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Mercredi 3 avril

Commentaire de l’Évangile du jour: Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain (Lc 24, 13-35)

Deux disciples marchent sur la route, j’aime à penser qu’il pourrait s’agir d’un couple. Il y a Cléophas mais l’autre reste anonyme. Or Saint Jean nous dit (ch19, v25) que Marie, femme de Cléophas, faisait partie des femmes qui étaient au pied de la Croix lors de la crucifixion de Jésus.

J’imagine donc que Cléophas et son épouse s’en retournent ensemble chez eux. Ils partagent en chemin ce qu’ils ont vécu, leurs espoirs déçus ; cependant lorsque Jésus les rejoint, alors qu’ils ne l’ont pas reconnu, ils partagent simplement, ils ouvrent leurs cœurs et font simplement part de leur désarroi, de leurs doutes. « Nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. A vrai dire des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand dès l’aurore elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps, elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau et ils ont trouvé les choses comme les femmes leur avaient dit ; mais lui ils ne l’ont pas vu ». Un peu comme Thomas un peu plus tard ils sont incrédules, ils ne comprennent pas. Et que fait Jésus ? Jésus les prend là où ils en sont. Il marche avec eux, à leur rythme, se met à leur portée et plutôt que de se faire reconnaître, il leur parle et les fait réfléchir. Comment fait-il ? En partant de ce qu’ils connaissent : l’Écriture. Ce qui valait pour les disciples vaut aussi pour nous. Aujourd’hui encore, il marche avec nous, à nos côtés, à notre rythme et, comme les disciples, nous ne le reconnaissons pas. Parce que nous ne le cherchons pas où il est ; la même interpellation s’adresse à nous : Esprits sans intelligence ! autrement dit familièrement espèce de nigauds !

Arrivant à destination, ils s’efforcèrent de le retenir « Reste avec nous car le soir approche et déjà le jour baisse » ; Pourquoi ? Peut-être sentent-t-ils au fond de leur esprit quelque-chose qui bouge, une petite lumière qui s’allume. Le Christ ne s’impose pas, il attend que nous l’invitions dans notre cœur à partager nos vies et lorsqu’il rompt le pain et le leur donne en partage, il disparaît à leurs yeux, mais il reste présent dans ce pain. L’ont-ils compris de cette manière ? Ont-ils réalisé cette présence nouvelle ? Sans doute, car loin d’être déçus, ils échangent ce qu’ils viennent de vivre, et font une relecture de ce qu’ils ont vécu. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Ecritures » Comme souvent, nous nous rendons compte après coup de la présence de Dieu dans nos vies.

Forts de cette découverte et de la joie qu’ils ne peuvent garder pour eux, ils se remettent en route pour, immédiatement, partager avec leurs compagnons leur joie d’avoir rencontré Dieu. Alors nous aussi, à la suite des disciples d’Emmaüs, partageons la joie du Christ ressuscité qui marche à nos côtés.

IL est vraiment ressuscité.

Luc Fabert

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