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Mardi 5 avril

Commentaire de l’Évangile du jour: « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS » (Jn 8, 21-30)

Entre le pardon de la femme adultère et la guérison de l’aveugle de naissance, Jésus affronte ses contradicteurs. Ils sont appelés « les Pharisiens », « les Juifs », « la foule », « les habitants de Jérusalem ». Visages mouvants mais une seule attitude : ils ne comprennent pas. Ils ne veulent rien comprendre. Ce serait presque drôle, si Jésus ne savait pas qu’il discute avec ses assassins (« quand vous aurez élevé le Fils de l’homme… »). Voilà un modèle de dialogue de sourds. Sur trois phrases, ils ne retiennent que la première (« Je m’en vais ») et la déforment. Jésus affirme « Je suis » comme Dieu et ils répondent bêtement « Qui es-tu ? » – quelques versets plus tard, ils comprendront et seront pris de furie meurtrière.

Des gens comme ça, nous en rencontrons tous les jours. Notre pays est une grande Jérusalem, où des millions de gens sont prêts à polémiquer avec le croyant de service, en faisant tout leur possible pour qu’on ne parle pas de l’amour de Dieu. Quand j’étais jeune, c’était Jean-Paul II et les préservatifs ; aujourd’hui, ce sont les prêtres pédophiles ; demain ce sera autre chose. Les Juifs de Jérusalem, eux, se vantent de descendre d’Abraham et ne comprennent ni le Fils ni le Père. Ils sont « d’en-bas », « de ce monde », « menteurs », fils du démon. Jésus bataille pour se frayer un chemin dans les coeurs. La Parole « n’a pas accès » en eux, pourtant, il s’obstine. Il y a bien de la tristesse dans la phrase « vous me chercherez et vous mourrez dans votre péché ». C’est la discussion de la dernière chance pour eux. De même que Jésus a refusé de condamner la femme adultère, il refuse de les abandonner à leur endurcissement. Il poursuit la pénible conversation, comme c’est notre vocation à nous aussi de ne pas refuser notre humble vérité à nos frères non-croyants. Et la Parole agit : « beaucoup crurent en lui ». Bien sûr, quelques minutes après, certains voudront le lapider, et quelques mois après, ils l’enverront à la mort. Or toute la mission de Jésus est là : « dire pour le monde » qui est Dieu. Jésus ne se taira que devant Pilate. Alors il enseigne, entre invectives et témoignage : c’est « agréable » à Dieu. De ces Juifs obtus, Dieu fera la première Eglise, après la Pentecôte.

Qui est cette foule, que Dieu, obstinément, vient chercher ? C’est moi. Le peuple dont Dieu se plaint dans les impropères du Vendredi Saint, c’est moi. Aussi bouché qu’un anticlérical, combien de fois est-ce que je refuse l’accès de mon coeur à sa parole ? De carême en carême, Jésus multiplie les missions de la dernière chance : il s’en est allé, nous le cherchons, et il ne cesse de revenir pour nous extraire de notre péché.

Léonard et Clotilde

 

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