Journée inter-mouvements autour de la paix

Samedi 22 juin 2024, la Délégation diocésaine pour les mouvements et associations de fidèles (DDMAF) a proposé une rencontre de fin d’année sur le thème : La paix, une bataille, avec l’intervention du professeur de philosophie Guillaume Dezaunay.

Après un temps d’accueil par Maryse Robert, déléguée épiscopale pour les mouvements et associations de fidèles, les participants ont pu écouter l’intervention de Guillaume Dezaunay autour de cette problématique de la paix. L’orateur a d’abord donné des définitions de celle-ci (absence de guerre, recherche de l’harmonie sociale), avant de pointer différentes caractéristiques du faux pacifisme.

Tout d’abord, le pacifisme ne peut se résumer au fait de penser qu’il suffit de ne pas être violent. L’inaction, l’abstention, la non-dénonciation sont autant d’actes complices des causes qui peuvent aboutir à la guerre. À l’image d’un Martin Luther-King ou de l’abbé Pierre, Guillaume Dezaunay a montré des formes de lutte contre l’injustice, comme l’appel des opprimés ou des nantis à l’action concrète et non violente.

Un faux pacifisme sépare la question de la paix de celle de la justice. Il n’y a pas de paix sans justice. Il faut donc s’engager pour un développement juste de la société, si on veut garantir une paix sociale durable. Souvent, celui qui cause l’injustice justifie sa violence par l’auto-défense. Il la légitimise au nom de la défense de ses intérêts.

Au contraire, les conditions pour un véritable pacifisme exigent de s’intéresser aux causes de la violence plus qu’aux symptômes visibles. Il existe trois types de violence : la violence institutionnelle, qui provoque des injustices structurelles ayant pour conséquences des réactions violentes pouvant mener jusqu’à la révolution, qui engendre une violence répressive. Pour ne pas tomber dans cette spirale sans fin, il convient, comme le suggère Hans Jonas, de vivre une nouvelle morale de responsabilité. Autre cause de violence : les injustices économiques qui naissent d’une compétition accrue, où la recherche de compétitivité prend le pas sur un développement qui garantie la justice sociale.

Le véritable pacifisme se méfie de l’auto-défense car, comme le montre le philosophe René Girard, le désir mimétique est source de conflit, de violence et d’emballement jusqu’à tomber sur le bouc-émissaire, par le principe de substitution de la victime.

Finalement, le conférencier a invité l’assemblée à réfléchir sur la manière de développer une conflictualité non violente, pour agir sur les causes d’injustice qui sont des germes de guerre. Dans un second temps, l’assemblée a été répartie par groupe thématique pour approfondir le topo, autour d’une dimension : peuples et culture, religion, citoyenneté-justice et écologie ou famille.

Après le repas partagé tiré du sac, un temps de partage et de compléments était proposé autour de l’intervenant, les participants devant s’interroger sur les questions : comment lutter pour la paix ? Quelles actions nous envisageons ? Quel est notre rôle de chrétien ? Comment notre spiritualité se développe ? Les différents groupes thématiques du matin ont partagé quelques réflexions et mots forts, avant un dernier temps d’échanges.

Enfin, un temps de célébration dans la grande chapelle du séminaire a permis de conclure cette belle journée d’échange autour de la Parole de Dieu et de l’eucharistie, présidée par le chanoine Francis de Backer, soutenu par un groupe musical. Durant la célébration, un arbre portant les différentes expressions récoltées a été apporté durant l’offertoire, et les groupes ont pu donner un écho de leur partage, transformé en intention de prière par le célébrant.

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