Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Mercredi des Cendres – 17 février

Pour l’entrée en carême, deux méditations, écrites par un couple sur deux textes du jour…

Méditation de la 2ème lettre de St Paul aux Corinthiens 5, 20 – 6,2

Se réconcilier avec Dieu : c’est reconnaitre que nous avons rompu le lien avec Dieu, de mille et une façons, plus ou moins graves, que notre façon de vivre ne fait plus de nous des coopérateurs de Dieu.

Comment se réconcilier avec Dieu : En faisant de ce temps de Carême un temps de conversion, un temps de prière de jeune et de partage, dit le pape. Prier, c’est déjà s’arrêter pour Dieu. C’est écouter, regarder, lire sa Parole.

Se réconcilier avec Dieu nous donne la paix. Dieu le veut sans cesse, il ne renoncera jamais à nous tendre la main, à nous attirer sur son cœur. Mais il a besoin de nous. Le voulons nous ?

Sylvie Raffin

Méditation de l’Evangile du jour selon St Matthieu 6, 16.16-18

Faire Carême. Cette expression sonne comme une invitation à faire des efforts ; jeuner, donner aux plus pauvres, prier pour les autres. Ces intentions et ces œuvres louables en vue d’obtenir la récompense d’accéder au Royaume de Dieu, comme suis-je prêt à les accomplir ?

« Hypocrites » : par trois fois Jésus donne l’exemple de la tentation des signes extérieurs, se rendre visible de ses efforts, non pas que ces actions ne soient pas réelles. Et moi, comment je me situe par rapport à cette parole ?

« Dans le secret » : faire l’aumône, prier, jeuner. Ces actes sont bien réels et non seulement des intentions. Et moi, comment je me présente au Seigneur pour relire les actions de ma journée ?

« Ton Père qui voit dans le secret te le rendra » : au-delà des actes, il s’agit d’un cheminement intérieur en vue de la sainteté. Si ce chemin demeure inconnu de ma communauté, de mes proches, il est placé sous le regard de Dieu. Et moi, comment je me sens aimé de Dieu ?

A l’issue de cette méditation, j’exprime à Dieu comment j’ai vécu ce temps d’oraison et comment je me sens prêt à entrer dans ce temps de Carême.

Philippe Raffin


Mardi 16 février

Méditation de l’Evangile du jour : Marc 8, 14-21 Croire pour vivre Dieu

Jésus interpelle ses disciples qui se laissent totalement absorber par l’absence de pain dans leur barque ! Par ailleurs Jésus vient de croiser les Pharisiens qui lui demandent « un signe venant du ciel » pour le mettre à l’épreuve. Les disciples suivent Jésus depuis un certain temps en Galilée et hors de Galilée ; ils ont été témoins de guérisons multiples comme autant de miracles avec juste avant une seconde multiplication des pains ! Jésus met alors en garde ses disciples « Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? » Qu’est-ce à dire ? Et ils ne comprennent toujours pas Qui est Jésus, ils ne le reconnaissent pas.

C’est nous dire que la foi est première, l’acte de croire est un préalable indispensable qui éclaire notre compréhension des événements, notre intelligence et éveille notre conscience et pas l’inverse. Croire en Jésus dont la Parole est créatrice est chemin de Vie parce qu’Il est Dieu fait Homme, Il est la Révélation même de Dieu au cœur de notre humanité. Jésus est animé par l’Esprit de Dieu, sa force créatrice et de salut relève et guérit. Croire pour vivre Dieu. Dieu n’est pas dans le ciel, Il n’est pas lointain mais tout proche, agissant en chacun de nous. La foi est donc de l’ordre de l’expérience intérieure où Dieu est toujours déjà là ; elle est le fruit d’une rencontre avec son Seigneur au plus intime de l’être et de notre consentement total à la présence agissante de son Amour.

A la veille de  l’entrée en carême disposons notre cœur à sa présence pour laisser sa Lumière créatrice nous transfigurer jusque dans les profondeurs de notre être.

