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Méditation du jour : vendredi 1er mai

Lecture du jour : le baptême de Paul

Seigneur, en ce jour de repos, donne nous d’accueillir ce temps comme un temps de grâce, un temps pour nous mettre à ton écoute et nous laisser bousculer par toi, dans nos certitudes, comme l’apôtre Paul.

Le récit, bien connu, de la conversion de Saul, sur le chemin de Damas, que nous méditons aujourd’hui, marque une étape importante du récit des Actes des Apôtres qui, peu à peu, va faire de l’apôtre Paul son personnage principal.

Approchons ce texte à la manière proposée par la Lectio Divina. Il regorge d’une multitude de détails tous plus intéressants les uns que les autres. Arrêtons-nous sur certains d’entre eux.

Contemplons le lieu : Damas. Une des villes qui appartenait à la vaste province romaine de Syrie, mais qui jouissait d’une certaine autonomie. Il s’agit pour Saul d’aller y traquer les disciples qui ont fui Jérusalem après le meurtre d’Étienne et les premières persécutions (Actes 8,1). Les lettres évoquées au début de ce passage sont des mandats d’arrêt.

Contemplons parmi les personnages, Saul tout d’abord, qui se présente en Philippiens 3, 6 « comme un persécuteur de l’Eglise, plein de zèle ». Son prénom signifie « questionner » Ici c’est plutôt le Seigneur qui le « questionne »…

Ecoutons « une voix » s’adressant à Saul… Après la Lumière venant du ciel, la Voix est une seconde expression d’une théophanie, manifestation de Dieu aux hommes… « Jésus vous parla alors du milieu du feu, mais vous n’aperceviez aucune forme, rien qu’une voix » (Dt 4,12). De nombreuses interpellations divines sont relatées dans la Bible : Abraham (Gn 22,1), Jacob (Gn 46,2), Moïse (Ex 3,4). Ces appels bien qu’annonciateurs d’épreuves vont déboucher sur le Salut. L’appel de Saul s’inscrit dans cette tradition des patriarches et des prophètes. Il annonce une mission certes difficile mais féconde pour l’Eglise.

Cette voix est celle de Jésus. Il s’identifie à ses disciples de telle manière que le sort qu’on leur réserve est aussi le sien : « Qui vous écoute m’écoute ; qui vous rejette me rejette » (Lc 10,18). Il est donc présent en ceux que Saul veut arrêter, comme il l’était en Étienne dans son martyre. Bien plus, Celui qui parle ainsi se présente comme un vivant qui fait corps avec ses disciples…

D’autres personnages sont présents : « ses compagnons », ceux qui accompagnent Saul restent en dehors de l’événement. Dans ce passage, ils entendent sans voir. Plus loin, c’est Ananie qui entre en scène, lui aussi porte un nom significatif : « Dieu fait grâce ». Ainsi la grâce du Seigneur en faveur du persécuteur passe par les disciples pourchassés.

Nous pouvons également nous attarder sur les mouvements des personnages : Saul « tomba à terre » : habituellement réaction d’adoration et de crainte, puis il est invité à « se relever et à entrer dans la ville » et à faire ce qui lui sera dit. Comme dans les autres récits bibliques de vocation, l’apparition se termine par un envoi en mission. Ainsi en est-il pour Moïse : « Maintenant va, je t’envoie auprès de Pharaon pour faire sortir d’Égypte mon peuple » (Ex 3,11) ; ou pour Jérémie : « Vers ceux à qui je t’enverrai tu iras, et tout ce que je t’ordonnerai tu le diras » (Jr 1,7). Et plus encore pour Ézéchiel : « Il me dit : Fils d’homme, tiens-toi debout… Je t’envoie vers les Israélites, vers les rebelles qui se sont rebellés contre moi » (Éz 12,1.3). Mais l’originalité ici est dans la médiation humaine qui est annoncée : « on te dira ce que tu dois faire ».

