Hettange-Grande Notre Dame de l’Espérance

« L’Église se rajeunit ! Grâce à vous ! »

C’est avec ces mots que j’introduisais la célébration de l’appel décisif des catéchumènes
dans notre diocèse. Ils étaient plus de quatre-vingts à Metz, La plupart de ces
catéchumènes sont des jeunes, âgés de 18 à 35 ans. Ils ont découvert la présence de
Dieu sur leur chemin de vie, la vie ordinaire avec ses joies et ses peines, un itinéraire qui
leur est personnel. A surgi dans leurs cœurs la question du sens de la vie humaine. Ils
ont compris que la réponse se trouvait du côté des religions, et tout particulièrement
celle qui affirme Dieu fait homme, Dieu reconnu et identifié en la personne de Jésus.
Dieu qui a été vu, touché et entendu.
Tout naturellement, je fais alors remarquer à certains chrétiens qui me disent trop
souvent que l’Église vieillit, que c’est une observation exacte puisqu’ils se regardent
eux mêmes et, nécessairement, constatent qu’ils vieillissent. C’est normal. Or, regarder
autour de soi et rencontrer ces catéchumènes, parler de sa foi, permet aux jeunes de
s’approcher paisiblement de la communauté chrétienne. Ce que nous observons ainsi
est certainement le début d’un changement dans notre société, d’autres jeunes vont les
suivre. De même, logiquement, ces catéchumènes savent, au fond d’eux-mêmes, que
les questions de société, qui sont posées aujourd’hui autour de la vie, peuvent avoir une
belle et vraie réponse autre que juridique ou législative. Car accueillir Dieu dans sa vie la
transforme. Ce qui naît ainsi dans notre société et notre Église rejoint le temps
liturgique que nous vivons. On y perçoit une vraie cohérence. Les catéchumènes en sont
souvent très touchés et émus. D’abord le temps du carême, qui a préparé les cœurs à
Pâques pour célébrer la victoire de Dieu sur toutes les logiques mortifères et les idoles –
les faux dieux – tout particulièrement celles qui absolutisent l’homme et ses pouvoirs.
Déjà d’autres logiques, qui accueillent et valorisent la vie, se développent et sont de
mieux en mieux comprises et partagées. C’est la victoire de l’amour sur la mort, visible
dans la résurrection de Jésus, confirmant la logique de l’Amour infini. Elle s’exprimera
fortement à la veillée pascale lorsque l’église, plongée dans la nuit, verra apparaître la
lumière du cierge pascal, signifiant la victoire sur les ténèbres obscures de la mort, de
notre péché et du mal. Cette lumière se propagera et rayonnera avec les petits cierges
de chaque participant, annonçant une réelle renaissance. Les catéchumènes
l’expérimenteront en étant alors plongés, par leur baptême, dans la mort et la
Résurrection du Christ, pour une vie nouvelle. Une vie qui les rajeunit eux aussi.
Oui, l’Église, dans notre diocèse, comme dans tous les diocèses de France, se rajeunit.
C’est le slogan qu’il nous faut proclamer, répéter et intérioriser au matin de Pâques.
« L’Église se rajeunit. »

+ Mgr Philippe Ballot
Archevêque-évêque de Metz