Des journées diocésaines de rentrée sous le signe de la famille

rentree3Pour inaugurer les journées diocésaines de rentrée des acteurs pastoraux du diocèse de Metz, le thème de la récente exhortation apostolique du pape François « Amoris Laetitia » fut retenu. 200 prêtres, diacres et laïcs en mission se sont réunis ce lundi 3 et mardi 4 octobre 2016 à Metz pour deux journées d’étude et de partage autour des enjeux de la famille, accompagnés par Madame Monique Baujard, ancienne directrice du Service Famille et Société à la Conférence des évêques de France

L’exhortation Amoris Laetitia du pape François est un texte dense, qui suit le processus des deux synodes romains sur les enjeux pastoraux autour de la famille. Il induit un nouveau regard pastoral et une conversion à vivre, dans le sens de l’annonce de la joie de l’amour dans la famille et de la miséricorde donnée à tous. Deux journées ne furent pas de trop pour approfondir la réflexion qui naît de ce texte et qui doit inspirer notre manière de vivre une pastorale renouvelée au service de toutes les familles.

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Dès l’ouverture de la journée, l’évêque s’est réjouie de la présence en nombre des acteurs pastoraux, pour un rendez-vous qu’il souhaite instituer à chaque rentrée. L’abbé Scholtus a introduit le thème et les travaux avant de laisser Monique Baujard faire une première introduction sur le texte pontifical, soulignant combien il invite à des déplacements : en centrant l’annonce de la bonne nouvelle dans la vie quotidienne des familles, en invitant à porter le regard sur les réalités vécues avant de réfléchir en termes d’idées, en changeant nos pratiques pastorales vers une dynamique d’accompagnement plus que d’enseignement. L’exhortation appelle à un discernement personnel et pastoral.  » Certains attendaient ou craignaient un changement doctrinal. Le pape attend de chacun un changement de regard et de posture pastorale… c’est qui est beaucoup exigeant et inconfortable. »

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A midi, toute l’assemblée s’est retrouvée dans la grande chapelle de l’institution de la Salle pour la messe en la fête de saint Chrodegang, évêque de Metz, avant le déjeuner au self.

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La seconde partie de la première journée fut consacrée à des regards croisés sur la réception de ce texte du pape. A travers le regard du bibliste Jean-Marie Meyer, du moraliste Fabien Faul, de la déléguée épiscopale pour les mouvements, de la sociologue Anne Fernandes, de l’official Didier Schweitzer, de l’abbé Cédric Triponey ancien éducateur à la Fondation d’Auteuil et de M. et Mme Sinnig, engagés dans la préparation au mariage, chacun a pu dire ce qu’il tire de sa lecture et comment cela résonne dans ce domaine. Jean-Marie Meyer a souligné que la Parole de Dieu est vue comme une parole de vérité première et heureuse. Trois métaphores accompagne le texte : l’idée du chemin, l’édification de la maison et la famille vue comme sculpture vivante. Fabien Faul a affirmé que le texte appelle une conversion pastorale dans le bain de la miséricorde : « le pape demande que nous soyons dans l’accueil des personnes et la recherche d’un cheminement d’inclusion ecclésiale qui aille le plus loin possible ». Christine Martin a témoigné personnellement de sa lecture en tant que mère, épouse, chrétienne engagée et, au titre des mouvements, a rappelé qu’il y a beaucoup des pistes pastorales évoquées par le pape qui sont vécues ou portées par les mouvements.

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La sociologue Anne Fernandes a pointé que le texte comme la société actuelle omet souvent l’éducation des jeunes entre pairs. Le canoniste Didier Schweitzer a alerté contre le risque de tomber dans le légalisme ou au contraire dans le laxisme. Le chemin que propose le pape est exigeant et appelle à un travail de discernement personnel et ecclésial délicat. Le père Triponey  a souligné l’importance du faire ensemble, et pas uniquement d’être ensemble dans la relation éducative ou familiale. Le petit débat qui a clôt la première journée a montré que la pratique pastorale doit tenir compte à la fois de la Parole de Dieu, du Magistère et du discernement en conscience… Des ateliers pour approfondir les nombreuses questions que soulèvent l’exhortation sont proposés dans la seconde journée.

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