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Méditations de la Parole de Dieu

Mardi 23 janvier

Commentaire de l’évangile du jour : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère » (Mc 3, 31-35)

Prenons garde chers amis à ne pas faire une interprétation erronée des propos de Jésus, restitués dans les 4 versets du jour…

La tentation d’accueillir les propos de Jésus comme une parole dure, susceptible de défaire les liens avec sa propre famille, pourrait nous effleurer. Peut-être serait-il utile de resituer le contexte de cette scène. Souvenons-nous : au début du chapitre 3 de l’évangile de Marc, Jésus scandalise les pharisiens, en guérissant un jour de Sabbat, à la synagogue, l’homme à la main paralysée. Puis les versets 7 à 12 mettent en scène une foule immense, informée des guérisons réalisées par Jésus, le rejoignant lui et ses disciples au bord de la mer. Des esprits impurs s’invitent également !

Les versets 13 à 19 relatent l’appel des Douze : sur la montagne Jésus appelle « ceux que Lui voulait, pour proclamer la Bonne Nouvelle avec le pouvoir d’expulser les démons ». Cette étape ne fait qu’attiser la colère de ses adversaires encore plus décidés à le faire périr.

Puis « Jésus revient à la maison où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu’il n’était même pas possible de manger » (verset 20).

Cette fois ce sont non seulement « les gens de chez lui » qui réagissent défavorablement, allant jusqu’à l’accuser d’avoir « perdu la tête » mais aussi les scribes descendus de Jérusalem, qui l’accusent de travailler pour le compte de Béelzéboul, le chef des démons ; S’en suit le discours de Jésus sur les divisions et le blasphème contre l’Esprit Saint et leurs conséquences. C’est dans ce contexte fort mouvementé qu’arrivent sa mère et ses frères. Ils ne rejoignent pas la foule, ils restent dehors et le font appeler pour le ramener dans le cercle familial. Jésus ne quitte pas sa place et désigne ceux et celles qui sont assis autour de Lui comme son nouveau cercle familial. « Voici ma mère et mes frères » ! Parole détonante… qui élève la notion de famille au-delà des liens du sang. En effet, Jésus considère que tous ceux qui veulent faire la volonté de Dieu sont des membres de Sa famille. Nous voici chacun et chacune invités à devenir, frère, sœur, mère de Jésus ! Cette approche témoigne d’une grande liberté du fils de Dieu pour ne pas se laisser enfermer par des liens familiaux trop étroits, réduisant sa marge d’action. Il ne rejette en rien sa famille, au contraire il associe ses frères et sa mère, s’ils le veulent, à élargir le concept de la famille à plus grand, il les invite à rejoindre la famille de Dieu. Il nous invite à en faire de même. Des versets du psaume 118 pourraient nous soutenir dans cette « demande active d’adhésion » … « Seigneur ,guide moi sur la voie de tes volontés »(Ps 118 ;35) !

Danielle SCHUCK


Lundi 22 janvier

Commentaire de l’Évangile du jour: « C’en est fini de Satan » (Mc 3, 22-30)

