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Méditations de la Parole de Dieu

Jeudi 8 avril

Méditation de l’Evangile du jour : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)

Dans les évangiles de la résurrection Jésus commence souvent la rencontre par une question.  « Femme, qui cherches-tu ? » « De quoi causiez-vous donc en chemin ? » « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? » « N’est-ce pas là ce que devait souffrir le Christ pour entrer dans sa gloire ? » « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » « Les enfants, avez-vous quelque chose à manger ? »

Jésus ressuscité vient rejoindre les apôtres, les disciples, les femmes là où ils en sont. Il se tient au milieu d’eux. Souvent leur réaction première est tellement émotionnelle qu’ils ne comprennent pas ; ils sont dubitatifs, ils sont bouleversés, parfois même ils ont peur.  Jésus veut leur révéler qu’il est vraiment Vivant et réveiller leur intelligence des écritures.

Le fruit de ces rencontres, c’est une paix et une joie profonde. Non plus une paix ou une joie venant d’eux-mêmes, de surface, mais celle que Lui seul peut et désire leur donner, celle des profondeurs de cœur. Cette paix Jésus veut la donner aussi à chacun de nous. Et s’il nous demande pourquoi nous sommes troublés, peureux ou dubitatifs comme les apôtres c’est pour nous rejoindre d’abord là où nous en sommes et nous faire comprendre sa nouvelle présence et nous confier une mission : Maintenant « à vous en être témoins ».

Le Christ ressuscité invite les croyants que nous sommes à lire les Écritures pour mieux connaître Dieu et pour mieux comprendre le sens de notre vie. Les Écritures, nous aident à voir plus en profondeur. Elles s’adressent non seulement à notre intelligence mais aussi à notre cœur. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ! », disait Pascal. Là où nous ne voyons qu’une goutte d’eau, le chercheur et le scientifique y découvrent tout un monde de molécules, de bactéries, de vie microscopique.

Daniel-Ange, un auteur italien, disait : « La Parole de Dieu doit être goûtée dans le silence, creusée par l’étude, assimilée dans la prière, célébrée dans la liturgie, vivifiée dans la vie fraternelle, annoncée dans la mission… jusqu’à devenir notre langue maternelle. »

La parole de Dieu peut éclairer l’ensemble de notre existence, avec ses joies, ses peines, ses espérances, ses découragements, ses limites, ses maladies et ses morts tragiques ou annoncées. La parole de Dieu devient pour ceux qui savent la lire, une parole de sagesse, de consolation, de courage et de fraternité.

Comme jadis, Jésus ressuscité cherche ses disciples. Il va à leur rencontre sur le chemin d’Emmaüs ou à Jérusalem. Aujourd’hui aussi le Seigneur me cherche et veut me rencontrer. Il vient et il dit : « La paix soit avec vous ! » La paix que nous apporte Jésus est un fruit de l’Esprit Saint, c’est la plénitude de la communion avec Dieu et avec nos frères.

Jésus nous donne la vraie paix en nous réconciliant avec Dieu. Notre cœur s’éloigne souvent de la communion avec Dieu mais Jésus vient le chercher. Sur la croix il entre dans notre éloignement de Dieu et y fait pénétrer l’amour du Fils de Dieu qui s’abandonne dans les bras de son Père. La paix de Jésus vient du mystère de la croix et de la Résurrection, c’est la paix de l’abandon total en Dieu qui fait surgir la vie même des pires situations, même de la mort et du péché.

La paix que Jésus nous donne, c’est une paix qui vient de Dieu et qui s’incarne dans notre vie quotidienne, comme Jésus s’est incarné. Il est au milieu de nous ! Lui, Jésus, est désormais notre « Milieu de Vie » et « Sa paix », notre bâton de pèlerins d’Evangile. A la béance de nos infidélités, répond celle de l’Amour sans limite inscrit à jamais dans le cœur, les pieds et les mains transpercés du Seigneur : « Touchez-moi et voyez ».
A Sa suite, nous voici appelés à voir et toucher les blessures de notre humanité et être témoins de son Amour et de sa Paix.