Ananie lui, est invité à partir, ce qui demande un certain courage, comme le montrent ses objections ; il est invité à accueillir dans la communauté celui qui cherchait à la détruire – d’où l’importance de la vision parallèle accordée à Saul, lui montrant qu’à cet ennemi aussi, le Seigneur parle.

De nombreuses paroles sont échangées mobilisant aussi notre écoute. La vision est évoquée à plusieurs reprises :

« Il ne voyait rien » : le thème de l’aveuglement est dans l’Écriture fréquemment associé à l’endurcissement du cœur. Ainsi Isaïe est envoyé à un peuple qui ne l’écoutera pas et restera aveugle : « Regardez, regardez et ne discernez pas » (Is 6,9). Mais l’aveuglement de Saul n’est-il pas une grâce offerte à celui qui va désormais porter la parole de Dieu. C’est l’occasion pour lui d’expérimenter qu’il a besoin d’abord d’être guéri et renouvelé pour remplir sa mission. Isaïe l’avait déjà pressenti : « Je conduirai les aveugles par un chemin qu’ils ne connaissent pas, par des sentiers qu’ils ne connaissent pas je les ferai cheminer, devant eux je changerai l’obscurité en lumière et les fondrières en surface unie » (Is 42,16). Saul revit ici personnellement quelque chose de la repentance qui était demandée à Israël (Is 42,18-25 ; 43,8-12).

« Tu recouvres la vue » : Saul est guéri de sa cécité physique, symbole de son aveuglement. Paul sera envoyé vers les nations païennes « pour leur ouvrir les yeux afin qu’elles reviennent des ténèbres à la lumière » (Ac 26,18).

Après imposition des mains ; il retrouva la vue, fut rempli de l’Esprit Saint et fut baptisé… il proclamait Jésus affirmant que celui-ci est le Fils de Dieu.

En ce 1er mai, fête du travail mais aussi celle de Saint-Joseph, artisan, nous pouvons confier au Saint Patron des travailleurs, tout particulièrement, le travail de tous les acteurs au service de la gestion de l’épidémie dans le domaine de la santé, du social, du politique et autres domaines, dans notre pays, mais aussi dans le monde.

Peut-être pouvons confier également au Seigneur la poursuite de notre mission de disciples-missionnaires au sein de notre église, frappée elle aussi par les mesures sanitaires protectrices… Rendons grâce pour la créativité bienveillante et les multitudes belles attentions déployées pour nous accompagner spirituellement dans cette épreuve.

Le 1er mai est aussi le début du mois de mai, mois de Marie… « Toi qui a vu la première », Marche avec nous Marie sur nos chemins de conversion afin que nous devenions comme Saul un disciple brûlant d’amour pour le Christ, comme Paul un porteur de la lumière de l’Evangile.


Dimanche 3 mai : liturgie de la Parole

Ce dimanche, l’Eglise prie pour les vocations

« Toute vocation naît de ce regard aimant par lequel le Seigneur est venu à notre rencontre, peut-être alors même que notre barque était en proie à la tempête. « Plus qu’un choix de notre part, la vocation est la réponse à un appel gratuit du Seigneur »« , nous écrit le pape François dans le message pour les vocations de cette année.

Prière universelle pour une liturgie domestique

En ce dimanche, malgré le confinement qui est encore au cœur de notre société, nous te louons, nous te chantons Seigneur pour toutes les formes de vie que tu nous inspires, pour nous aider à devenir tous ensemble pleinement enfants de Dieu, frères et sœurs de ton Fils le Christ Jésus :

