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18 octobre – sortie du film SACERDOCE

18 octobre 2023, sortie du film SACERDOCE :

Depuis des siècles, les prêtres accompagnent de nombreuses personnes dans leur vie, dans les moments de joie comme d’épreuve. Alors que le scandale des abus a entaché l’Église ces dernières années, les prêtres demeurent un mystère. Plus qu’un simple métier, leur fonction exige un style de vie si radical, celui du célibat, de l’abandon de la paternité et de la sobriété. Antoine, prêtre vagabond, ancien rider, sillonne l’Ariège avec sa caravane pour écouter les villageois. Gaspard, prêtre montagnard, pousse les jeunes à se dépasser, à contempler la création, et à se débarrasser de leurs addictions. François, prêtre parisien expérimenté, apporte son regard empreint de sagesse sur la nature profonde du sacerdoce. Paul souhaite remporter le championnat de France du clergé à vélo. Le Père Matthieu emmène Jésus en procession dans les quartiers chauds des Philippines. A travers leurs vies données au monde s’esquissent les enjeux de leur engagement et de la prêtrise au XXIe siècle.

Un film produit par Orawa Production,  réalisé par Damien Boyer.

Le film passera au CinéSar à Sarrebourg – voir les horaires

Juste une phrase extraite du film : « Je m’en fous de la religion, ma religion c’est quelqu’un, ce quelqu’un, c’est le Christ… »

Voir la bande-annonce

Pourquoi Sacerdoce ?

C’est à travers le regard et la parole de cinq prêtres que le film prend forme. Chacun a sa personnalité, son charisme propre, son originalité, avec un même appel : celui de servir, d’où le titre Sacerdoce.

Définition de Sacerdoce : Dignité et fonction de ceux qui ont le privilège du sacré ou de certains rapports publics avec la divinité, soit pour offrir les sacrifices et prier au nom du peuple, soit pour transmettre au peuple certains enseignements et bénédictions de Dieu.

Un sacerdoce en crise

Il n’a pas fallu attendre les conclusions accablantes du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) dit rapport Sauvé, pour faire de la prêtrise un sacerdoce en crise. C’est le cas depuis plus de 50 ans, avec la sécularisation croissante de la société. Le metteur en scène Damien Boyer confie :

« Les divers scandales concernant notamment la pédocriminalité n’ont fait que renforcer cette perte de légitimité. Plus personne, ou presque, ne veut devenir prêtre : les séminaires peinent à se remplir, et ceux qui choisissent cette voie savent qu’ils mangeront leur « pain noir » pendant des années, peut-être même toute leur vie. »

« Le nombre de prêtres est en chute libre. « J’ordonne un prêtre par an, j’en enterre douze », confiait un évêque. Ils étaient environ 29 000 en 1995 contre 12 000 en 2020, dont plus de la moitié ont plus de 75 ans, soit l’âge théorique de leur retraite. Il est loin le temps où chaque famille (ou presque) avait un prêtre parmi ses membres. »

Qui sont les prêtres ?

Au sein de l’Église, à l’inverse, la figure du prêtre a manifestement été sacralisée. La stupeur et la honte face aux réalités du rapport Sauvé obligent désormais les catholiques à changer le regard qu’ils portent sur leurs prêtres. Damien Boyer explique : « Tantôt porté aux nues, tantôt diabolisé, aujourd’hui le prêtre est une figure méconnue et controversée et pourtant incontournable dans la foi des pratiquants de la première religion de France, le catholicisme. »

C’est toujours le prêtre qui donne les sacrements : baptême, eucharistie, réconciliation, onction des malades et mariage. La confirmation et l’ordination sont, elles, du ressort de l’évêque. Mais qui sont les prêtres ? Quelles sont leurs motivations ? Quel est le sens de leur engagement ? A la différence de la génération des 50-70 ans, celle des moins de 30 ans n’est pas vraiment en rébellion contre l’Église puisque ces jeunes n’en ont, pour la plupart, jamais été membres. »

« Le rejet laisse place à la méconnaissance ou l’indifférence. Pourtant, si la pratique religieuse catholique est largement en baisse, en France, les références chrétiennes sont partout : dans les noms des villes et des villages, le nom des rues, les fêtes du calendrier ou dans les sculptures et peintures médiévales et classiques. Les prêtres incarnent d’une certaine manière cet héritage chrétien. »

Pourquoi ce film ?