Père Joseph


Mercredi 7 Avril

Méditation de l’Évangile du jour: Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain (Lc 24, 13-35)

Jésus jouit d’une solide réputation ! et voilà qu’il a été livré par les grands prêtres, condamné à mort puis crucifié mais « c’était un prophète puissant et nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël ».

Cléophas et son ami cheminent de Jérusalem vers Emmaüs à 2 heures de marche et parlent entre eux de ce qui vient de se passer à Jérusalem. Jésus se joint à eux et demande « de quoi discutez-vous en marchant ? ». Les 2 marcheurs sont sidérés, comment peut-on ne pas savoir ce qui vient de se passer ; « tu es bien le seul qui ignore les évènements » et Jésus insiste « quels évènements ? »

Ils lui racontent ce qui s’est passé et ce qui a été relaté par les femmes qui sont allées de bon matin au tombeau. Jésus reprend la main et leur explique tout ce qui avait été annoncé par les prophètes, mais eux sont toujours aveuglés. En arrivant à Emmaüs, il fait semblant d’aller plus loin. Les marcheurs le retiennent « reste avec nous, le soir approche et déjà le jour baisse ».

A table, c’est seulement lors de la fraction du pain qu’ils le reconnaissent et c’est à ce moment qu’il disparait. Dès ce moment-là, leur vie change. Ils se lèvent et repartent de nuit à Jérusalem voir les 11 apôtres qui confirment « le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre »

Ne sommes-nous pas parfois aveuglés alors qu’il est vraiment ressuscité !

François Plantet


Mardi 6 avril

Commentaire de l’évangile du jour : « “J’ai vu le Seigneur !”, et elle raconta ce qu’il lui avait dit » (Jn 20, 11-18)

L’évangile d’aujourd’hui nous parle de la manifestation de Jésus ressuscité à Marie Madeleine ou Marie de Magdala, qui est la femme la plus présente du Nouveau Testament. Dans l’Évangile de Luc, elle est cette femme que Jésus a délivrée de sept démons. Par la suite elle devient une de ses disciples qui l’a suivi jusqu’à sa mort. Une femme courage (cf édito de ques). Pour les quatre Évangiles, elle est le premier témoin de la Passion du Christ et de la Résurrection de Jésus.   Elle est présente à la mise en croix avec les autres femmes ; dans les trois évangiles synoptiques elle assiste également à la mise au tombeau. Marie de Magdala devient la figure du vrai disciple, la figure de tout chrétien.  Après l’ensevelissement en hâte de Jésus, puisque le sabbat approchait, le premier jour de la semaine Marie revient au tombeau pour embaumer le corps de Jésus mais le corps n’est plus là. La souffrance pour Marie continue, elle pleure. Tout en restant près du tombeau, elle est au comble de sa souffrance ; à la question des anges : Femme pourquoi pleures-tu ? elle répond : « on a enlevé mon Seigneur… ». La perte d’un être cher est tellement lourde à porter. Pour Marie, Jésus est Seigneur avant même qu’elle ne le rencontre ressuscité. Dans la phrase prononcée par elle, retentit la confession de Pierre de la première lecture : « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié ». La foi de Marie est déjà bien orientée mais elle n’atteint pas encore sa plénitude. Elle reste en deuil. Cette question : “Femme pourquoi pleures-tu ?” évoque pour elle tout le passé. Marie reste enfermée dans la douleur ; la tombe reste encore son point de repère.  Elle cherche encore du côté de la mort. Jésus est encore pour elle un souvenir du passé.

Jésus repose à Marie la question des anges en ajoutant une question de plus : « Qui cherches-tu ? » C’est dans le souvenir vivant de Marie que Jésus peut atteindre sa foi. En effet, en l’appelant par son nom, il fait résonner en elle ce moment où elle a retrouvé sa vie, le jour où elle a été guérie de sept démons. C’est cette rencontre de jadis avec Jésus, qui lui a procuré une nouvelle vie. Elle se le rappelle et à ce moment-là elle redécouvre son Rabbouni. « Maître ! » c’est la seule fois où ce titre est donné à Jésus par une femme. Pour Marie Madeleine, le crucifié est bien le même Christ et Seigneur, c’est bien lui, le divin Maître ! sa joie est tellement grande qu’elle veut saisir Jésus, mais le Seigneur ne le permet pas. C’est le fameux : « noli me tangere ! » « Ne me retiens pas ! » que lui adresse Jésus ressuscité. Elle devra se contenter d’avoir vu, entendu et seulement touché. Mais cela suffira à nourrir sa joie intérieure qui l’illuminera jusqu’au soir de sa vie. A l’invitation du Divin Maître, elle va donc trouver les disciples et leur dire : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit ! ». Dans son évangile, saint Matthieu prend soin de préciser que Jésus demande à ses disciples, de se rendre en Galilée.