R/ Ô Christ Ressuscité, écoute-nous

  • Seigneur, la crise sanitaire nous met dans une situation de vie spéciale. Ravive en nous la conscience de la dignité qu’il y a à être des baptisés ! Aide-nous à te rencontrer personnellement et à nous soutenir en communion au sein de notre communauté de paroisses ! R/
  • Seigneur, nous te rendons grâce pour la beauté du sacrement de mariage. Comble de grâces chaque couple durant ce temps de confinement ! R/
  • Seigneur, nous te rendons grâce pour les jeunes qui osent prendre en main leur projet de vie. Que cette crise sanitaire ne les freine pas dans la construction de leurs vies ! R/
  • Seigneur, nous te rendons grâce pour la présence des religieux et des religieuses ainsi que de tous les consacrés, hommes et femmes. Durant ce mois, nous prions spécialement pour les diacres, qu’ils soient fidèles à leur charisme au service de la Parole et des pauvres et qu’ils soient un signe stimulant pour toute l’Eglise ! R/
  • Seigneur, nous te rendons grâce pour la présence de ton Esprit dans le cœur de chaque être. Que cet Esprit donne désir, courage et confiance à tous ceux qui n’arrivent pas à donner forme à leur vie ! R/

Nous te rendons grâce pour l’assemblée de cœur que nous formons tous ensemble, pour ton Eglise, pour notre cher pape François. Que par le témoignage heureux de toutes les vocations, de nouveaux « appelés » osent dire oui à l’invitation au « don total de soi » que tu nous fais, Toi le Bon Berger ! Amen.

 

Vous pouvez aussi télécharger la fiche d’archiprêtré Pour un dimanche à la table de la Parole, du dimanche 26/04, et sa traditionnelle annexe pour les enfants.

 


Méditation du jour : jeudi 30 avril

Evangile du jour« Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi » (Jn 6, 45)

Entendre et recevoir l’enseignement de Dieu, le Père, c’est se mettre à l’écoute de son Souffle qu’est l’Esprit Saint. C’est se laisser conduire, guider et éclairer par lui pour être « instruits par Dieu lui-même », comme le stipule l’écrit des prophètes cités par Jésus. L’Esprit Saint, pour introduire les hommes à la compréhension de l’enseignement du Père, se sert aussi des hommes qu’il éclaire pour que ces derniers puissent interpréter la Parole de Dieu.

C’est le cas de Philippe, dans la première Lecture de ce jour (Actes 8, 26- 40).

En effet, sous la mouvance de l’Esprit Saint, Philippe s’approche du haut fonctionnaire éthiopien et l’aide à comprendre les Saintes Ecritures que ce dernier lisait. Notons au passage que Philippe ne s’est pas imposé à l’Ethiopien. Bien qu’il ait pris l’initiative, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, de poser la question à cet homme sur la compréhension de ce qu’il lisait, c’est la libre volonté de ce dernier et son désir de comprendre le message divin qui ont permis tout ce qui s’en est suivit.

La foi se propose, elle ne s’impose pas. En tant que don de Dieu, elle naît et grandit à travers l’écoute et la compréhension de la Parole de Dieu qu’on entend. C’est après avoir écouté et compris, tant soit peu, les Ecritures que l’Ethiopien a demandé à recevoir le baptême. L’enseignement catéchétique est nécessaire dans le cheminement de foi de tous futur chrétien, et dans la réception des sacrements de l’initiation chrétienne. Saint Augustin dira « qu’il faut croire pour comprendre, et comprendre pour mieux croire ».

En ce temps pascal où nous sommes invités à témoigner du Christ ressuscité, laissons-nous conduire et guider par l’Esprit Saint dans l’accomplissement d’une telle mission partout où nous sommes.

Pour y arriver, puisons les énergies nécessaires dans la prière et méditation de la Parole de Dieu.

Union de prière les uns pour les autres.

