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Lundi 25 avril

Commentaire de l’évangile du jour : « Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15-20)

Nous voilà encore dans les temps qui suivent la Résurrection, juste avant l’Ascension de notre Seigneur Jésus : c’est le temps de la mission. Jésus, par le don de sa vie et sa résurrection, a déjà tracé la route qu’il leur faut désormais emprunter, et qu’il nous faut, plus de 2000 ans après, nous aussi prendre. « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » Le Royaume de Dieu n’est pas un joli conte, une promesse lointaine : c’est une œuvre à laquelle chacun participe, et que nous réalisons en Son nom.

Le Christ envoie ses apôtres annoncer la Bonne Nouvelle, baptiser, guérir. Mais ce n’est pas seulement habités par la joie du Christ ressuscité qu’ils partent en mission : Jésus en fait des témoins vivants, par qui des signes s’accompliront, qui parleront des langues nouvelles. Plus encore, la mort n’est plus une fatalité : « ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal », non pas que les croyants soient devenus des immortels, mais parce que le Christ ressuscité ayant vaincu la mort, celui qui croit en lui passe lui aussi de la mort à la vie.

Face à cette mission qui peut sembler impossible, alors que la Bonne Nouvelle doit encore être proclamée par toute la terre, les apôtres ne sont pas seuls : « le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient ».

Nous qui sommes chrétiens, qui avons reçu le baptême ou qui sommes simplement des croyants, nous sommes les héritiers et bénéficiaires de cette formidable mission commencée par les premiers apôtres qui l’ont accueillie avec confiance et avec courage. Combien d’exemples avons-nous dans l’histoire de la chrétienté de fidèles au Christ persécutés, martyrisés pour avoir proclamé Son nom ! Rendons grâce pour tous ces apôtres qui ont eu à cœur de témoigner de la vie de Christ, de proclamer la Bonne Nouvelle, de répandre l’Évangile. Rendons grâce en ce jour et prions de façon plus particulière pour tous ceux qui dans nos vies ont été des passeurs du Christ et des témoins auprès de nous : des parents qui ont demandé à l’Église notre baptême, un parrain ou une marraine qui nous a montré un chemin de foi, des grands-parents qui nous ont fait la catéchèse, une voisine qui nous a accompagné à la messe, un prêtre qui nous a ouvert les portes d’une église ou d’un groupe paroissial, un catéchiste qui par ses mots a aiguillé notre foi, un ami qui par ses gestes a témoigné de sa charité chrétienne, un saint dont nous avons découvert la vie…

Ne craignons pas à notre tour d’être des apôtres vivants, certains que là où nous œuvrons, le Seigneur est présent et œuvre à travers nous.

Héloïse Parent


Dimanche 24 avril : Dimanche de la miséricorde

Commentaire de l’évangile du jour : L’incrédulité de Thomas

La représentation de Jésus apparaissant à Thomas et réalisée par le Caravage, celle que nous pouvons voir ci-dessus, est fausse. Thomas n’a pas mis la main ou le doigt dans le coté de Jésus. Et ce malgré ses dires. Mais reprenons l’histoire au début. Enfin, à la première apparition de Jésus ressuscité aux apôtres. Jésus apparait donc à ses disciples, qui se sont enfermés par peur. Et Thomas n’est pas avec eux. Quand ils annoncent à Thomas cette nouvelle. Après les deux disciples d’Emmaüs, après ls femmes qui sont allés au tombeau, Thomas refuse de le croire… Pourtant, il a vu les miracles de Jésus, il a vu la résurrection de Lazare, de ce jeune homme que Jésus a rendu à sa mère veuve… Et il refuse pourtant de croire ses amis, ses frères avec qui il a partagé 3 ans de vie commune… Chers amis, la première évangélisation menée par les apôtres est un bide ! Un échec complet.

