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Mardi 9 avril

Commentaire de l’Évangile du jour: « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme » (Jn 3, 7b- 15)

Nous sommes au chapitre 3 de l’Évangile selon saint Jean : Jésus commence sa vie publique au coeur de Jérusalem, en pleine fête de la Pâque et il chasse les marchands du Temple. Impressionné par ce geste qu’il interprète comme un signe messianique, Nicodème vient discrètement interviewer Jésus. Juste avant notre passage, il déclare à Jésus : « nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu en docteur ; personne en effet ne peut faire ces signes que tu fais, si Dieu n’est avec lui ». Nicodème parle donc de ce qu’il sait, et témoigne de ce qu’il a vu. Mais son enseignement est loin d’être terminé !

Nicodème est un docteur : sa mission est d’expliquer la Loi, en disant comment appliquer la volonté de Dieu dans le culte du Temple, dans les relations entre les gens, dans la cuisine, le travail, etc. Ce sont des choses de la Terre. Jésus ne vient pas détruire tout cela, mais l’accomplir : la Loi, c’est Lui ! Jésus, le docteur du Ciel, enseigne alors le docteur de la Terre. Jésus tient à Nicodème le discours qu’il tiendra aux pèlerins d’Emmaüs, dont Luc parle dans son évangile : il explique tout ce qui Le « concerne » dans la Loi et les Prophètes (Luc, 24, 27). La leçon que fait Jésus à Nicodème, et à nous aujourd’hui, consiste à faire comprendre qui Il est à partir de ce que dit l’Ancien Testament.

Nous ne connaissons qu’avec difficulté les choses de la terre, et « les choses du ciel » nous sont inaccessibles : c’est le constat du livre de la Sagesse (Sagesse, 9, 16-17), qui s’ouvre sur un espoir car l’Esprit Saint, lui, nous fait accéder à la volonté de Dieu. « Nul n’est monté au ciel » : voilà le cri de détresse d’un certain Agour, qui constate que l’homme est ignorant et loin de Dieu. « Qui est monté au ciel et en est descendu ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? », écrit Agour, « Quel est son nom, quel le nom de son Fils ? Toi, Tu le sais ! » (Proverbes, 30, 4). Jésus témoigne qu’il est ce Fils qui unit le ciel et la terre. La troisième référence est citée explicitement par Jésus : c’est le Serpent de bronze (Nombres, 21, 4-9). Dans cet épisode bizarre, pour guérir les Hébreux attaqués par des serpents, Moïse forge un serpent en métal et le suspend en haut d’un mât. Jésus applique l’anecdote à sa propre mort salvifique : ceux qui le regarderont auront non une simple guérison, mais la vie éternelle.

Quand le divin débarque dans sa vie, Nicodème réagit comme Marie devant l’ange Gabriel et s’exclame : « Comment cela peut-il se faire » ? Nous sommes devant une Annonciation : Jésus est « né de l’Esprit », il a grandi et désormais, nous invite à naître nous aussi d’en haut. Cette mystérieuse naissance revient à suivre Jésus dans toute sa vocation : le Ciel et la Croix. C’est en étant « élevé » sur la croix, lors de son supplice, que Jésus est à la fois tout en bas dans le supplice et tout en haut, comme le guide qui mène au ciel. Pas besoin d’être docteur de la Loi pour suivre Jésus – Marie a d’ailleurs l’air de comprendre plus vite la Parole de Dieu ! Mais il est tout de même normal que Nicodème n’ait pas tout compris tout de suite, il n’avait même pas encore vu les événements dont parle Jésus ! Or Nicodème, au chapitre 19 de l’évangile de Jean, est aussi celui qui apporte cent livres (32 kg!) de luxueux parfums pour ensevelir Jésus. Il a bien suivi Jésus jusqu’au bout, dans la nuit, dans le désespoir et l’incompréhension.

A notre tour, acceptons de naître d’en haut. Ne perdons pas notre temps à discuter des choses de la terre, mais tournons nos yeux vers le Ciel. Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver !

Léonard et Clotilde

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