Myriam Duwig


Lundi 15 février

Méditation de l’évangile du jour : « Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? » (Mc 8, 11-13)

Une fois encore, Jésus fait face aux provocations des Pharisiens. Le terme de « génération » qu’il emploie ici pour les désigner fait écho à l’Ancien Testament (cf. Cantique de Moïse : Dt, 32,5) et s’applique à tous ceux qui rejettent la Loi ou la Parole et veulent « mettre Dieu à l’épreuve ». Les Pharisiens viennent demander « un signe venant du ciel ». De quoi rester perplexe ! En effet, l’épisode présent, encadré par deux récits de multiplication des pains, se situe à la fin de la première partie de l’Évangile de Marc, dominée par une succession de miracles. Mais les Pharisiens restent aveugles et en redemandent : il n’était donc pas plus facile de croire pour les contemporains de Jésus, témoins de ses miracles, que pour nous… D’ailleurs, les disciples eux-mêmes n’ont pas encore vraiment compris les « signes » déjà reçus, en dépit des enseignements dont le Christ les a accompagnés ; ils n’ont pas encore reconnu le Sauveur (8, 21), la profession de foi de Pierre n’arrive qu’un peu plus tard (8,29).

Comme il l’a fait face à Satan au désert, Jésus se refuse à ce qui ne serait que manifestation de puissance. Refus accompagné d’une réaction très humaine : il « soupira au plus profond de lui-même » : soupir d’exaspération et de peine mêlées, peut-on imaginer. Ils n’ont rien compris !…

Et nous ? Comment pouvons-nous comprendre les « signes », à la lumière de l’ensemble des évangiles? Le terme employé dans le texte, « signe » (et non miracle), nous invite à passer derrière le miroir, en quelque sorte, à ne pas nous arrêter au seul prodige bouleversant l’ordre naturel par l’irruption du Créateur dans sa création, mais à y déceler la révélation d’un Bien surnaturel qui est l’Amour et la Miséricorde de Dieu. Le « signe » reçu transforme en profondeur la personne, il est source de Salut. Guérison et conversion vont de pair : « Tes péchés te sont pardonnés », dit Jésus au paralytique de Capharnaüm, avant même de le guérir (Mc 2, 5). Mais le « signe » requiert une démarche préalable de l’homme qui s’en remet à Dieu, il suppose la foi d’un cœur croyant, c’est-à-dire la capacité d’admettre comme possible ce que l’on croyait impossible ; Jésus le rappelle à plusieurs reprises : « Ta foi t’a sauvé » (Mt 8, 5-13 ; Mc 5, 34 ou 10, 46-52 ; Lc 7,50) « Voyant leur foi » (Mc 2,5). C’est cette foi qui manque aux Pharisiens, enfermés qu’ils sont dans leur légalisme pointilleux.

Prions notre Père de nous donner la grâce de savoir discerner ses signes d’Amour dans l’ordinaire de notre vie et une foi assez solide pour mieux en témoigner.

Marie Drut


Dimanche 14 février

Méditation de l’Evangile du jour : « La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)

Aujourd’hui, dans l’Evangile, il n’est pas question d’un malade qui voudrait être guéri. Enfin pas d’abord. Car le lépreux ne demande pas sa guérison, de retrouver la santé, ou je ne sais quelle autre expression. Il utilise le vocabulaire spécifique du temple, de la loi religieuse : « Si tu le veux, tu peux me purifier« . Et du coup, ce mot « purifier » apparaît 3 fois, plus une fois sous la forme « purification » dans ce court extrait biblique. Il est donc question de purification, c’est à dire la condition pour s’approcher de Dieu, la protection contre ce qui sépare de Dieu, et donc par extension la participation à une communauté humaine. Il est d’ailleurs surprenant qu’après la guérison, la personne doive aller se montrer aux prêtres, et non pas à un médecin !

Dans l’évangile a lieu un échange : le lépreux, qui était impur, devait être loin de tous, signaler sa présence avec sa clochette. Le voilà qui s’approche de Jésus, et Jésus va le toucher. Ce faisant, il prend sur lui l’impureté de cet homme. Car à la fin du texte, alors que cette personne guérie « se met à proclamer et répandre la nouvelle« , Jésus lui « restait à l’écart, dans des endroits déserts » ! Jésus, en libérant cet homme, s’est chargé de son impureté.

La question nous est donc posé, à nous, chrétiens, « autres Christ » ! Sommes nous du côté de ceux qui excluent pour se protéger (les cathares qui bâtissent leur cité) ou du côté du Christ qui touche le pêcheur, qui va vers lui, qui lui permet, en s’excluant lui-même, de retrouver sa place ? Bien entendu, le choix est clair, ou plutôt, nous avons déjà choisi (enfin si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez posé clairement ce choix !), car c’est l’amour qui nous guide, car c’est l’Esprit qui nous pousse. Mais comme chrétiens, nous sommes aussi cet homme lépreux, défigurés par nos péchés, par notre manque de compassion, nos manque d’amour, et que le Christ vient guérir. Sauf que pour cela, il faut aller vers Lui, et le lui demander. Et là, c’est souvent moins facile… Et puis, quand nous l’avons rencontré, à notre tour, nous sommes invités à l’annoncer, à dire à tous les merveilles que Dieu a faites pour nous… Et là aussi, dans notre monde, c’est parfois compliqué… Comme quoi, même si nous avons posé un choix, il nous reste encore certainement des étapes à franchir…