Voilà qui peut aussi rassurer tous les parents, les grands parents, qui peut tous nous rassurer : nous ne sommes pas les premiers à essuyer un échec avec nos proches. Les apôtres l’ont fait avant nous ! Pourtant, ils avaient toutes les cartes en main : Jésus leur a souhaité, et par deux fois, la paix. Cette paix qui vient empêcher la peur, cette paix qui est la condition première de l’évangélisateur. Cette paix qui permet une sérénité, car nous savons que tout ne dépend plus seulement de nous… Et puis nous dit encore St Jean, Jésus leur a remis l’Esprit-Saint. Si même l’Esprit Saint n’y arrive pas, ça commence à ne plus être de leur faute…

Thomas donc quand il revient auprès ses amis, reste incrédule. Remarquez que Thomas est le plus aventureux de tous. C’est lui qui, malgré la peur, était sorti… Eh oui, il faut bien manger. Ou pour je ne sais quelle autre raison, mais Thomas était certainement moins tiraillé par la peur que les 10 autres apôtres.  Lui, il veut un signe, tangible. Voir, toucher, pour confirmer… Mais quand Jésus lui apparaît, une semaine plus tard, et s’adresse à lui, Thomas ne fait pas ce qu’il a dit… Il reconnaît tout de suite Jésus. Il ne met pas, comme le peint Le Caravage, sa main dans le coté du Christ.

Qu’est ce qui a changé ? Peut-être que l’annonce des autres apôtres, que le fait de les avoir entendu relater et redire cette apparition, a commencé à attendrir son cœur, et a fait son chemin. Il a fallu un signe, certes, mais ce qu’il avait entendu a ouvert une brèche en lui, contrairement à ses propos fanfarons… Chers amis, l’évangélisation ce n’est que cela : ouvrir une brèche dans le cœur des personnes auxquelles nous nous adressons. Nous ne convertissons personne, c’est Jésus Ressuscité qui le fait, par la force de l’Esprit Saint. Nous ne sommes que des « pré-évangélisateurs », des instruments dans la main du Seigneur. Parfois notre parole et notre témoignage arrivera dans un cœur préparé, et alors il y aura un déclic. Parfois nous essuierons un refus, mais la Bonne Nouvelle de la résurrection, de Jésus vivant, aura été proclamée, et fera son chemin. Paul Claudel ne s’est pas converti que parce qu’il est entré dans une église, un jour de Noël, mais parce qu’il avait entendu parler de Jésus, quand ce dernier lui a touché le cœur, il a su et cru. Mais il a entendu parler de Jésus avant, on l’a amené dans une église, quand il était enfant, ou invité par d’autres personnes. Il y a eu ces premières (et parfois nombreuses pour certaines personnes) petites touches, petites annonces. Et c’est Dieu qui a un moment donnera la grâce de la foi, quand la personne sera prête.

Note rôle d’évangélisateur, c’est celui de Ste Bernadette, qui a osé réplique au curé Peyramale quand celui-ci doutait de ses paroles : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire. Je suis chargée de vous le dire ». Le dire, et vivre ce que nous disons. Comme le disait Bourvil dans un sketch, « le dire, c’est bien, mais le faire, c’est mieux ». Nul doute que Thomas, voyant ses frères apôtres vivre leur foi en Jésus ressuscité, a commencé à s’interroger, et qu’à l’apparition de Jésus, il n’a pas eu besoin de plus pour croire… Alors, cette première évangélisation des apôtres qui sonne comme un échec, peut-être n’est-elle finalement pas si loupée que ça…

Stéphane Jourdain

 

 


Samedi 23 avril

Commentaire de la lecture du jour : « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 13-21)

Ce passage des Actes des Apôtres nous témoigne d’un changement radical du comportement des Apôtres après la Résurrection de Jésus, leur maître. Ils étaient si craintifs au moment de son arrestation, de sa Passion et de sa mort sur la croix. Ils l’abandonnèrent sans rien dire, ou le renièrent.

