Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Mercredi 24 mai

Commentaire de l’évangile du jour : « Qu’ils soient un comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)

Cette prière d’abandon de Jésus au soir de sa crucifixion, au soir de son départ, résonne d’une manière particulière avec ce deuxième départ marqué par son Ascension, et dans la perspective de la Pentecôte.

Jésus prie. Il prie pour ses disciples, il prie pour nous. Jésus nous englobe tout entier dans sa prière. On sent bien à travers ses mots son désir que cette union parfaite et particulière qu’il a avec son Père s’étende jusqu’à nous et que nous en soyons partie prenante : “garde mes fils uni dans ton nom”, “qu’ils soient un comme nous-mêmes”, “et pour eux je me sanctifie moi-même (je m’offre moi-même entièrement à toi), afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés (entièrement à toi) dans la vérité”. Jésus n’attend pas la Pentecôte pour nous unir à son Père. Au soir de sa passion, il fait de sa prière, une prière de demande, “pour que tous soient un !”.

Ce passage nous dévoile le dessein de Dieu pour les hommes : que nous devenions fils dans le Fils. Le Christ ne revient pas à son Père seul. C’est cette union, cette identification qui inspirera les Pères de l’Église : “Notre Dieu s’est fait homme, pour que l’homme soit Dieu”. Dieu nous désire unis à Lui, tout entier. Pour que nous ayons tout en commun avec Lui. Et ce désir d’union au Père ne prend racine que dans l’union en la personne de Jésus Christ qui nous le fait connaître. Cette conformation ne peut se faire qu’en refusant ce qui conduit au mal, au “Mauvais”, ce qui rompt les liens avec nous-mêmes, les autres et Dieu.

Le Christ nous pousse hors de nos sentiers préétablis, vers les périphéries. Plutôt que quelques bonnes actions charitables, Il façonne notre être intérieur. Ce désir d’union de Dieu en nous ne trouve alors qu’une résistance : celle de notre liberté. Dieu n’est pas celui qui capte pour lui même, qui accapare, qui éloigne. Son projet d’amour en Jésus est de nous reconnaître chacun, comme sujet singulier et de nous aimer. Face à un Dieu absent, voir hermétique aux événements angoissants et malheureux autour de nous, cet évangile nous parle. Il vient nous redire que Dieu n’attend qu’une chose : que nous choisissions le chemin qui est celui de la conformation au Christ.

Que chaque jour, avec l’aide de l’Esprit, nous nous redisions en nous-même, “c’est en toi que je mets ma confiance”. Comme un souffle de vie, cet acte de foi nous pousse vers les autres, nous pousse à choisir le bien, le partage, la communion, l’amitié. Il nous aide à mettre de côté l’injustice, l’égoïsme, la cupidité qui toque souvent à la porte de notre cœur. L’Esprit de Pentecôte travaille toujours comme le travailleur de l’ombre, sans même que nous nous en apercevions. Il nous façonne, jour après jour.

Quand je faisais mes études, l’un de mes profs terminait toujours ses mails par cette signature : “dans cette attente”. Dans l’attente d’une lecture, dans l’attente d’une réponse du destinataire. Ramener à notre recherche de Dieu, ces mots pourraient introduire/conclure nos prières. Dans cette attente d’une réponse, dans cette attente de m’unir à Toi, ou de découvrir combien plus Toi Seigneur tu désires t’unir à nous.

Dans cette attente…

Antoine Morel

Partager