Abbé Dieudonné Talakaena


Méditation du jour : mercredi 29 avril

Evangile du jour : Prenez sur vous mon joug

Ce 29 avril, l’Eglise met à l’honneur Ste Catherine de Sienne, copatronne de l’Europe. Nous quittons St Jean pour retrouver un passage de St Matthieu 11,25-30. Passage qui est comme une bouffée d’air frais, dans le temps d’épreuve que nous traversons.  Temps qu’il est possible de vivre dans une certaine paix, si nous croyons que l’amour de Dieu nous accompagne, forts de savoir que depuis le Jour où Jésus s’est relevé d’entre les morts, la Vie est plus forte que la mort. Au cœur même de l’épreuve Dieu fait jaillir la vie. Alors notre fardeau s’allège. Le Seigneur nous accompagne dans la traversée de l’épreuve, nous ne sommes pas seuls. Pour nous, Jésus se fait Simon de Cyrène…

Après la pluie (le temps de l’épreuve) vient le beau temps (le temps de la joie) dit la sagesse populaire. Il est heureux qu’il en soit ainsi, c’est ce que Jésus fait, après s’être confronté aux scribes et aux pharisiens ; les « sachant » de son temps. Jésus se tourne vers son Père pour lui adresser une prière de louange et d’action de grâce, à partir de ce qu’il voit.  Les « Monsieur Je-sais-tout » n’ont pas une attitude d’ouverture à la Parole de Jésus, la Bonne Nouvelle, qui, elle, est reçue par les pauvres de cœur : « Père, ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance… » Comme Jésus, prendre le temps de dire merci à Dieu, son Père et notre Père. S’émerveiller de la beauté de la vie de son premier souffle jusqu’à son terme ; rendre grâce pour les gestes de solidarité et les attentions que nous nous portons les uns aux autres. Oui, il y a plus de motifs à rendre grâce qu’à se plaindre…

Ami lecteur, amie lectrice, comme il ne nous est pas possible de quitter nos lieux de vie pour profiter d’un vrai temps de repos et de détente ; pourquoi ne pas faire un voyage intérieur en compagnie du Divin Maître en réponse à son invitation ? « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ! »  Bon voyage à tous, et que souffle l’Esprit.

Serge, en frère diacre


Méditation du jour : mardi 28 avril

Evangile du jour : « Moi je suis le pain de vie »

« Moi je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif »

Nous lisons et méditons ces jours-ci sur le célèbre chapitre 6 de Saint Jean, son fameux discours sur le Pain de Vie. Ce pain de vie qui pour nous croyant porte un nom, à savoir Jésus, qui se goute et donne à voir dans l’Eucharistie.

Malheureusement en ce moment, nous restons sans doute un peu tous sur notre faim, car l’Eucharistie il ne faut en avoir que le désir ! Aiguisons alors en nous ce désir d’Eucharistie pour en faire un moment de communion intense et profond quand le moment de se réunir se présentera. Apprenons à désirer le pain de l’Eucharistie ! Il est nécessaire que nous ravivions notre faim, notre désir, que nous ne nous laissions pas attiédir par l’habitude…

Jésus se dévoile à nous dans l’extrait d’évangile de ce jour comme ce pain vivant descendu du ciel, ce pain de vie véritable, ce pain qui comblera le cœur de l’homme pour toujours, ce pain qui rassasie et qui procure le bonheur sans fin, car il n’est rien d’autre que promesse de vie éternelle.

Je suis frappé de voir qu’aujourd’hui dans nos boulangeries, on est souvent un peu perdu lorsque vient le moment d’acheter un morceau de pain et de faire son choix… Sera-t-il blanc ou bien cuit ? De froment, de seigle, de son ou d’épeautre ? Complet, de campagne ou du chef ? Farine raisonnée ou bio ?

Rien de tel avec le Pain de Vie que Dieu nous donne. Vous l’aurez bien compris, il ne ressemble en rien à celui que nous propose notre boulanger bien aimé !

Car ce pain, c’est le pain de l’amour, le pain de l’immortalité, le pain du don total, le pain qui rassasie la faim la plus tenace, le pain du Royaume, le pain qui nous unis au Christ et qui fait germer en nous la « semence de Résurrection »… ce pain qui redonne courage, qui soutien notre espérance et rend possible notre marche… Ce pain qui nous fait crier à la suite de la foule : « Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. »

Père Jean Marc ALTENDORFF+


Méditation du jour : Lundi 27 avril

Evangile du jour : le discours après la multiplication des pains

« J’ai bien mangé, j’ai bien bu, merci petit Jésus ! » disent souvent des enfants (parfois nous-mêmes) quand on est rassasiés par un bon repas.