Frères et sœurs, que chacun d’entre nous s’adresse au Seigneur ressuscité en lui demandant : « quelle est la Galilée où tu m’attends pour te rencontrer en vérité ? »

 

Serge+ en frère diacre


Lundi 5 avril

Commentaire de l’Evangile du jour : « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Mt 28, 8-15)

Christ est ressuscité, Alléluia ! Comme il était bon de chanter à pleine voix ces paroles lors de la messe de Pâques vécue cette année en paroisse … Je laisse résonner profondément en moi ce cri de joie.

Au début de la lecture de ce passage de l’évangile de Matthieu je me sens invitée à me rapprocher de ce groupe de femmes, près du tombeau vide. Je suis, comme elles, à la fois remplie de crainte et de joie. Le Seigneur vient à notre rencontre, je sens mon cœur se dilater. J’écoute les paroles de Jésus « Je vous salue » … Ouah ! Puis il invite chacune à laisser tomber ses peurs, à entrer dans la confiance. “Soyez sans crainte” dit-il, reprenant ce conseil qu’il a prononcé à de nombreuses reprises au cours de son ministère. Je me laisse rejoindre par cette invitation à davantage de confiance.

Avoir confiance dans le Christ ne permet-il pas de se recentrer sur l’essentiel et de dissiper les ombres, les peurs qui peuvent entacher une vraie joie ? Les grands prêtres apprennent la nouvelle mais choisissent eux, de s’enfermer dans la mesquinerie et la peur. Comment cela résonne-t-il en moi ?

Comme j’aimerai me laisser « contaminer » par l’enthousiasme missionnaire de ces femmes, dans la confiance et dans la joie. Je demande au Seigneur de me donner la même audace que ces femmes pour être toujours plus et toujours mieux témoin de son amour.

J’entends en écho les paroles du chant « il nous précède en Galilée », la Galilée des pauvres et des petits pour porter des mots qui donnent vie ; la Galilée des peuples sans espoir pour faire jaillir des sources pour la soif ; la Galilée des terres dévastées pour planter la vigne et l’olivier, la Galilée des villes au cœur désert pour allumer des flammes pour l’hiver ; la Galilée des hommes divisés pour inventer des voies pour l’unité. Et si en invitant chacun à la manière de Jésus : « Lève-toi et marche ! Marche, marche, marche avec ton Dieu » ! je partageais la certitude que Sa parole est forte à jamais, qu’il est le Rocher, la Lumière et l’Amour à jamais !

Danielle Schuck


Dimanche 4 avril – Jour de Pâques

Méditation de l’évangile du jour : « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)

J’aime bien, de temps en temps, regarder une série américaine. Une série policière, ou judiciaire… Et là, comme en France et un peu partout, on découvre que pour qu’un fait soit jugé, il faut une preuve. La résurrection de Jésus, elle, n’aurait jamais passé le cap d’un tribunal. La foi chrétienne semble fondée sur un tombeau vide ! Aucune preuve. Pas de corps, c’est le crime parfait dit-on souvent ! Et c’est le cas dans l’épisode que l’Eglise nous donne à lire aujourd’hui. St Jean fonde la résurrection sur une absence ! Quelle folie…