D’où vient cette force soudaine, que désormais ils ne craignent plus la menace des chefs du peuple, des Anciens et des scribes, qui veulent leur interdire « de parler ou d’enseigneur au nom de Jésus » ?  Il y a peu de temps, par crainte des Juifs, ils s’enfermèrent dans une maison étroite et obscure.  Comment ils arrivent à parler dans le Temple avec une si grande assurance ? D’où vient « l’assurance de Pierre et de Jean », eux qui étaient « des hommes sans cultures et de simples particulières » ?

En effet, le tombeau vide n’est pas la preuve de la Résurrection de Jésus ; les Anciens ont appris aux soldats l’explication qui tenait bien la route : « Voici ce que vous direz : Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions » (Mt 28,13). La vraie preuve de la Résurrection, c’est peut-être le changement radical du comportement des disciples. La rencontre avec le Ressuscité et le don de l’Esprit leur transforment cent quatre-vingts degrés. Ce n’est plus leur vie qui est pensée en premier mais l’annonce de la Bonne Nouvelle du Salut apporté par le Christ à toute l’humanité. Désormais, ils sont prêts à témoigner de la Résurrection de son Seigneur jusqu’à risquer leur propre vie.

Le Christ vit ! Il est le Vivant ! Il est le Ressuscité ! Demandons-lui la grâce de le rencontrer vraiment afin qu’il transforme et renouvelle aussi notre vie, notre vie de foi.

Paul NGUYEN


Jeudi 21 avril

Commentaire de l’Evangile du jour : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)

Les deux disciples viennent de rencontrer Jésus sur le chemin d’Emmaüs. Ils racontent aux onze ce qui s’était passé sur la route… et comment « le Seigneur s’était fait connaître par eux à la fraction du pain » « Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux et leur dit «  la paix soit avec vous ». C’est au creux de leur désespoir que Jésus vient leur apporter la paix. Dans notre vie personnelle, dans la vie du monde, de l’Eglise, regardons une situation de désespoir. C’est là que le Seigneur est présent.

« Frappés de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit » Les onze sont incrédules…ils doutent… Ils veulent s’assurer que ce n’est pas un fantôme… Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ?…  C’est bien moi… »

Dans l’Eucharistie, un peu de pain et de vin deviennent le signe de la Présence du Ressuscité et nous transforment peu à peu, en Corps du Christ. Cœur de l’Evangile – Bonne nouvelle –Si nous prenons au sérieux la Résurrection, cela Nous engage. « Rappelez vous les paroles que je vous ai dites… C’est vous qui en êtes les témoins… » Le Seigneur nous envoie en mission… Est-ce que j’y travaille ? Est-ce que je suis un Témoin ?

Demandons à l’Esprit-Saint de nous accompagner pour :

  • Développer envers les personnes un regard bienveillant
  • Avoir la préoccupation des autres
  • Bâtir la paix

« Esprit-Saint, sois présent dans chacun des instants de ma vie. Sois ma Lumière, mon guide, ma Force »

Marie-Thérèse D.


Mercredi 20 avril

Commentaire de L’Évangile du jour: Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain (Lc 24, 13-35)

Comme le dit le psaume de ce jour :« Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !  Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face. »

Nous sommes encore dans l’octave de Pâques : nous avons pu lors de la Semaine Sainte, suivre et vivre ce grand mystère de Jésus qui se livre pour nous sauver de la mort éternelle, par sa Passion, sa mort et sa résurrection. Dans notre monde actuel, comment résonne en moi cette réalité ? Est-ce-que j’ai conscience que ce Jésus est venu pour moi, personnellement ? Il m’invite à mettre mes pas dans les siens au quotidien : qu’est-ce que cela signifie pour moi, concrètement ? Est-ce que j’ai le sentiment du devoir accompli, parce que j’ai, comme le disaient nos aînés, «   fait mes Pâques » ?

