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Mardi 13 février

Commentaire de l’Évangile du jour: « Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! » (Mc 8, 14-21)

Sur le lac, dans le barque, Jésus enseigne ses disciples, et parle d’une manière énigmatique, en utilisant l’image du levain qui fait lever la pâte à pain. Les disciples réagissent à l’enseignement, mais de travers. L’image les ramène à la question de l’intendance – épisode de vie communautaire ou familiale qui nous avons tous vécu : qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Pourquoi n’as-tu rien fait ? La dispute éclate, et Jésus les réprimande. Pour comprendre combien il peut alors souffrir de leur incompréhension, il faut revenir au début du chapitre 8 : à la multiplication des pains.

La foule avait fait le choix de ne pas rentrer chez elle pour écouter Jésus – ils étaient restés tellement longtemps qu’ils n’avaient plus de forces pour rentrer chez eux. Alors Jésus a pitié et les nourrit. Peu après, des Pharisiens lui demandent un signe : Jésus le leur refuse, en affirmant qu’il ne fait pas de signe. Or il vient de nourrir des milliers de gens miraculeusement, avec quelques pains !Si la foule reste avec Jésus, alors il agit pour elle. Si les Pharisiens exigent un signe, ils n’en ont pas. Se mettre à l’écoute ou tenter Dieu : les Pharisiens ont fait le mauvais choix, celui du coeur fermé. Les disciples montrent une troisième attitude. Ils se querellent parce qu’après le miracle, il n’ont pas pensé à emporter les restes dans le bateau. Ils en avaient pourtant ramassé sept paniers : il y a quoi rager. Comme les Hébreux nourris par la manne au temps de l’Exode, ils auraient bien aimé faire des réserves avec la grâce de Dieu. Pourtant, ce que Jésus voudraient qu’ils gardent de cet épisode, c’est le souvenir du miracle lui-même – et pas un en-cas pour la suite. !

La foule ne voulait pas de signe : ces braves gens avaient faim et ont été rassasiés, par la parole et par le repas. Le signe est bien destiné aux disciples, pour qu’ils comprennent la puissance de leur maître. Or ils se souviennent du nombre de pains et de paniers, mais n’en ont pas tiré des conséquences pour leur vie de foi. Pour nous aussi, Dieu agit : nous pouvons faire mémoire des signes qui nous ont été donnés, donnés pour nous faire grandir dans la confiance et pas comme garantie matérielle. Oui, prenons le temps de nous souvenir des miracles qui ont été faits pour nous : Dieu a agi, dans une maladie, une blessure familiale ou un drame professionnel ; il a apporté le pardon, il a donné la foi à des proches. Nous avons accueilli sa grâce, pas comme une assurance contre les futurs autres problèmes de notre vie, mais mieux : comme la certitude que Dieu était réellement là, et qu’il sera là, pour toujours. Nous pouvons alors renoncer à nos petites économies et prier le Notre père dans l’abandon : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».

Regarder sans voir, écouter sans entendre : Jésus a déjà dit cela à propos de la foule, plusieurs fois. Quand il parlait en images à la foule, il expliquait en privé aux disciples. Et là, il a l’impression que cela ne sert à rien. Nous les disciples, nous sommes une foule comme les autres. Nous comprenons mal ce qu’il y a à comprendre, c’est-à-dire que suivre Jésus n’est pas suivre un cours mais être avec lui et en être transformé. Heureusement, Jésus vient encore au secours de notre manque de foi et nous aide à faire mémoire de sa proximité. Comme Jacob qui « sort de son sommeil » (Genèse, 28, 14), nous pouvons alors nous écrier : « En vérité, le Seigneur est en ce lieu ! Et moi, je ne le savais pas. » C’est lui-même qui nous le rappelle.

Léonard et Clotilde

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