Reprenons ce texte en détail : Marie-Madeleine, de grand matin, se rend au tombeau. C’est la seule à oser y aller. Les fêtes sont passées, on peut enfin s’occuper dignement de Jésus. Quoique… Comment va-t-elle faire pour rouler la pierre qui empêche de rentrer dans le tombeau ? Marie-Madeleine va donc d’abord et avant tout voir Jésus, comme on va de nos jours sur les tombes de ceux qu’on aime et qui nous ont quitté. Elle va se recueillir, elle va passer du temps avec Jésus. Elle croit le trouver là, reposant éternellement. C’est un hommage, la tentative de retrouver, par-delà la mort, celui qu’elle aimait tant. Eh bien elle va être servie. Car c’est plein de stupeur qu’elle voit la pierre roulée. Bien sûr, elle a jeté un œil au tombeau, pour s’apercevoir que le corps de Jésus n’était plus là. Que faire ? Une seule solution, prévenir ses amis, eux, ils sauront comment réagir. Peut-être que c’est même eux qui l’ont pris…

Mais voilà qu’à cette annonce, les apôtres sont eux-aussi stupéfaits. Pourtant Jésus leur avait annoncé maintes et maintes fois qu’il devait ressusciter. On pourra bien se moquer d’ici quelques jours de Thomas, qui voulait voir les marques des clous dans les mains de Jésus pour croire en sa résurrection, ils ne font pas mieux. Ça nous rassure quelque part, enfin moi, qui aimerait parfois quelques signes évidents, ou qui déplore la faiblesse de ma foi. Les apôtres, qui ont connu Jésus, n’ont pas compris, ont eu besoin de voir le tombeau vide pour croire. Enfin l’un d’eux… Celui que la tradition assimile à St Jean. Lui, entre dans le tombeau, à la suite de Pierre, et là « il vit et il crut ». Pour Pierre, aucune réaction, ou du moins elle n’est pas partagée.

C’est que c’est tellement fou cette résurrection, qu’il faut du temps pour y adhérer, au risque de prendre ce fait sans rien y comprendre. Jésus n’est pas prisonnier de la mort. Lui, le prince de la Vie, a triomphé de la mort, il l’a vaincue. Par amour pour nous, pour nous permettre de vivre de cette vie. Car il possédait cette vie éternelle, donc s’il est venu, c’est pour nous, pour nous donner de vivre cette expérience comme Lui. Mais ça, il faut que ça entre… Allez, on a de la chance, on a toute une semaine pour s’y faire… Bonne fête de Pâques à chacune et à chacun !

Stéphane Jourdain


Vendredi 2 avril

Méditation autour de la Croix

 « En fait, c’était nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. » (Is 52) Cet extrait de la lecture du livre d’Isaïe résume à merveille le sentiment de beaucoup.

Alors, à la lumière de toute la tonalité de ce jour, je vous invite à une attitude d’amour et d’espérance. Je vous invite à contempler Jésus en croix, nous approcher du Christ souffrant et dépasser le sentiment de peur et d’effroi qui nous gagne si souvent devant ce drame, pour entrevoir déjà le premier soubresaut de la Résurrection.

Approchons-nous de lui : Contemplons, regardons et vénérerons la croix.

En ce temps de pandémie le baisé sera de trop, mais le cœur y sera ! A coup sûr ! Et c’est cela l’essentiel ! OUI L’essentiel est bien de lui manifester notre amour et notre espérance, notre gratitude et notre attente.

N’ayons pas peur de nous approcher de lui, comme l’aveugle sur le chemin qui laisse derrière lui son manteau pour venir à Jésus, comme la femme malade qui se dit : si seulement je pouvais toucher la frange de son manteau, … comme la foule des pauvres, des boiteux, des aveugles qui l’écrasaient de toute part sur les routes de Palestine…

Approchons-nous de lui avec amour et foi, et déposons en Lui les fardeaux de notre vie… nos peurs, nos soucis, nos fatigues… Finalement, reconnaissons en Jésus le seul Sauveur…et laissons le nous redire… « Et, moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes. » (Jn 12, 32)

Redécouvrons en ce vendredi saint si particulier, que notre Dieu ne sera jamais le Dieu des hauteurs inatteignables… Mais au contraire l’Adorable ! Car comme le rappelle la petite Thérèse, « c’est bien jusqu’à notre cœur qu’Il daigne s’abaisser. » Nous en avons la preuve irréfutable en ce jour sur la croix.