Les gens, dont nous parle l’Evangile de ce jour, cherchent et suivent Jésus, non parce qu’ils ont saisi la signification de la multiplication des pains et des poissons, mais parce qu’ils sont rassasiés. Ils n’avaient pas la foi que Jésus réclame, car ils ne voyaient pas au-delà du signe et ne comprenaient donc pas la signification du miracle.

Jésus reproche à la foule de le chercher pour des raisons « fautives ». On a tenté de le faire roi ; maintenant on le suit parce qu’il a une certaine renommée ; il peut nourrir des milliers de personnes avec quelques miches de pain. « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Jésus est très clair, il nous dit de croire en lui, d’accueillir sa parole et de suivre son exemple. Avons-nous la conscience de nos motivations en prenant nos décisions ? Sommes-nous vraiment à la recherche de ce qui dure dans nos relations ? Ou bien, nous sommes attirés par ce qui est mondaine, clinquant et disparaîtra bientôt ?

Les foules cherchent Jésus où il était la veille, mais il s’est déplacé ; de sorte que chaque jour nous devons essayer de le rencontrer là où il est. Jour après jour.

Des foules mettent toute leur énergie et font de grands efforts pour trouver Jésus. C’est un itinéraire de chacun qui veut trouver quelque chose, quelqu’un. « Cherchez et vous trouverez » répétait Jésus à ses disciples et aux foules. Pendant ce temps de pandémie et de confinement nous avons le temps et nous pouvons le consacrer à la méditation, aux questions qui nous taraudent, à la prière. N’oublions pas que même une fois retrouvé, Jésus nous échappe. Il ne nous permet pas beaucoup de satisfaction ou de repos à rattraper avec lui mais il appelle à s’interroger sur ce qui est dans nos cœurs. Notre prière nous enseigne quelque chose comme ceci : nous ne pourrons jamais capturer Jésus ni le plaquer à terre.

Les foules ont posé une question simple et profonde : « Que devons- nous faire ? » C’est aussi ma question. Jésus leur dit qu’ils n’ont que croire en lui. « Croire » signifie : je me donne à lui et à son message de vérité et d’amour. L’engagement avec Jésus nous aide à voir ce qui est vraiment dans nos cœurs. Notre premier appel n’est pas de faire, mais de croire.

Le Seigneur me parle aujourd’hui comme il a parlé à la foule : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. » Quelles paroles percutantes de la part de Jésus ! Il savait sans doute que beaucoup avaient apprécié la nourriture qu’il leur avait donnée, mais ils n’avaient pas écouté son message ! Les civilisations paraissent et disparaissent. La pandémie passera également. Qu’est-ce qui résiste à l’épreuve du temps ?

Dans l’éternité, de nombreux détails de notre vie ne compteront pour rien, mais d’autres éléments compteront beaucoup : tels les signes de l’Esprit mentionnés par saint Paul, « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise ».

Seigneur, nous pouvons être comme la foule, cherchant seulement à satisfaire nos appétits immédiats. Pardonne-nous les fois où nous T’avons utilisé pour servir nos intérêts. Rappelle-nous que le sceau du Père est imprimé en chacun de nous. Que cette vérité nourrisse notre esprit affamé.

Père Joseph


Méditation du jour : dimanche 26 avril

Evangile du jour : les disciples d’Emmaüs

Texte de l’homélie :

Chers amis, vous connaissez certainement la chanson « ça s’en va et ça revient ». En écoutant l’évangile d’aujourd’hui, j’oserais dire « ils s’en vont et ils reviennent » !

