lui-même sur la croix. La réussite ne se calcule pas au nombre de disciples (il n’en reste qu’un, qui d’ailleurs s’enfuit, au pied de la croix), ou à une certaine reconnaissance populaire. La réussite, c’est celle de la Vérité. « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6) déclare Jésus.

Et la vérité, elle impose de prendre position pour Jésus. Au risque de perdre sa vie… Enfin, soyons réalistes : peut-on perdre sa vie pour Jésus ? Qui peut penser qu’il n’y aurait aucun bénéfice à suivre le Christ, à vivre de son amour. Certes, comme tout amour, il peut vite devenir crucifiant, mais il reste un amour… Et surtout, il ouvre à l’infini de Dieu, à la résurrection comme Jésus lui-même l’annonce. Si au-delà de la croix il y a la Vie, il faut aussi se souvenir du point de départ, de cet amour qui saisit celui qui se lance. C’est cet amour qui permet de prendre « sa croix chaque jour » ! Quand on parle de charge affective, c’est là qu’elle se situe cette croix. C’est la souffrance de voir que le règne de Dieu n’est pas encore réalisé, que nous même par notre péché y sommes pour quelque chose. C’est la souffrance de nos frères qui, comme un cri, nous rejoint. Voilà quelques unes de nos croix. A chacun la ou les siennes ! Mais souvenons-nous que celui qui la porte avec nous, c’est Jésus, et que c’est Lui qui est ressuscité pour nous ouvrir les portes du Royaume, là où nos croix n’auront plus lieu d’être.

Stéphane Jourdain


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