Et si pour cette nouvelle année nous décidions de nous mettre à l’école de l’émerveillement ? L’émerveillement ? Certains penseront peut-être qu’il est l’affaire des enfants, capables de s’émerveiller de la coccinelle posée sur une feuille, et d’ailleurs, avons-nous le temps, nous les grands, de nous émerveiller ? Il faut dire que la société nous presse et que les nouvelles que nous relaient les médias laissent davantage la place à l’inquiétude face à un monde et une société qui ne tournent pas rond. Les raisons de s’émerveiller sont nombreuses, si nous acceptons de changer notre regard, en même temps que les tentations de nous détourner de cette disposition qui est en chacun ne manquent pas : peur, repli sur soi, sentiment de supériorité, empressement, avarice … Nous préférons parfois le confort que nous procurent la matérialité, les discours politiques et scientifiques parfois trop sûrs d’eux. C’est une affaire vieille comme le monde et le Christ en a fait l’expérience. Dans les premiers chapitres de l’Evangile de Saint Marc que nous lisons ces jours-ci, comme ici au chapitre 3, nous découvrons combien la venue de Jésus parmi les hommes bouleverse, voire dérange. Le cœur de ceux qui ne le connaissent pas mais aussi de ceux qui le connaissent bien est lent à se laisser toucher, à laisser de côté les idées qu’ils s’étaient faites de ce Jésus de Nazareth mais aussi l’image qu’ils s’étaient construite du sauveur, si bien qu’ils ne sont pas capables encore de s’émerveiller de ce qu’accomplit le Christ dans ses miracles, d’accepter que cela dépasse leur entendement et de reconnaitre que tout cela est bon et révèle à celui qui en reçoit la grâce qu’il est aimé et que Dieu peut agir en lui, parfois dans sa chair malade. Comment, si le cœur de l’homme ne se laisse pas émerveiller par la guérison d’un paralysé ou l’expulsion des démons, comment peut-il accueillir le don que Jésus fait de sa vie et sa victoire sur la mort et le péché ? Mais comment s’émerveiller d’un monde où les relations humaines sont trop souvent douloureuses et tragiques ? Regardons simplement là où sont amour et charité, parfois au cœur du conflit dans certains gestes extra-ordinaires et même incompréhensibles de paix et de pardon. Et si nous nous mettions à l’école de l’émerveillement et changions notre posture quotidienne ? En faisant la relecture de notre journée, si nous prenions le temps de nous arrêter sur les gestes et les mots qui furent bons pour nous, et nous-mêmes prenions comme résolution de dispenser des gestes et des mots bons pour les autres ?

Héloïse Parent


21 janvier 2024 – 3ème dimanche du Temps Ordinaire

Commentaire des lectures du jour : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle ».

Quand Dieu appelle un homme, il lui confie toujours une mission. Dans la première lecture, Dieu appelle le prophète Jonas et l’envoie auprès du peuple de Ninive. Dans un premier temps, Jonas a hésité et a voulu se détourner de cet appel. Pourquoi ce comportement de la part du prophète ? Le peuple vers qui le prophète a été envoyé est un peuple ennemi du peuple d’Israël d’alors. Nous pouvons entrevoir à travers l’histoire la façon dont les peuples s’affrontaient avec des tueries. Perdre des proches n’épargne aucun homme. Vers ce peuple cruel qui tue ses concitoyens que Dieu envoie Jonas. Dans un deuxième temps, le prophète Jonas obéit à l’ordre de Dieu avec empressement. Il annonça la Parole de conversion reçue du Seigneur. Et le peuple de Ninive s’est converti. Et Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.

Répondre à l’appel de Dieu nécessite, aujourd’hui encore de la part de l’Homme, un dépassement de soi et de certaines contraintes. Le prophète Jonas nous en donne l’exemple. Et tous ceux que Dieu appelle à le suivre dans notre monde aujourd’hui sont appelés à intégrer ce dépassement à leur vie quotidienne afin de répondre favorablement. A travers le prophète Jonas, Dieu appelle tous les croyants à annoncer et à vivre son message avec tous les Hommes sans exception, même son pire ennemi.

Le prophète a servi d’intermédiaire entre les habitants de Ninive et Dieu afin que la vie puisse resplendir.  Dans ce sens, tous les croyants, en ce temps de conflits un peu partout dans le monde, sont appelés à vivre leur foi en étant des intermédiaires entre Dieu et l’humanité d’une part, et d’autre part entre les Hommes en vue de la paix. A travers le prophète Jonas, Dieu donne le prototype de croyants dont il a besoin pour l’humanité.

Enfin les habitants de Ninive nous montrent aussi le chemin de la conversion : nous détourner du mal et obéir à Dieu ; prendre le chemin de la vie et non de la mort pour un vivre ensemble épanoui. Il est clair que Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais sa conversion. C’est pour cela que Dieu n’abandonne pas le pécheur.

Une prière : En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, o Seigneur, envoie ton Esprit et qu’ll renouvelle notre vie, et notre vivre ensemble. Amen.

