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Méditation du jour : dimanche 26 avril

Evangile du jour : les disciples d’Emmaüs

Texte de l’homélie :

Chers amis, vous connaissez certainement la chanson « ça s’en va et ça revient ». En écoutant l’évangile d’aujourd’hui, j’oserais dire « ils s’en vont et ils reviennent » !

Remettons-nous dans le contexte : le jour de la résurrection, voilà que les femmes partent au tombeau de grand matin et découvrent que le tombeau est vide. Elles partent annoncer aux disciples que le Christ est ressuscité : « il nous est apparu » ! St Pierre et St Jean n’y croient pas trop… et courent au tombeau. Ils entrent et trouvent les linges repliés… Ils reviennent alors et le disent aux autres disciples. Apparemment, personne ne comprend rien, et c’est à ce moment-là que les disciples d’Emmaüs décident certainement de partir. Ils vont à Emmaüs, à deux heures de marche. Ce n’est pas rien, car on est à peu près, vu l’heure où ils arrivent (ils disent à Jésus de rester avec eux car le soir approche), dans la période chaude de la journée.

Lors de leur marche, ils rencontrent Jésus. Une discussion a lieu, l’explication de texte aussi qui se termine par le repas. Lors de ce repas, avec la fraction du pain, les disciples reconnaissent Jésus. Remplis de joie d’avoir vu le Christ ressuscité, ils repartent et retournent à Jérusalem !

Ils ont une énergie considérable parce que c’est la nuit… Souvenez-vous, ils ont dit à Jésus « le soir approche, reste avec nous ». Entre temps ils ont commencé à manger. Si on ajoute le temps de préparer le repas, on doit être à un bon début de nuit. Mais ils repartent, en pleine nuit, sans crainte, sans peur. Il y a un changement radical pour eux : au début de l’évangile on nous dit qu’ils marchent et sont « tristes », tandis qu’à la fin nous les découvrons disant « nous avions le cœur brûlant ». Et ils ont encore ce cœur brûlant, parce qu’ils ont rencontré Jésus, parce qu’ils se sont retrouvés avec lui.

Peut-être qu’une des premières leçons de ce texte, avant même de reprendre tout ce qui concerne la relecture, c’est de nous dire que Jésus est celui qui vient transformer nos cœurs, qui vient réchauffer nos cœurs quand on est dans la tristesse, quand il y a un événement difficile… Dans les moments que nous vivons actuellement, comme à l’époque, c’est Jésus qui vient et qui remet de la chaleur dans notre cœur, qui nous remet cette joie au cœur ! C’est lui qui nous redonne de l’énergie pour qu’on puisse repartir, pour qu’on puisse parfois retourner de là on vient, quand on s’est trompé de route… Il nous donne cette énergie de repartir et de reprendre un bon départ, sans peur. C’est lui qui vient nous donner cette énergie cette force ce courage.

Au Cameroun, il y a une expression pour dire au revoir, quand les gens partent, qui est de dire « du courage » ! On se souhaite du courage pour ce qui va arriver ! Eh bien ces disciples en ont eu du courage. Ils sont repartis dans la nuit et ils ont témoigné. Ils n’ont pas attendu ! La résurrection et le fait d’être témoin de la vie de Jésus, de Jésus vivant, c’est quelque chose qui est tellement grand qu’on veut que ça se sache. On a envie de le dire tout de suite ! Et j’espère que vous aussi, chers amis, vous avez envie de témoigner de Jésus ressuscité, de Jésus vivant dans votre vie. Certes peut-être que vous êtes encore comme les disciples d’Emmaüs, en train de marcher, avec Jésus à côté de vous, qui vous explique où il est et comment il vient vous donner sa vie, comment il change votre vie. Peut-être que vous en êtes actuellement avec le cœur brûlant, au repas avec lui (malgré ce temps de confinement). Et peut-être aussi que comme ses disciples, vous êtes à fond, au taquet comme on dit, que vous êtes prêt à repartir de nuit sans attendre pour dire cette Bonne Nouvelle.

