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Samedi 16 mars

Commentaire de l’évangile du jour : Est-ce de Galilée que vient le Christ ? (Jn 7, 40-53)

La scène de l’évangile se passe en automne, dans le Temple de Jérusalem, au cours de la fête juive des Tentes où, pendant une semaine, les juifs religieux mangent et dorment dans des cabanes, pour faire mémoire des 40 ans passés dans le désert après la sortie d’Égypte. Jésus s’est présenté comme la source d’eau vive : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive… » Il s’est identifié au rocher que Moïse frappa jadis au désert et d’où l’eau avait jailli (Ex 17,1-7 et Nb 20,1-13 ; cf. 1 Co 10,4). D’où les discussions qui surgissent entre les auditeurs. Certains voient en Jésus le nouveau Moïse, « le prophète annoncé » en Dt 18,15.

D’autres voient en lui le « christ », c’est-à-dire le « messie », le successeur de David envoyé par Dieu pour restaurer la royauté en Israël. Mais l’origine galiléenne de Jésus interroge : c’est de Bethléem, la ville de David, que doit venir le messie et non de Nazareth en Galilée ! Tout cela conduit sans doute à un attroupement dans le Temple, ce qui provoque l’intervention des gardes, envoyés par les chefs religieux pour arrêter le fauteur de troubles, qu’ils ont depuis longtemps décidé de faire mourir. Mais les gardes n’arrêtent pas Jésus ! Ils s’interrogent, comme la foule qu’ils sont venus disperser : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! » reviennent-ils dire à ceux qui les ont envoyés. Ainsi, tous s’interrogent sur l’identité de Jésus, et donnent des réponses diverses. La controverse atteint même le grand conseil du Sanhédrin qui traite la foule avec dédain : « ils sont ignorants ! ce sont des maudits ! »

Un seul membre va oser s’interposer pour rappeler que la Loi de Moïse ne permet pas de juger un homme sans l’avoir écouté. Il s’agit de Nicodème, un pharisien influent (Jn 3,1), qui est venu rencontrer Jésus de nuit (cf. Jn 3,1-21) et qu’on retrouvera lors de la mise au tombeau : il apportera 100 livres de myrrhe et d’aloès (Jn 19,39), c’est-à-dire environ 32 kg, ce qui est énorme et dépasse même la quantité employée pour des obsèques royales. La présence de Nicodème à l’inhumation de Jésus, son intervention demandant un procès en règle, et sa rencontre avec Jésus de nuit, tout cela fait comprendre, même si ce n’est pas explicitement dit, qu’il est devenu un disciple de Jésus, peut-être même est-il devenu membre de la communauté johannique ; en effet, les autres évangiles ne parlent pas de lui ! Et nous, que disons-nous sur Jésus à ceux qui nous entourent ?

Osons-nous nous présenter comme des disciples de Jésus à ceux qui ne croient pas en lui ? Et surtout, croyons-nous vraiment que celui qui va être mis à mort et sera enterré est le Fils unique de Dieu, envoyé pour sauver le monde (Jn 3,17 et 4,42) ?

Fr. François-Dominique CHARLES op

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