Le travail au menu du « Printemps des religions »

Comme chaque année, la mairie de Metz a organisé une soirée avec les représentants des différentes religions présente en Moselle, pour un temps de partage et de réflexion. Le thème portait sur la place du travail aujourd’hui et les religions.

Ont participé à cette table ronde animée par Patrick Thil, adjoint au maire de Metz pour les cultes : Bruno Fiszon, grand rabbin de Metz et de la Moselle, Mgr Philippe Ballot, évêque du diocèse de Metz, Mohamed Icham Joudat, imam et président de la Grande mosquée de Metz, André Jacquemot, archiprêtre de l’Église orthodoxe, et Pascal Trunck, pasteur de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL).

Après un mot d’accueil et d’introduction du maire de Metz, François Grosdidier, un premier table de table a permis aux différents représentants des cultes d’apporter un premier éclairage sur le sens qu’il donne au travail au travers de leur religion. Le rabbin Fiszon a pris différents passages de la Genèse et du livre de l’Exode pour évoquer la malédiction après la chute, l’importance du jour du Sabbat et le sens positif du travail de l’homme. Mgr Ballot s’est appuyé sur l’exemple de Robert Schuman, comme grand travailleur au service du bien commun, alertant sur le risque de voir la société financiarisée prendre le pas sur la dimension humanisante du travail et appelant à laisser place à la gratuité dans les échanges.

L’imam a présenté le caractère sacré et méritoire du travail et sur la dimension de dignité qu’il apporte, ainsi que sa faculté d’être au service des autres et de partager. Le père Jacquemot a repris quelques principes bibliques ou évangéliques, invitant à distinguer la situation présente où le travail a un caractère de nécessité. « Après la chute, nous ne sommes plus au paradis, et pas encore pleinement dans le Royaume que Jésus annnonce. »

Enfin, le pasteur Trunck a introduit sa réflexion autour du changement radical du rapport de nos contemporains au travail, citant ensuite différents auteurs protestants : le député Guizot au XIXe siècle et le philosophe Jacques Ellul au XXe siècle. Le premier affirmant l’importance de l’émancipation et de la responsabilité par le travail, le second affirmant que le travail n’est pas une valeur, mais que l’homme risque d’être dévoré par le travail devenu idéologie.

Partager