Et si aujourd’hui je prenais conscience de l’importance de « rechercher sans trêve sa face » ? Alors cette fête de Pâques serait un commencement vers une vie qui prend tout son sens. Alors, comme le dit le psaume, notre vie se remplira de joie :

« joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ».

Pour illustrer notre questionnement, tournons nous vers les textes de ce jour :

-Dans les Actes des apôtres, nous voyons comment agissent Pierre et Jean avec cet infirme : il attend de recevoir de l’argent pour vivre ( c’est bien notre réaction naturelle aujourd’hui). Les deux apôtres élèvent leur action au-dessus de l’aspect purement matériel : « De l’argent et de l’or je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne ». S’en suit la guérison de l’homme infirme. Les gens qui vivent ce fait se retrouvent désorientés. Et pour cause : c’est hors de leurs critères. Pourtant, trouver la santé est bien plus important que de recevoir de l’argent. Le projet de Dieu pour nous est un don d’amour qui dépasse de loin tous nos questionnements bassement matériels.

– Dans l’évangile de Luc, les deux disciples sur la route d’Emmaüs ne reconnaîtront Jésus qu’au moment du partage du pain. Et Jésus n’hésite pas à les traiter d’« esprits sans intelligence ». Cela ne signifie pas qu’ils soient bêtes. Mais peut-être faut-il envisager ici que Jésus parle d’une autre forme d’intelligence : celle du coeur.

Dans ces deux textes, nous découvrons que les signes sont bel et bien présents, mais que ces derniers ne sont pas forcément visibles tant qu’ils ne sont pas recherchés par l’intelligence du cœur. Alors, dans notre quotidien, tournons nous vers Jésus, cherchons le sans cesse, et notre coeur s’ouvrira aux signes qu’il nous donne et notre vie alors se remplira de joie et nous serons en mesure de redire « sans fin ses merveilles ».

Belle route dans les pas du Christ qui nous précède et qui désire notre bonheur. Et encore belle fête de Pâques, puisque nous sommes encore dans l’octave de Pâques. Que cette fête soit pour chacune et chacun l’occasion de ce passage de la mort à la vie , mais cette vie que le Christ nous propose, qui nous mène à la joie.

Gérard Kintzig.


Mardi 19 avril

Commentaire de L’Évangile du jour: « “J’ai vu le Seigneur !”, et elle raconta ce qu’il lui avait dit » (Jn 20, 11-18)

Marie Madeleine est le premier témoin de la résurrection de Jésus. Elle est là à l’extérieur, près du tombeau en pleurs, tandis que « Simon-Pierre et l’autre disciple » qui l’avait accompagné (Jn 20, 1-10), constatent que le tombeau est vide. Ils repartent l’annoncer aux autres disciples. Le désarroi de Marie Madeleine est immense au point qu’elle ne peut repartir sans entrer aussi dans le tombeau et constater par elle-même ce que les autres lui ont rapporté. Elle pleure et comment pourrait-il en être autrement, elle qui l’a tant aimé et qui n’a pas cessé de le suivi « depuis les jours de Galilée en le servant : parmi elles se trouvaient Marie de Magdala (…) » (Mt 27,55). Elle était également là au pied de la croix avec Marie mère de Jésus « Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie femme de Clopas et Marie de Magdala » (Jn 19,25) et elle a vu l’ignominie de cette mort et la violence de ceux qui l’ont crucifié. Elle se penche et cherche l’homme Jésus dont elle a reçu la parole, le pardon, l’enseignement ; elle cherche le Messie tant attendu par tous ceux qui croyaient en lui, le sauveur de leur nation. Sa foi vacille devant la mort réelle de Jésus, mort insoutenable ; sa foi vacille de nouveau devant ce tombeau vide ! Où est le corps de Jésus ? Qui l’a emmené ? Est-ce la fin de toute espérance de salut, de libération ?