Je crois que la résurrection du Christ, et c’est peut-être la deuxième conclusion de ce texte, nous oblige. Elle nous oblige à témoigner ! On ne peut pas simplement en être spectateur ; dès qu’on se rend compte que le Christ est ressuscité, et qu’il vient transformer nos vies, eh bien on est transformé, on a le cœur brûlant, et on repart. On repart avec plein de courage, avec une énergie folle, pour dire à tous qu’il est vivant, qu’il est bien vivant ! Et excusez-moi le raccourci, mais de bien vivant à bon vivant, il n’y a pas grand-chose qui change !

Jésus, c’est le bon vivant ! Est-ce que vous avez remarqué : dans de nombreuses apparitions pascales, quand il apparaît, il mange. Il apparaît aux disciples le soir de Pâques, et prend du poisson, et le mange pour bien leur montrer que ce n’est pas un esprit. Lors de la pêche miraculeuse, Jésus demande à ses disciples de ramener du poisson, et quand ils arrivent sur la rive, il y en a déjà qui est en train de chauffer… On pourrait même aller plus loin, et revenir aux origines au premier miracle de Jésus, à Cana, où il a changé l’eau en vin. Jésus est un bon vivant, mais surtout, il est vraiment vivant, et pas simplement en train de vivoter ! Peut-être que cela pourrait nous rappeler l’importance de ces repas, y compris de l’Eucharistie.

Au moment de rompre le pain, nous pouvons nous souvenir de cette vie qui nous a été donnée. Remarquez que Jésus a choisi le pain et le vin lors de la dernière cène. Il n’a pas pris du sable, ou de l’eau comme pour le baptême. Il n’a pas pris d’autres éléments, comme le roc, la lumière… Non, car le pain et le vin sont deux éléments constitutifs du nécessaire pour vivre, et en même temps de la fête.  Parce que rencontrer le Christ ressuscité, c’est une fête ! Je vous imagine impatients de recevoir à nouveau ce pain ce pain eucharistique… En temps de confinement, malheureusement, on ne peut pas communier, et c’est une déchirure pour de nombreuses personnes, je l’imagine aisément.

Mais peut-être qu’après cette étape où l’on à réchauffé nos cœurs en marchant avec Jésus, en le découvrant présent à nos côtés dans le pain après cette première, il y a un défi à relever. Un défi que je vous lance. Car il y a après cette première étape la seconde, celle du témoignage. Certainement aviez-vous cette habitude d’aller régulièrement à la messe, de manger le pain eucharistique, de recevoir Dieu en vous. Et si maintenant c’était, malgré le confinement, le moment d’annoncer cette Vie ? De vivre dans la confiance ! « Ça s’en va et ça revient » ! Après le « va », le « vient » ! C’est peut-être le moment de revenir vers ceux que l’on connaît, de leur annoncer cette Bonne Nouvelle.

Alors je vous lance ce défi, chez vous, aujourd’hui ou dans la semaine (on n’est pas pressé), d’essayer de parler de Dieu, de dire qui est Jésus pour vous ! Comment vous l’avez rencontré, comment il vient rendre votre vie plus belle. Comment il vient réchauffer vos cœurs. Vous pouvez le faire en famille, autour d’un repas. Vous pouvez le faire en discutant ensemble, ou si vous êtes tout seul, vous prenez votre téléphone, votre mail, et vous dites : « Ecoute, aujourd’hui c’est dimanche. On est dans le temps pascal, alors j’ai envie de te parler de Jésus, parce que pour moi c’est important… » C’est aussi une manière de témoigner.

A la fin de la messe le diacre (où le célébrant) nous dit d’aller dans la paix du Christ ! Eh bien voilà, après avoir eu, tout ce temps et peut-être très souvent, l’occasion de recevoir le Corps du Christ, de cheminer avec lui à travers sa Parole, ce temps du confinement est peut-être le moment d’essayer d’aller vers les autres et de témoigner de qui est Dieu pour nous, de dire aussi qu’à travers ce manque de la communion sacramentelle, nous voulons vivre autre chose, que nous voulons annoncer la Bonne Nouvelle, témoigner, revenir à Dieu présent dans nos frères, à travers sa Parole à travers notre parole qui témoigne de lui.

Frères et sœurs, bon dimanche à tous ! Bon témoignage à tous et à toutes, en attendant de nous retrouver autour du pain eucharistique.

Amen.

Stéphane Jourdain

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