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Dimanche 24 avril : Dimanche de la miséricorde

Commentaire de l’évangile du jour : L’incrédulité de Thomas

La représentation de Jésus apparaissant à Thomas et réalisée par le Caravage, celle que nous pouvons voir ci-dessus, est fausse. Thomas n’a pas mis la main ou le doigt dans le coté de Jésus. Et ce malgré ses dires. Mais reprenons l’histoire au début. Enfin, à la première apparition de Jésus ressuscité aux apôtres. Jésus apparait donc à ses disciples, qui se sont enfermés par peur. Et Thomas n’est pas avec eux. Quand ils annoncent à Thomas cette nouvelle. Après les deux disciples d’Emmaüs, après ls femmes qui sont allés au tombeau, Thomas refuse de le croire… Pourtant, il a vu les miracles de Jésus, il a vu la résurrection de Lazare, de ce jeune homme que Jésus a rendu à sa mère veuve… Et il refuse pourtant de croire ses amis, ses frères avec qui il a partagé 3 ans de vie commune… Chers amis, la première évangélisation menée par les apôtres est un bide ! Un échec complet.

Voilà qui peut aussi rassurer tous les parents, les grands parents, qui peut tous nous rassurer : nous ne sommes pas les premiers à essuyer un échec avec nos proches. Les apôtres l’ont fait avant nous ! Pourtant, ils avaient toutes les cartes en main : Jésus leur a souhaité, et par deux fois, la paix. Cette paix qui vient empêcher la peur, cette paix qui est la condition première de l’évangélisateur. Cette paix qui permet une sérénité, car nous savons que tout ne dépend plus seulement de nous… Et puis nous dit encore St Jean, Jésus leur a remis l’Esprit-Saint. Si même l’Esprit Saint n’y arrive pas, ça commence à ne plus être de leur faute…

Thomas donc quand il revient auprès ses amis, reste incrédule. Remarquez que Thomas est le plus aventureux de tous. C’est lui qui, malgré la peur, était sorti… Eh oui, il faut bien manger. Ou pour je ne sais quelle autre raison, mais Thomas était certainement moins tiraillé par la peur que les 10 autres apôtres.  Lui, il veut un signe, tangible. Voir, toucher, pour confirmer… Mais quand Jésus lui apparaît, une semaine plus tard, et s’adresse à lui, Thomas ne fait pas ce qu’il a dit… Il reconnaît tout de suite Jésus. Il ne met pas, comme le peint Le Caravage, sa main dans le coté du Christ.

Qu’est ce qui a changé ? Peut-être que l’annonce des autres apôtres, que le fait de les avoir entendu relater et redire cette apparition, a commencé à attendrir son cœur, et a fait son chemin. Il a fallu un signe, certes, mais ce qu’il avait entendu a ouvert une brèche en lui, contrairement à ses propos fanfarons… Chers amis, l’évangélisation ce n’est que cela : ouvrir une brèche dans le cœur des personnes auxquelles nous nous adressons. Nous ne convertissons personne, c’est Jésus Ressuscité qui le fait, par la force de l’Esprit Saint. Nous ne sommes que des « pré-évangélisateurs », des instruments dans la main du Seigneur. Parfois notre parole et notre témoignage arrivera dans un cœur préparé, et alors il y aura un déclic. Parfois nous essuierons un refus, mais la Bonne Nouvelle de la résurrection, de Jésus vivant, aura été proclamée, et fera son chemin. Paul Claudel ne s’est pas converti que parce qu’il est entré dans une église, un jour de Noël, mais parce qu’il avait entendu parler de Jésus, quand ce dernier lui a touché le cœur, il a su et cru. Mais il a entendu parler de Jésus avant, on l’a amené dans une église, quand il était enfant, ou invité par d’autres personnes. Il y a eu ces premières (et parfois nombreuses pour certaines personnes) petites touches, petites annonces. Et c’est Dieu qui a un moment donnera la grâce de la foi, quand la personne sera prête.

Note rôle d’évangélisateur, c’est celui de Ste Bernadette, qui a osé réplique au curé Peyramale quand celui-ci doutait de ses paroles : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire. Je suis chargée de vous le dire ». Le dire, et vivre ce que nous disons. Comme le disait Bourvil dans un sketch, « le dire, c’est bien, mais le faire, c’est mieux ». Nul doute que Thomas, voyant ses frères apôtres vivre leur foi en Jésus ressuscité, a commencé à s’interroger, et qu’à l’apparition de Jésus, il n’a pas eu besoin de plus pour croire… Alors, cette première évangélisation des apôtres qui sonne comme un échec, peut-être n’est-elle finalement pas si loupée que ça…

Stéphane Jourdain

 

 

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