Ouvrons à Dieu notre cœur, pour qu’il puisse y déverser son SANG, SON AMOUR, SA VIE…

Père Jean-Marc ALTENDORFF+

 


Jeudi 1 Avril

Méditation de l’Évangile du jour: « L’Heure était venue pour Lui de passer de ce monde à son Père »  –  (J 13, 1-15)

L’Évangéliste St Jean nous transmet le message de Notre Seigneur, Jésus Christ. « Moi Je suis le Pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours. Et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » (J 6).

Paroles folles et scandaleuses pour les juifs, les grands prêtres, même les disciples… Mais tout aussi scandaleux le geste du lavement des pieds qui en est la clef et le couronnement.

Nous sommes à la veille de la Passion, au cœur du repas pascal : « Sachant que l’heure était venue de passer de ce monde à Son père, Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ». Soudain, Jésus se lève de table, se dépouille de ses vêtements, lave les pieds de ses disciples, un par un ; ceux de Judas aussi qui vient de le livrer. Et ce geste scandalise Pierre, car c’est un rituel de purification réservé aux esclaves païens ; ni un juif, ni un homme libre, encore moins un rabbi ou un maître en Israël, ne pouvait l’accomplir sous peine de se souiller irrémédiablement : « Mais Il s’anéantit lui-même prenant la condition d’esclave, se faisant semblable aux hommes… »

Jésus en se dépouillant de ses vêtements annonce et préfigure Sa nudité sur la Croix… Il ouvre la porte étroite de l’humilité ;  la révèle, l’éclaire… Jésus a risqué sa vie par l’amour ; on ne peut y pénétrer qu’anéanti, nu, donné sans retour, jusqu’à l’extrême, jusqu’à la folie,  car si le grain ne tombe en terre, il ne peut porter du fruit. » Oui, l’amour véritable exige la mort ; c’est le sens profond du baptême : « Ne savez-vous pas que c’est dans la mort du Christ que vous êtes baptisés ? » La Croix ouvre l’horizon de la mort et la transpercent,  elle écartèle le temps à Son éternité. Nouvelle Naissance. La Vie Nouvelle.

Par ce geste du lavement des pieds, Jésus, l’agneau bientôt immolé, librement et par amour, ouvre un chemin de charité, de pauvreté joyeuse pour les apôtres et pour l’humanité entière. Il inaugure une Pâques Nouvelle : Elle n’est plus le mémorial de la sortie d’Egypte, libération de l’esclavage du peuple juif, mais le Sacrifice unique et éternel annoncé dès la Genèse : victoire absolue, radicale, définitive de la Miséricorde et de la Justice de Dieu. Séparation par le glaive et, au creuset du cœur, de ce qui est pour la mort et de ce qui est pour Sa Vie,  pour Son Amour. Et ce qui n’est pas donné est perdu… car « Celui qui veut sauver sa vie la perdra mais qui la perd à cause de moi, la trouvera. »

Le Sacrifice de l’Eucharistie s’éclaire alors : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Nous ne pouvons nous offrir en vérité au Père et dans le Christ qu’en demeurant en Son amour : En se faisant le serviteur du plus fragile, du plus perdu… Désarmement radical de nos vies données, rompues pour nos frères car « ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».

Mais pour accueillir la Miséricorde de Dieu, et pardonner à notre tour, encore faut-il un cœur pur, transparent, lavé par Son Don et Son Pardon… C’est le sens secret de cette parole que Jésus dit à Pierre : « Si je ne te lave pas tu n’auras pas de part avec moi. » Laisse-toi bercer, Pierre, laisse-toi aimer et regarder.

Si le signe du lavement des pieds ouvre au Sacrement de l’Eucharistie, s’il en est la clef,  il en est aussi le fruit. On ne peut s’approcher du Seigneur qu’unifié : avec nous-mêmes, avec nos proches, réconciliés. En communion à Son Corps et à Son Sang, par mon amour, en Son amour : « Je peux avoir la Foi à déplacer les montagnes, si je n’ai pas la Charité cela ne sert à rien. ».

                                                                                                          Père Joseph


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