Premier miracle cette disparition n’est ni un vol ni une volatilisation de matière. Deux anges sont là qui, étonnamment, n’effraient pas Marie Madeleine. Ils lui adressent la parole comme pour l’introduire doucement dans l’œuvre rédemptrice de Dieu, dans l’expérience de la présence réelle nouvelle de Jésus. Une foi nouvelle est en train de naître en Marie Madeleine. L’acte de foi est une merveille car il nous fait entendre en Jésus « l’assomption transfigurante de la matière en Dieu » (F Varillon). Seul cet acte de foi ouvre au sens de l’événement qui met notre raison en déroute. Marie Madeleine se retourne, premier retournement intérieur auquel sa foi la conduit ; Elle aperçoit Jésus mais ne le reconnait pas car elle cherche encore à voir Jésus comme il était, selon les apparences physiques. Ses yeux ne le voient pas encore comme ressuscité. Elle le confond avec le jardinier « Le prenant pour le jardinier, elle répond : « si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé et moi j’irai le prendre » (Jn 20, 15). Jésus est déjà là et les yeux de Marie Madeleine ne le reconnaissent pas ; Son cœur n’est pas encore totalement décentré de la douleur de la disparition, son intelligence pas encore éveillée au mystère de cet événement de la résurrection.

Et Jésus l’appelle par son Nom « Marie », deuxième miracle, deuxième retournement intérieur, les yeux du cœur le reconnaissent soudainement et Marie Madeleine s’ouvre à la présence de Celui qui est plus grand qu’elle « Rabbouni » et se révèle selon sa réalité profonde, en son être divin, amour infini et humanité pleinement accomplie. Lui seul a l’initiative de la rencontre. C’est toujours aussi comme cela dans nos vies. Le Christ est toujours déjà là, c’est nous qui ne sommes pas présents, en vadrouille à droite, à gauche à chercher le sens de notre vie à « l’extérieur » de nous-mêmes à travers ce que nous faisons, entreprenons, créons, engendrons. Notre âme n’aurait-elle pas du mal à se laisser féconder par l’esprit ?

Jésus se révèle comme étant tout autre, non pas un autre mais le même devenu autre car entré dans la vie éternelle, la vie divine et révélé dans sa nature spirituelle. Jésus n’est donc pas un fantôme ou un mort revenu à la vie (comme Lazare) les textes à la suite nous le montrerons « Touchez-moi et rendez-vous compte qu’un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai » (Lc 24, 39). Il y a une vraie rupture, un avant et un après la mort de Jésus, la vie pour les disciples ne peut pas reprendre son cours comme avant.

Si la foi de Marie Madeleine se trouve totalement renouvelée par la rencontre avec Jésus, celle des disciples n’est cependant pas encore totalement assurée, totalement libérée des signes et il va en falloir quelques-uns supplémentaires pour assoir la foi des apôtres, la rendre solide comme le roc pour fonder l’Eglise que nous sommes 2000 ans plus tard ! Et Jésus d’annoncer son ascension prochaine vers le Père pour accomplir sa volonté et l’œuvre de rédemption en plénitude « ne me retiens pas car je ne suis pas encore monté vers le Père » (Jn, 20,17), ascension que nous savons être indispensable pour que le don de l’Esprit-Saint à la Pentecôte soit possible et anime dès lors tous les croyants en Jésus Christ nous dit Pierre (1ère lecture des Actes 2, 36-41).

Et à cette annonce de son ascension prochaine, succède immédiatement l’envoi de Marie Madeleine vers les disciples pour témoigner car le message ne peut se transmettre que par nos paroles, de cœur à cœur, d’âme à âme. Et déjà son cœur s’embrase et le souffle de l’esprit l’habite, elle court, elle court annoncer aux disciples la résurrection du Seigneur. Jésus Christ est ressuscité, Il est Vivant comme il l’avait annoncé ! La JOIE et l’ESPERANCE sont désormais les forces qui l’habitent et jaillissent de son cœur.