Remettons-nous dans le contexte : le jour de la résurrection, voilà que les femmes partent au tombeau de grand matin et découvrent que le tombeau est vide. Elles partent annoncer aux disciples que le Christ est ressuscité : « il nous est apparu » ! St Pierre et St Jean n’y croient pas trop… et courent au tombeau. Ils entrent et trouvent les linges repliés… Ils reviennent alors et le disent aux autres disciples. Apparemment, personne ne comprend rien, et c’est à ce moment-là que les disciples d’Emmaüs décident certainement de partir. Ils vont à Emmaüs, à deux heures de marche. Ce n’est pas rien, car on est à peu près, vu l’heure où ils arrivent (ils disent à Jésus de rester avec eux car le soir approche), dans la période chaude de la journée.

Lors de leur marche, ils rencontrent Jésus. Une discussion a lieu, l’explication de texte aussi qui se termine par le repas. Lors de ce repas, avec la fraction du pain, les disciples reconnaissent Jésus. Remplis de joie d’avoir vu le Christ ressuscité, ils repartent et retournent à Jérusalem !

Ils ont une énergie considérable parce que c’est la nuit… Souvenez-vous, ils ont dit à Jésus « le soir approche, reste avec nous ». Entre temps ils ont commencé à manger. Si on ajoute le temps de préparer le repas, on doit être à un bon début de nuit. Mais ils repartent, en pleine nuit, sans crainte, sans peur. Il y a un changement radical pour eux : au début de l’évangile on nous dit qu’ils marchent et sont « tristes », tandis qu’à la fin nous les découvrons disant « nous avions le cœur brûlant ». Et ils ont encore ce cœur brûlant, parce qu’ils ont rencontré Jésus, parce qu’ils se sont retrouvés avec lui.

Peut-être qu’une des premières leçons de ce texte, avant même de reprendre tout ce qui concerne la relecture, c’est de nous dire que Jésus est celui qui vient transformer nos cœurs, qui vient réchauffer nos cœurs quand on est dans la tristesse, quand il y a un événement difficile… Dans les moments que nous vivons actuellement, comme à l’époque, c’est Jésus qui vient et qui remet de la chaleur dans notre cœur, qui nous remet cette joie au cœur ! C’est lui qui nous redonne de l’énergie pour qu’on puisse repartir, pour qu’on puisse parfois retourner de là on vient, quand on s’est trompé de route… Il nous donne cette énergie de repartir et de reprendre un bon départ, sans peur. C’est lui qui vient nous donner cette énergie cette force ce courage.

Au Cameroun, il y a une expression pour dire au revoir, quand les gens partent, qui est de dire « du courage » ! On se souhaite du courage pour ce qui va arriver ! Eh bien ces disciples en ont eu du courage. Ils sont repartis dans la nuit et ils ont témoigné. Ils n’ont pas attendu ! La résurrection et le fait d’être témoin de la vie de Jésus, de Jésus vivant, c’est quelque chose qui est tellement grand qu’on veut que ça se sache. On a envie de le dire tout de suite ! Et j’espère que vous aussi, chers amis, vous avez envie de témoigner de Jésus ressuscité, de Jésus vivant dans votre vie. Certes peut-être que vous êtes encore comme les disciples d’Emmaüs, en train de marcher, avec Jésus à côté de vous, qui vous explique où il est et comment il vient vous donner sa vie, comment il change votre vie. Peut-être que vous en êtes actuellement avec le cœur brûlant, au repas avec lui (malgré ce temps de confinement). Et peut-être aussi que comme ses disciples, vous êtes à fond, au taquet comme on dit, que vous êtes prêt à repartir de nuit sans attendre pour dire cette Bonne Nouvelle.

Je crois que la résurrection du Christ, et c’est peut-être la deuxième conclusion de ce texte, nous oblige. Elle nous oblige à témoigner ! On ne peut pas simplement en être spectateur ; dès qu’on se rend compte que le Christ est ressuscité, et qu’il vient transformer nos vies, eh bien on est transformé, on a le cœur brûlant, et on repart. On repart avec plein de courage, avec une énergie folle, pour dire à tous qu’il est vivant, qu’il est bien vivant ! Et excusez-moi le raccourci, mais de bien vivant à bon vivant, il n’y a pas grand-chose qui change !

