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Méditation du jour : vendredi 1er mai

Lecture du jour : le baptême de Paul

Seigneur, en ce jour de repos, donne nous d’accueillir ce temps comme un temps de grâce, un temps pour nous mettre à ton écoute et nous laisser bousculer par toi, dans nos certitudes, comme l’apôtre Paul.

Le récit, bien connu, de la conversion de Saul, sur le chemin de Damas, que nous méditons aujourd’hui, marque une étape importante du récit des Actes des Apôtres qui, peu à peu, va faire de l’apôtre Paul son personnage principal.

Approchons ce texte à la manière proposée par la Lectio Divina. Il regorge d’une multitude de détails tous plus intéressants les uns que les autres. Arrêtons-nous sur certains d’entre eux.

Contemplons le lieu : Damas. Une des villes qui appartenait à la vaste province romaine de Syrie, mais qui jouissait d’une certaine autonomie. Il s’agit pour Saul d’aller y traquer les disciples qui ont fui Jérusalem après le meurtre d’Étienne et les premières persécutions (Actes 8,1). Les lettres évoquées au début de ce passage sont des mandats d’arrêt.

Contemplons parmi les personnages, Saul tout d’abord, qui se présente en Philippiens 3, 6 « comme un persécuteur de l’Eglise, plein de zèle ». Son prénom signifie « questionner » Ici c’est plutôt le Seigneur qui le « questionne »…

Ecoutons « une voix » s’adressant à Saul… Après la Lumière venant du ciel, la Voix est une seconde expression d’une théophanie, manifestation de Dieu aux hommes… « Jésus vous parla alors du milieu du feu, mais vous n’aperceviez aucune forme, rien qu’une voix » (Dt 4,12). De nombreuses interpellations divines sont relatées dans la Bible : Abraham (Gn 22,1), Jacob (Gn 46,2), Moïse (Ex 3,4). Ces appels bien qu’annonciateurs d’épreuves vont déboucher sur le Salut. L’appel de Saul s’inscrit dans cette tradition des patriarches et des prophètes. Il annonce une mission certes difficile mais féconde pour l’Eglise.

Cette voix est celle de Jésus. Il s’identifie à ses disciples de telle manière que le sort qu’on leur réserve est aussi le sien : « Qui vous écoute m’écoute ; qui vous rejette me rejette » (Lc 10,18). Il est donc présent en ceux que Saul veut arrêter, comme il l’était en Étienne dans son martyre. Bien plus, Celui qui parle ainsi se présente comme un vivant qui fait corps avec ses disciples…

D’autres personnages sont présents : « ses compagnons », ceux qui accompagnent Saul restent en dehors de l’événement. Dans ce passage, ils entendent sans voir. Plus loin, c’est Ananie qui entre en scène, lui aussi porte un nom significatif : « Dieu fait grâce ». Ainsi la grâce du Seigneur en faveur du persécuteur passe par les disciples pourchassés.

Nous pouvons également nous attarder sur les mouvements des personnages : Saul « tomba à terre » : habituellement réaction d’adoration et de crainte, puis il est invité à « se relever et à entrer dans la ville » et à faire ce qui lui sera dit. Comme dans les autres récits bibliques de vocation, l’apparition se termine par un envoi en mission. Ainsi en est-il pour Moïse : « Maintenant va, je t’envoie auprès de Pharaon pour faire sortir d’Égypte mon peuple » (Ex 3,11) ; ou pour Jérémie : « Vers ceux à qui je t’enverrai tu iras, et tout ce que je t’ordonnerai tu le diras » (Jr 1,7). Et plus encore pour Ézéchiel : « Il me dit : Fils d’homme, tiens-toi debout… Je t’envoie vers les Israélites, vers les rebelles qui se sont rebellés contre moi » (Éz 12,1.3). Mais l’originalité ici est dans la médiation humaine qui est annoncée : « on te dira ce que tu dois faire ».

Ananie lui, est invité à partir, ce qui demande un certain courage, comme le montrent ses objections ; il est invité à accueillir dans la communauté celui qui cherchait à la détruire – d’où l’importance de la vision parallèle accordée à Saul, lui montrant qu’à cet ennemi aussi, le Seigneur parle.

De nombreuses paroles sont échangées mobilisant aussi notre écoute. La vision est évoquée à plusieurs reprises :

« Il ne voyait rien » : le thème de l’aveuglement est dans l’Écriture fréquemment associé à l’endurcissement du cœur. Ainsi Isaïe est envoyé à un peuple qui ne l’écoutera pas et restera aveugle : « Regardez, regardez et ne discernez pas » (Is 6,9). Mais l’aveuglement de Saul n’est-il pas une grâce offerte à celui qui va désormais porter la parole de Dieu. C’est l’occasion pour lui d’expérimenter qu’il a besoin d’abord d’être guéri et renouvelé pour remplir sa mission. Isaïe l’avait déjà pressenti : « Je conduirai les aveugles par un chemin qu’ils ne connaissent pas, par des sentiers qu’ils ne connaissent pas je les ferai cheminer, devant eux je changerai l’obscurité en lumière et les fondrières en surface unie » (Is 42,16). Saul revit ici personnellement quelque chose de la repentance qui était demandée à Israël (Is 42,18-25 ; 43,8-12).

« Tu recouvres la vue » : Saul est guéri de sa cécité physique, symbole de son aveuglement. Paul sera envoyé vers les nations païennes « pour leur ouvrir les yeux afin qu’elles reviennent des ténèbres à la lumière » (Ac 26,18).

Après imposition des mains ; il retrouva la vue, fut rempli de l’Esprit Saint et fut baptisé… il proclamait Jésus affirmant que celui-ci est le Fils de Dieu.

En ce 1er mai, fête du travail mais aussi celle de Saint-Joseph, artisan, nous pouvons confier au Saint Patron des travailleurs, tout particulièrement, le travail de tous les acteurs au service de la gestion de l’épidémie dans le domaine de la santé, du social, du politique et autres domaines, dans notre pays, mais aussi dans le monde.

Peut-être pouvons confier également au Seigneur la poursuite de notre mission de disciples-missionnaires au sein de notre église, frappée elle aussi par les mesures sanitaires protectrices… Rendons grâce pour la créativité bienveillante et les multitudes belles attentions déployées pour nous accompagner spirituellement dans cette épreuve.

Le 1er mai est aussi le début du mois de mai, mois de Marie… « Toi qui a vu la première », Marche avec nous Marie sur nos chemins de conversion afin que nous devenions comme Saul un disciple brûlant d’amour pour le Christ, comme Paul un porteur de la lumière de l’Evangile.

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