« Les prêtres, figures saintes ou pédocriminels en puissance ? Ces caricatures reflètent le clivage et la polémique autour de leur image, mais aussi de toute notre culture millénaire française imprégnée par la foi judéo-chrétienne. Les prêtres sont un mystère. Plus qu’un simple métier, leur fonction exige un style de vie si radical, celui du célibat, de l’abandon de la paternité et d’un style de vie sobre. Souvent présents dans les moments cruciaux de la vie des croyants (baptêmes, mariages, enterrements), l’intimité du prêtre est pourtant méconnue. Si proches et pourtant inaccessibles, ce film veut donner accès à leur affectivité, à leur vécu, et au quotidien insolite de ces hommes à part », confie Damien Boyer.

Un défi

Le grand-père de Damien Boyer a presque plus connu les prêtres que ses propres parents, car dès ses 12 ans il a été envoyé dans un pensionnat catholique dix mois dans l’année. Son père, élevé au fin fond de l’Aveyron, a connu l’époque où le clocher était au milieu du village et où l’heure de catéchisme quotidienne n’était pas négociable ! Le cinéaste ajoute :

« Mais c’est aussi au travers de quelques figures de prêtres et de bonnes sœurs que son intérêt, sa foi personnelle en Jésus s’est éveillée. Personnellement, je n’ai pas connu les traditions de l’Église catholique par réaction de ma famille convertie au protestantisme, mais j’ai hérité d’un enseignement chrétien qui valorise une relation directe avec le divin. »

« Aussi le prêtre, médiateur entre Dieu et les hommes est pour moi une réalité aussi étrange qu’incompréhensible. J’ai réalisé le film Et je choisis de vivre, celui dont les « diffuseurs ne voudront jamais » parce qu’il parle du deuil, et pire que ça, du deuil d’un enfant. Et un enfant mort au cinéma ou à la télévision, ce n’est pas vendeur.

« Pourtant nous l’avons fait, et ce film a été élu meilleur documentaire cinéma par Allociné. C’est alors qu’un ami catholique m’a lancé un défi : ‘Nos prêtres sont décriés, fatigués et ne se sentent pas représentés par l’image renvoyée par les différents scandales. Et si toi, qui n’es pas catho, tu faisais un film sur les prêtres, et apportais ton regard décalé sur cette réalité ?' »

« Courageux, mais pas téméraire, je sais que le terrain est sensible, voire miné, potentiellement connoté politiquement et dangereusement clivant. Je n’ai surtout pas envie de faire de la propagande. Les récents scandales mis en lumière (c’était avant le rapport Sauvé) dans la presse ou sur grand écran : Spotlight ou Grâce à Dieu me font hésiter. »

« C’est le genre de sujet où l’on peut facilement se prendre les pieds dans le tapis. Cela méritait donc réflexion. »

Qui est Damien Boyer ?

Damien Boyer est un réalisateur, scénariste et directeur de la photographie français. Il a créé sa société de production Orawa Production pour produire des films documentaires, travailler avec les ONG et réaliser des reportages, notamment pour France 2, M6, France O, RMC découverte, C8, etc. sur les faits de société correspondant aux valeurs qui l’animent. En 2019, il réalise un long métrage documentaire Et je choisis de vivre diffusé au Cinéma puis sur France 5. Il est élu meilleur documentaire par les spectateurs sur Allociné.

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