Jésus, c’est le bon vivant ! Est-ce que vous avez remarqué : dans de nombreuses apparitions pascales, quand il apparaît, il mange. Il apparaît aux disciples le soir de Pâques, et prend du poisson, et le mange pour bien leur montrer que ce n’est pas un esprit. Lors de la pêche miraculeuse, Jésus demande à ses disciples de ramener du poisson, et quand ils arrivent sur la rive, il y en a déjà qui est en train de chauffer… On pourrait même aller plus loin, et revenir aux origines au premier miracle de Jésus, à Cana, où il a changé l’eau en vin. Jésus est un bon vivant, mais surtout, il est vraiment vivant, et pas simplement en train de vivoter ! Peut-être que cela pourrait nous rappeler l’importance de ces repas, y compris de l’Eucharistie.

Au moment de rompre le pain, nous pouvons nous souvenir de cette vie qui nous a été donnée. Remarquez que Jésus a choisi le pain et le vin lors de la dernière cène. Il n’a pas pris du sable, ou de l’eau comme pour le baptême. Il n’a pas pris d’autres éléments, comme le roc, la lumière… Non, car le pain et le vin sont deux éléments constitutifs du nécessaire pour vivre, et en même temps de la fête.  Parce que rencontrer le Christ ressuscité, c’est une fête ! Je vous imagine impatients de recevoir à nouveau ce pain ce pain eucharistique… En temps de confinement, malheureusement, on ne peut pas communier, et c’est une déchirure pour de nombreuses personnes, je l’imagine aisément.

Mais peut-être qu’après cette étape où l’on à réchauffé nos cœurs en marchant avec Jésus, en le découvrant présent à nos côtés dans le pain après cette première, il y a un défi à relever. Un défi que je vous lance. Car il y a après cette première étape la seconde, celle du témoignage. Certainement aviez-vous cette habitude d’aller régulièrement à la messe, de manger le pain eucharistique, de recevoir Dieu en vous. Et si maintenant c’était, malgré le confinement, le moment d’annoncer cette Vie ? De vivre dans la confiance ! « Ça s’en va et ça revient » ! Après le « va », le « vient » ! C’est peut-être le moment de revenir vers ceux que l’on connaît, de leur annoncer cette Bonne Nouvelle.

Alors je vous lance ce défi, chez vous, aujourd’hui ou dans la semaine (on n’est pas pressé), d’essayer de parler de Dieu, de dire qui est Jésus pour vous ! Comment vous l’avez rencontré, comment il vient rendre votre vie plus belle. Comment il vient réchauffer vos cœurs. Vous pouvez le faire en famille, autour d’un repas. Vous pouvez le faire en discutant ensemble, ou si vous êtes tout seul, vous prenez votre téléphone, votre mail, et vous dites : « Ecoute, aujourd’hui c’est dimanche. On est dans le temps pascal, alors j’ai envie de te parler de Jésus, parce que pour moi c’est important… » C’est aussi une manière de témoigner.

A la fin de la messe le diacre (où le célébrant) nous dit d’aller dans la paix du Christ ! Eh bien voilà, après avoir eu, tout ce temps et peut-être très souvent, l’occasion de recevoir le Corps du Christ, de cheminer avec lui à travers sa Parole, ce temps du confinement est peut-être le moment d’essayer d’aller vers les autres et de témoigner de qui est Dieu pour nous, de dire aussi qu’à travers ce manque de la communion sacramentelle, nous voulons vivre autre chose, que nous voulons annoncer la Bonne Nouvelle, témoigner, revenir à Dieu présent dans nos frères, à travers sa Parole à travers notre parole qui témoigne de lui.

Frères et sœurs, bon dimanche à tous ! Bon témoignage à tous et à toutes, en attendant de nous retrouver autour du pain eucharistique.

Amen.

Stéphane Jourdain


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