Stéphane Jourdain


Samedi 13 février

Méditation de l’Evangile du jour : « Les gens mangèrent et furent rassasiés » (Mc 8, 1-10)

Il s’agit du deuxième récit de multiplication de pains. Essayons d’entrer dans ce récit. Je vous propose deux façons différentes pour cela :

Première possibilité : Je suis parmi la foule. « Il y avait de nouveau une grande foule » nous dit saint Marc. Je suis là, dans cette foule qui reste auprès de Jésus « depuis trois jours ». Je suis fatigué, j’ai faim… Soudain, Jésus nous ordonne de nous asseoir par terre. Pourquoi ? A quoi je m’attends ? Je regarde Jésus. Il parle à ses disciples puis, ayant quelques pains, sept pains, Il « rend grâce ». Qu’est-ce que cela signifie pour moi « rendre grâce » ?

Ensuite je vois Jésus rompre les pains et les donner à ses disciples qui commencent à les distribuer. Sept pains pour toute cette foule. En aurai-je le moindre petit morceau, la moindre petite miette ? En général je n’ai pas trop de chance alors… Quelle confiance ai-je en cet Homme nommé Jésus ? J’ai entendu parler de ses miracles mais … sept pains pour une telle foule. Et voilà que je suis servi, que je mange à ma faim, du pain, du poisson. Oui, avec les pains, il y avait également quelques petits poissons qui ont eux aussi été partagés. J’ai mangé à ma faim, comme tous ceux qui étaient présents, et voilà qu’il en reste ! Sept corbeilles ! Qu’est-ce que cela me dit de Jésus ?

Deuxième possibilité : je suis un des disciples. Voilà que j’entends Jésus dire qu’il a pitié de cette foule et ne veut pas renvoyer les gens sans leur donner à manger avant. En plein désert, trouver à manger pour une foule ? Qu’est-ce que ces paroles de Jésus provoquent en moi ? De la lassitude (nous aussi nous sommes fatigués) ? De la colère (on n’en a pas assez fait pour aujourd’hui) ? De l’incompréhension (où trouver à manger à cette heure, en ce lieu, pour cette foule) ? Pourtant … il a déjà multiplié des pains et des poissons pour une foule, je l’ai peut-être oublié ? Pas compris ?

Et voilà que Jésus partage les quelques pains et poissons que nous avons et nous les donne à distribuer. Je commence à le faire et, miracle, je donne les pains et il y en a toujours à distribuer ! Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela me dit de Jésus ?

La foule est rassasiée, il faut ramasser les restes : des sept pains il reste sept corbeilles ! Comment comprendre ce qui se passe ? Et voilà, la foule rassasiée s’en va. Et nous ? Nous remontons dans la barque avec Jésus. Il faut partir, il faut aller ailleurs, parce que d’autres le cherchent, d’autres l’attendent. La mission ne s’arrête jamais, les hommes ont faim mais ne savent pas toujours de quoi, de qui. Et moi ?

Françoise Fuchs


Vendredi 12 février

Méditation de l’Evangile du jour (Mc 7,31-37) : « il fait entendre les sourds et parler les muets »

« Effata ! » … « Ouvre-toi ! » C’est avec ces mots que Jésus se tourne vers le ciel pour implorer le Père de réaliser le miracle que l’évangile nous donne « d’entendre » en ce jour ! Une fois encore, la rencontre décisive de Jésus va faire parler ! Voilà que le sourd et le bègue entend et parle. Le monde du silence n’est plus qu’un lointain souvenir pour cet homme, depuis que Jésus et venu  « poser sa main sur lui ».

Décidément Jésus ne laisse pas indifférent. Non seulement il fait bondir et marcher les boiteux qu’il rencontre, mais encore parler les muets qu’on lui présente ! A moins que ce ne soit simplement la prédication du prophète Isaïe qui se réalise par sa mise en acte ! Auquel cas notre Jésus est à voir sous l’angle non seulement de celui qui nous ‘veut du bien’, mais bien plus encore de celui qui relève et qui sauve. En un mot le Messie.

Et c’est d’autant plus vrai dans cet évangile, ou Jésus se dévoile à nous comme le Messie véritable qui n’attend de nous ni honneur ni gloire, mais simplement la grâce de la reconnaissance ! Car n’est-il pas pour nous le « re-créateur » ?