Oui, seul l’acte de foi ouvre au sens de cet événement : la mort est vaincue, l’amour est plus fort que la mort. La résurrection me dit : tu vivras à jamais, et c’est pour cela que je crois. « La promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Ac 2, 39)

Myriam Duwig

 


Lundi 18 avril

Commentaire de L’Évangile du jour: « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Mt 28, 8-15)

Le récit de l’évangile que nous proclamons aujourd’hui, temps de l’octave de Pâques, est celui de Saint Matthieu, récit sur la découverte du tombeau vide de Jésus Christ , véritable victoire de Dieu sur la mort.

Découverte faite  par Marie-Madeleine et Marie, une autre Marie, probablement la mère de Jacques et de Joseph (Matthieu 27, 56).

Ces deux femmes vinrent « visiter » de bon matin le tombeau de Jésus, quand une intervention divine se manifesta sous forme de tremblement de terre, et apparition de l’ange dans des vêtements éclatants. Quand la tombe s’ouvrit le corps de Jésus n’était plus là.

La Résurrection de Jésus est alors annoncée par l’ange à ces deux femmes :

« Quittant vite le tombeau, tout émues et pleines de joie, elles coururent apporter la nouvelle à ses disciples».(Matthieu 28, 8).

Il n’a pas fallu beaucoup de temps à ces deux femmes pour croire en la résurrection du Christ, elles ont accueilli immédiatement, dans la foi les paroles de l’ange, ce qui aurait pu paralyser beaucoup d’entre-nous … Qu’aurions-nous fait à leur place ?…Et encore aujourd’hui à quelle nouvelle faisons-nous confiance ?

On peut remarquer que ces femmes ne sont plus dans la peine, les voici au contraire, certes dans la crainte, quoi de plus légitime, mais aussi et surtout dans la joie. Remplies de zèle, elles s’élancent pour  partager ce qu’elles ont vu et entendu, partager ce merveilleux don de Dieu qui est aujourd’hui notre espérance, notre consolation : Croire que Jésus à travers sa mort et sa résurrection, nous sauve du péché et nous ouvre un véritable chemin de Vie offert par Dieu notre Père.

« Et voici que Jésus vint à leur rencontre » (Matthieu 28, 9). Jésus les rejoint tandis qu’elles sont dans la joie, la joie de Dieu. Il se rend présent à elles, l’histoire ne s’arrête donc pas avec la mort de Jésus, au contraire elle continue, certes différemment, mais elle continue aujourd’hui dans ce que nous vivons intérieurement dans notre relation avec Dieu dans la prière, mais aussi dans notre relation avec les autres dans la fraternité et l’amour.

« Et elles de s’approcher et d’étreindre ses pieds, en se prosternant devant Lui » (Matthieu 28, 9)

Cette attitude d’amour, d’abaissement face à Dieu, ne peut que nous remettre debout.

C’est ce que Jésus fait en disant :

«Ne craignez point,  allez annoncer à mes frères qu’ils doivent partir pour la Galilée, là ils me verront » (Matthieu 28, 10). Curieusement, Jésus invite ses disciples à aller le voir en Galilée dans la région même où il a commencé son ministère et où il fut chassé par les siens. (Luc, 4, 30)

Les voici donc toutes les deux envoyées en mission par le Seigneur lui-même ! N’est-ce point là un message pour chacun de nous aujourd’hui ? Quelle attitude dois-je adopter pour aller vers les autres ?mes frères. Que dois-je faire pour eux ? C’est bien là des questions que nous avons méditées pendant notre carême à domicile pour ceux qui y ont participé.

En parallèle à ce récit qui nous transporte, l’attitude des grands prêtres, des anciens et des gardes, nous attriste et nous fait revenir à une réalité tout autre :celle du mensonge et de la corruption, dont Jésus a été la victime, dont chacun d’entre-nous en a certainement vécu les effets dévastateurs.

Jésus nous invite toujours à rester debout face à tout cela, en allant, en toute humilité, tout simplement, comme Lui,  notre chemin.

Ghislaine Lavigne

 


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