Metz : l’abbé Mathias Kam témoigne de la situation du Burkina-Faso

Invité par l’abbé Robert Scholtus, curé de la paroisses Saint-Maximin, l’abbé Mathias Kam, prêtre du diocèse de Diebougou (Burkina-Faso), était de passage à Metz, où il fut prêtre en études dans les années 1991 à 1994. Il a concélébré la messe dominicale puis a apporté son témoignage sur la situation de son pays et des chrétiens sur place.

C’est entouré d’anciens confrères du temps où il était curé de l’église Notre-Dame à Metz, dans les années 1990, que l’abbé Robert Scholtus a présidé la messe dominicale en l’église Saint-Maximin de Metz. Étaient présents l’abbé Robert Féry, Mgr Marc Stenger (évêque émérite de Troyes) et l’abbé Mathias Kam.

Commentant l’évangile des disciples d’Emmaüs, le prêtre du Burkina Faso a encouragé les fidèles à être, ici et dans son pays, des artisans de fraternité, au coeur d’un monde troublé, en témoins de ressuscité.

Après la messe, un petit café solidaire s’est organisé dans la salle paroissiale voisine, avec un temps de témoignage donné par l’abbé Mathias Kam. Il a repris l’historique de la situation de son pays, avec la progression des terroristes qui veulent petit à petit le déstabiliser pour des questions de pouvoir économique et stratégique. D’abord touché au Nord par des groupes djihadistes venant du Mali, cette insécurité s’est répandue dans tout le pays en enrolant des populations locales. Aujourd’hui, malgré les efforts du gouvernement et de l’armée, la plus grande partie des brousses de ce pays sont dans l’insécurité permanente, ce qui a provoqué de fortes migrations internes avec plusieurs millions de déplacés internes, se retrouvant sans toit, ni ressources. Les enfants ne peuvent plus être scolarisés. Les paysans ont perdu leur terre et leur capacité de nourrir leur famille.

Dans ce contexte, l’Église intervient en soutien des populations par la solidarité de proximité et à travers l’OCADES (l’équivalent de la Caritas) et prie pour la paix et la fraternité. L’abbé Mathias a aussi présenté un projet de construction d’un lycée sylvo-pastoral que son diocèse veut construire dans sa paroisse et un projet de culture maraichère irriguée qu’il souhaiterait voir naître pour développer le village, éviter l’émigration des jeunes hommes et améliorer l’autosuffisance des populations. L’idée serait de créer des forages et des zones de culture autour, avec la possibilité de faire des récoltes en saison sêche, complémentaires de la récolte traditionnelle réalisé en saison pluvieuse. Des associations mosellane peuvent faire le lien vers ces projets. Renseignements auprès de l’abbé Robert Scholtus à Saint-Maximin.

Partager