Les jeunes et l’ésotérisme – Formation pastorale des jeunes

Les animateurs de pastorale des jeunes du diocèse se sont réunis samedi 3 février 2024 à Metz pour une formation sur le thème de l’ésotérisme. Le père Jean-Christophe Thibaut, spécialiste du sujet, est intervenu. 

L’ésotérisme se diffuse de manière générale dans notre société et touche particulièrement les jeunes, notamment à travers les réseaux sociaux. La formation avait pour but de sensibiliser les animateurs à cette réalité et de leur proposer des pistes pour aborder le sujet avec les jeunes, en les aidant à discerner ce qui n’est pas compatible avec la foi chrétienne.

Le Service diocésain pour l’évangélisation des jeunes (SDEJ) a fait appel au père Jean-Christophe Thibaut, prêtre du diocèse de Metz, auteur de romans et de livres sur les pratiques ésotériques. Lui-même attiré par l’occultisme dans sa jeunesse, il s’est converti puis est devenu prêtre.

C’est avec une citation de Chesterton qu’il a introduit la journée : « Le malheur de nos contemporains n’est pas de croire à rien : leur malheur est de croire à tout et à n’importe quoi, n’importe qui.« 

Découpée en quatre modules, nous avons commencé notre journée par la présentation de la diffusion culturelle de l’ésotérisme dans la société. De manière générale, l’ésotérisme connaît un regain d’intérêt. Il n’est plus tant connu sous les formes qui avaient l’habitude de faire peur. Par exemple, le cliché des méchantes et vieilles sorcières de dessins animés a été remplacé par les sorcières 2.0 qui ne font plus peur et deviennent des modèles (Hermione Granger). La nouvelle sorcière est tendance, branchée, jeune et très présente sur les réseaux sociaux. Les thérapies alternatives (yoga, sophrologie…) se développent, mêlant des discours ésotériques, psychologiques ou parareligieux. Elles infiltrent le milieu scolaire ou l’Église.

Ensuite, l’intervenant a traité cette question chez les jeunes en particulier. Les portes d’entrée sont nombreuses et variées : réseaux sociaux, littérature, internet, films, séries, jeux vidéo, mode ou musique. Les influenceurs « ésotériques » ont plus de poids que les influenceurs chrétiens. Les jeunes estiment la fiabilité d’un discours en nombre d’abonnés plus qu’en termes de contenu proposé. Une confusion s’est installée dans le vocabulaire : pour la plupart des gens, l’exorciste n’évoque pas un prêtre. Les pratiques sont banalisées : le spiritisme se vend en jeu de société, dans les grandes surfaces. Le « Charlie charlie challenge » avait, un temps, envahi les cours de récrécréation.

Le père Jean-Christophe a donné quelques clés comme l’accompagnement et le dialogue avec les jeunes, plutôt que l’interdiction. Il invite les animateurs à se renseigner pour pouvoir être crédibles dans l’échange. Il est nécessaire de rappeler aux jeunes la frontière entre magie et féérie, le danger de s’éloigner du réel.

En début d’après-midi, le père Thibaut nous a parlé des thérapies alternatives. Depuis l’antiquité, philosophie et médecine traditionnelle se confondent, dans une vision panthéiste du monde. On pense que les organes du corps et l’esprit sont liés au cosmos, aux astres. La médecine moderne occidentale naît avec Pasteur. Mais, depuis la découverte du sida et de plusieurs scandales pharmaceutiques, on en vient à se méfier de la médecine. Aujourd’hui, l’humain veut se recentrer sur le soin de la personne dans sa globalité. On compte plus de 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique. Pour discerner lesquelles sont à éviter, il faut prêter attention à la présentation de la pratique, que rien ne soit occulté. Les diplômes (faciles à obtenir), la gratuité et la présence d’objets religieux chrétiens ne sont pas des critères suffisants.

Enfin, le quatrième module traitait des pratiques occultes. Il existe trois portes d’entrée : le yoga, le magnétisme et la magie. Le père Jean-Christophe nous a expliqué le développement du yoga dans l’histoire, la façon dont il a été politisé pour l’Occident. Le magnétisme a détourné le geste religieux de l’imposition des mains. Dans le reiki par exemple, l’imposition s’accompagne d’incantations pour appeler des énergies d’anges déchus, les démons. Dans le cas de la magie, le spirituel est instrumentalisé pour des besoins immédiats. La Bible et le Catéchisme de l’Église catholique nous mettent en garde contre les pratiques occultes qui ouvrent des portes au démon.

Après cette riche journée de formation, nous avons partagé un temps d’information sur les événements à venir. Philippe Gonigam, délégué diocésain pour la pastorale du sport, est venu présenter l’opération Basket collect qui aura lieu au Frat’day, le 25 mai prochain.

Aurélie Durand
Chargée de mission au SDEJ

 

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