COP 28 : « transition » vers l’abandon des énergies fossiles

Les dirigeants du monde se sont réunis du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï (Émirats arabes unis) dans le cadre de la COP 28, la Conférence des Parties sur les changements climatiques.

Cette conférence était cruciale, compte tenu de l’urgence que connaît le monde entier en matière de changement climatique. Des enjeux majeurs en termes de transition énergétique, transition déterminante pour réussir à limiter le réchauffement à 1,5° C par rapport à l’ère préindustrielle et atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici 2050, comme le demande l’Accord de Paris.

Un tournant décisif pour l’avenir de la planète

La récente exhortation apostolique du pape François, Laudate Deum, soulignait l’importance de cette COP pour façonner un avenir durable pour tous. Le Souverain pontife devait se rendre à Dubaï début décembre mais, pour des raisons de santé, a dû renoncer à ce voyage. Toutefois, il a transmis, le 2 décembre 2023, un discours où il appelait à ce que « cette COP soit un tournant : qu’elle manifeste une volonté politique claire et tangible, conduisant à une accélération décisive de la transition écologique« . Et ce « à travers des formes qui aient trois caractéristiques : qu’elles soient efficaces, contraignantes et facilement contrôlables. Qu’elles soient mises en œuvre dans quatre domaines : l’efficacité énergétique, les sources renouvelables, l’élimination des combustibles fossiles et l’éducation à des modes de vie moins dépendants de ces derniers« . Le 3 décembre, il s’est exprimé depuis Rome par un message vidéo où il a exprimé que le « drame climatique » est également « un drame religieux« .

En parallèle, un plaidoyer en vue de la COP 28 a été écrit par les représentants des confessions bouddhiste, juive, catholique, protestante, orthodoxe et musulmane de France à l’attention du président de la République, Emmanuel Macron, où ils s’engageaient à soutenir auprès de tous les décisions fortes et exigeantes qui seraient prises.

Des résultats

Après une longue nuit de concertation, mercredi 13 décembre, un accord a été trouvé entre les différents pays appelant pour la première fois à une « transition » vers l’abandon des énergies fossiles. A l’issue de la COP 28, les principaux points de l’accord obtenu sont les suivants :

  • Le texte signé reconnaît « la nécessité d’une réduction profonde, rapide et durable des émissions de gaz à effet de serre« .
  • Il appelle à « s’éloigner des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques« .
  • Il appelle également à « tripler la capacité d’énergie renouvelable à l’échelle mondiale et doubler le taux annuel moyen mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030« .
  • Les signataires appellent également à une « accélération des efforts visant à réduire progressivement l’utilisation » du charbon.

On peut noter que ce texte est également novateur dans le sens où il appelle les pouvoirs publics à se pencher sur les conséquences sanitaires du réchauffement, notamment dans les populations défavorisées, et appelle les pays les plus développés à accroître leurs soutiens pour financer l’adaptation des pays en développement.

Mais les ONG environnementales voient l’accord en demi-teinte. « C’est un signal important que toutes les énergies fossiles soient citées dans le texte mais cela n’est pas encore la décision historique dont les populations, notamment les plus vulnérables, ont besoin. Les négociations ne peuvent plus ignorer les avertissements lancinants que nous avons entendus ces derniers jours de la part des représentants des petits États insulaires », indiquait Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales au Réseau Action Climat.

Anne-Sophie Vaxelaire
Référente diocésaine à l’écologie intégrale

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