P. Benoît Satchi


Samedi 20 janvier

Commentaire de l’évangile du jour : « Les gens de chez lui affirmaient : Il a perdu la tête » (Mc 3, 20-21)

Jésus vient d’appeler douze disciples qui, chez saint Marc, vont le suivre en permanence dans tous ses déplacements. Ils ne se disperseront qu’au moment de la Passion, laissant Jésus seul. Choisir de suivre le Christ implique pour eux une rupture avec la famille. Jésus était dans la montagne, et voici que maintenant il se retrouve dans un village, sans doute à Capharnaüm. Marc dit qu’il entre dans « une » maison (il n’y a pas d’article en grec !) où la foule se rassemble. Il y a tellement de monde qu’il n’est pas possible de « manger ». Le grec dit qu’il n’était pas possible de « manger du pain » ! Cela évoque avant l’heure l’eucharistie : une foule rassemblée dans une maison avec Jésus où l’on mange du pain ! Il y a tellement de monde qu’il sera impossible que tous puissent manger un peu de pain…

La scène semble être interrompue par une parole de Jésus sur Beelzéboul, puis elle reprend aux versets 31 à 35, où on lit que la mère de Jésus et ses frères se tiennent dehors… Le jeu des verbes est étrange. D’une part, la famille pense que Jésus a perdu la raison, qu’il est « hors de lui-même » (c’est le même verbe grec qui a donné en français le mot « extase »), d’autre part la même famille, sa mère et ses frères, reste au dehors de la maison, elle ne se mêle pas à la foule qui est assise à l’intérieur. Que faut-il comprendre ? Jésus est « hors de lui-même » parce que hors de la famille ; quant à la famille, elle reste hors de la maison, de la communauté de ceux qui suivent Jésus. Une réelle fracture apparaît entre Jésus et sa propre famille. Ils ne font plus partie de ceux qui sont disciples de Jésus, de ceux qui s’assoient dans la maison pour écouter sa parole et partager le pain.

On perçoit ici quelque chose qui est sans doute historique dans cette rupture entre famille de sang (y compris sa mère), et communauté spirituelle d’Église. Car c’est bien une image de l’Église que Marc nous donne à voir dans ce rassemblement autour de Jésus, dans une maison avec la présence des Douze et la foule nombreuse, et où on vient pour l’écouter et manger le pain ! À deux reprises ensuite, aux chapitres 6 et 8, les pains seront multipliés et les foules pourront en manger en abondance. Dans ces deux récits, la famille de Jésus ne sera plus mentionnée… La rupture semble donc consommée. Dans la vie des grands saints tels Antoine le grand et François d’Assise, la rupture avec la famille est un préalable à la suite du Christ. Et nous, où en sommes-nous ? Comment réussissons-nous à articuler nos attaches familiales à nos engagements dans l’Église ? Qu’est-ce qui prime dans nos choix ? Faut-il être un peu fou (folle) pour suivre Jésus ?

Fr. François-Dominique CHARLES op


Vendredi 19 janvier

Commentaire de l’Évangile du jour: « Jésus appela ceux qu’il voulait pour qu’ils soient avec lui » (Mc 3, 13-19)

Jésus appelle douze hommes pour qu’ils soient avec lui. Douze est un chiffre symbolique de perfection. Douze comme les douze tribus d’Israël, issues des douze fils du patriarche Jacob. Elles symbolisaient  l’unité du peuple de la Première Alliance chargé de rassembler un jour tous les peuples de la Terre à Jérusalem.

Voici que Jésus vient proclamer une Nouvelle Alliance, non pas pour abolir l’Ancienne mais dans le prolongement logique de la première. Désormais on n‘attendra plus que les peuples viennent adorer Dieu à Jérusalem mais les douze seront envoyés vers tous les peuples pour leur annoncer la Bonne Nouvelle. Ils seront d’abord rassemblés autour de Jésus pour être témoin de son pouvoir, de sa mort et de sa résurrection, pour  recevoir l’Esprit Saint,  puis s’éparpilleront ensuite vers tous les horizons afin de transmettre cet Esprit à tous. Par la parole bien sûr mais aussi par la démonstration d’un combat victorieux de l’amour sur toutes les forces de l’injustice et du mal.

Voici donc de qui nous sommes héritiers : Une Eglise rassemblée pour être envoyée.

Père Francis DE BACKER


Jeudi 18 janvier

Commentaire de l’Évangile du jour: « Les esprits impurs criaient : “Toi, tu es le Fils de Dieu !” Mais il leur défendait vivement de le faire connaître » (Mc 3, 7-12)

L’évangile que nous lisons en ce jour nous invite à contempler une nouvelle fois encore un Dieu qui se fait relation et rencontre, une Dieu qui attire et guéri, un Dieu qui touche les cœurs qui se laissent toucher !