Depuis notre baptême nous sommes enfants de Dieu ! Et à nous aussi le Seigneur dit : « Effata ! Ouvre-toi ! » Mais en vivons-nous vraiment ? Est-ce que depuis mon baptême, depuis ce rite que l’on peut qualifier « d’Effata » mes oreilles sont ouvertes ou fermés… ! Ouvertes à la Parole d’un Dieu qui me demande de vivre de sa vie ? Ou fermés à son projet d’amour pour nous ?

Et ma langue ? Est-elle muette, ou déliée ? En un mot est-ce que je « parle de Dieu », non pas dans le désert, mais concrètement par ma vie de chaque jour, aux hommes et aux femmes que je rencontre ? Le monde réclame des évangélisateurs qui lui parlent d’un Dieu qu’ils connaissent et fréquentent comme s’ils voyaient l’invisible. Sommes-nous au rendez-vous ?

Avouez que toutes ces questions ont de quoi faire parler pour au moins toute la journée !

Père Jean-Marc ALTENDORFF+


Jeudi 11 février

Méditation de l’Evangile du jour : « A cause de cette parole va : le démon est sorti de ta fille (Mc 7, 24-30)

Jésus annonce la Bonne Nouvelle. Ses paroles et ses gestes (les miracles) suscitent l’étonnement, la curiosité, la foi également, mais aussi l’incrédulité de beaucoup de ses compatriotes et l’hostilité des responsables religieux et politiques de son temps. Et la question sera souvent posée : « Oui est cet homme » ? Deux attitudes sont nécessaires pour le comprendre et répondre à cette question : croire et se convertir.

Jésus à quitté Capharnaüm. « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »  En partant de là (Capharnaüm), Jésus se rendit dans la région de Tyr. Il était entré dans une maison, et il voulait que personne ne sache qu’il était là ; mais il ne réussit pas à se cacher. » Jésus est vite repéré… même en territoire étranger ! La mère d’une petite fille possédée par un esprit mauvais avait appris sa présence et aussitôt elle vint se jeter à ses pieds. Marc souligne clairement que cette femme était étrangère et païenne.

La région de Tyr se situe au nord de la Galilée, dans le Liban actuel. Il y avait là une population mélangée, faite surtout de païens. Marc ne nous indique pas le motif de ce voyage de Jésus. Il semble qu’il voulait rester là incognito. On est toujours dans la logique du “secret messianique”… Au moment où Marc rédige son Évangile, à Rome, en plein cœur du paganisme, cette rencontre de Jésus prend de l’importance. Cela montre que Jésus est véritablement le fondateur de la « mission vers les païens ». Jésus va vers les païens pour que les païens viennent vers Lui. L’Église de Rome était appelée, elle aussi, à cet effort d’ouverture, comme nous le sommes encore aujourd’hui en France, pour rejoindre les personnes qui « ne sont pas de chez nous »…

Etrangère et païenne, la mère demande la « guérison » de sa fille. Elle l’aime beaucoup et n’accepte pas qu’elle soit possédée par un esprit impur. Elle brave des interdis. Elle tombe aux pieds de Jésus. Elle entre en dialogue. Elle l’écoute. Elle ose de ne pas être d’accord. Elle insiste et sa persévérance et sa foi font le miracle! Elle croyait d’emblée que Jésus peut libérer sa fille et qu’il va faire quelque chose.  La femme fait preuve d’une admirable confiance qui montre à Jésus que les étrangers savent recueillir, fût-ce des miettes, de la nourriture offerte au peuple élu. Et Jésus ne s’y trompe pas, il voit dans ce propos une véritable profession de foi, et il n’hésite pas à donner un signe que le Royaume de Dieu est là. La foi de cette femme à « convertie » Jésus.  Le démon est sorti de sa fille.

Jésus renverse les barrières qui séparaient deux mondes, juif et païen ; il laisse entendre que le pain dont il veut rassasier les foules, s’il est d’abord destiné à Israël, sera un  jour partagé à tous, même à ceux qui viennent de loin. La foi des étrangers, leur accueil de la Bonne Nouvelle, leur confère le droit de prendre part au banquet messianique. L’Évangile ne connait pas de frontières, la foi ouvre à tous les hommes la source du salut.

Je peux aussi reconnaitre devant Dieu  mes faiblesses et mes limites. Je peux aussi le supplier en lui exposant mes difficultés, mes peurs, mes manques et mon péché.  Le faut juste croire, lui faire confiance et  se repentir pour qu’agisse en moi sa miséricorde et son amour.

Père Joseph


Partager