Et la foule vient à Jésus… « Une multitude de gens le suivirent » … lisons-nous même aujourd’hui dans l’évangile. On vient de Judée, de Jérusalem, d’Idumée, de Transjordanie, de Tyr et de Sidon… Espérons qu’en ce jour ou s’ouvre la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens on vienne aussi du protestantisme, et de l’orthodoxie !

L’une des questions que nous pouvons nous poser à la suite de cette page de l’Écriture est finalement assez simple ; Faisons-nous parti de cette foule ? Voulons-nous nous laisser toucher par la grâce de son amour ? Nous jetons nous à ses pieds ?

Le Seigneur Nous dit aujourd’hui : cette multitude qui vient à moi a su reconnaître le ‘médecin’ qui est venu, non pas pour les bien-portants mais pour les malades.

Saurons-nous, nous aussi, nous reconnaître pécheur et entrer ainsi dans la joie de la justice, de la tendresse et de la miséricorde de Dieu ?

Nous sommes invités, pour vivre de Jésus Christ, et ainsi ressembler à la première communauté de foi qu’était les disciples, à garder nos cœurs ouverts au bien, à la bonté, à la vérité et vivre selon Dieu.

Saint François de Sales que nous fêterons dans quelques jours nous dirait que la vie dévote, c’est tout simplement l’imitation de Jésus Christ !

Alors aujourd’hui, sommes-nous de ceux qui ont vraiment entendu la Parole de Dieu pour en vivre ? Au point de crier à Jésus à la suite des disciples « Tu es le Fils de Dieu »

Sommes-nous cette ‘multitude’ qui laisse ses petites occupations pour vraiment aller à la rencontre du Fils de l’homme ? En un mot, sommes-nous de ceux qui laissent la voix de l’Esprit parler à notre cœur ? Ou pour reprendre les mots de la petite Thérèse, sommes-nous de ceux qui sont joyeux d’aimer Jésus ?

                                                                                        Père Jean-Marc ALTENDORFF+

 

 

 


Mercredi 17 janvier

Commentaire de l’Évangile du jour: « Est-il permis, le jour du sabbat, de sauver une vie ou de tuer ? » (Mc 3, 1-6)

Jesus heals a man’s withered hand on the Sabbath Matthew 12:9-13

Observé, particulièrement par les pharisiens et les hérodiens, dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus va-t-il guérir un homme à la main desséchée un jour de sabbat? Et si cela se reproduisait (Mc 1, 21s)! Cela constituerait une vraie profanation et une condamnation à mort (Ex 31,14).

Jésus va déplacer le point de vue : ce n’est pas sur le guérisseur qu’il faut porter l’attention mais sur celui qui souffre, écarté par son impureté contagieuse. Plus que s’en tenir à des interdits, il privilégie les termes de permission: est-il permis? Il ne s’agit pas de guérir mais de sauver! Or en danger de mort, la loi autorise le sauvetage et suspend le repos sacré. Ne pas sauver une vie reviendrait à condamner à mort et ainsi enfreindre le commandement, tu ne tueras pas! L’opposition salut/meurtre est étendue à faire du bien/faire du mal. Et alors faire le bien est un acte de salut qui est du côté du permis, sans place laissée à l’inactivité légaliste.

Comment vont se comporter les observateurs face à la démonstration de Jésus? Ils se taisent. La surprenante colère divine émane de celui qui se déclare le Fils de l’homme (Mc 2,28).  Navré de leur cœur desséché, devant cette mer de silence, Jésus a cet ordre: Étends la main. C’est le même mot d’ordre de Dieu à Moïse pour passer la mer rouge. Alors la situation est inversée car les Pharisiens sont assimilés à Pharaon, l’adversaire, l’homme à la main sèche rejoint le peuple hébreux sauvé et conduit en terre promise.

Jésus n’a exercé aucun travail, aucun geste thérapeutique. Dans sa mission, sa parole restaure l’homme, le relève de son esclavage, le libère comme cette main remise en état, prête ainsi à louer le Seigneur.

Alain DEVOS

 


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