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Mardi 6 février

Commentaire de la lecture du jour: « Tu as dit : “C’est ici que sera mon nom.” Écoute donc la supplication de ton peuple Israël » (1 R 8, 22-23.27-30)

Nous voici à la consécration du Temple bâti par Salomon. C’est le plus grand chantier élaboré sous son règne. Le temple est construit selon l’architecture religieuse de l’époque et rappelle les temples phéniciens ou cananéens – il n’y a pas d’antécédent de temple hébraïque, puisque les Juifs avaient opté jusqu’alors pour un sanctuaire transportable de camping.

Enfin, ça y est, la construction est achevée. Et Salomon préside sa consécration. La prière qu’il prononce est pleine d’humilité. La Création elle-même ne peut contenir le Seigneur ; comment un édifice construit par les hommes le pourrait-il ? Mais il était nécessaire de bâtir une Maison pour le Seigneur. Aussi, maintenant qu’elle a été construite, Salomon supplie le Seigneur d’être attentif aux prières qui seront prononcées dans ce lieu.

Je m’interroge, alors que le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris avance à pas de géant, sur le besoin que nous ressentons, pauvres hommes, de construire de somptueux édifices religieux. Le Christ nous a laissé des consignes sur la prière, sur la façon de nous adresser à Dieu, et il nous a assuré que « quand deux ou trois sont réunis en [son] nom, [il est] là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20) – je ne crois pas qu’il se soit exprimé sur le lieu de culte proprement dit, à part pour recommander de prier à l’écart.

D’un côté, nous avons besoin de ces édifices majestueux, nous nous réjouissons des statues, de l’or, de la hauteur des voûtes, de la beauté des vitraux… Nous rencontrons Dieu dans cet environnement esthétique créé par l’homme pour faciliter cette rencontre, justement. D’un autre côté, devant la simplicité et la beauté de la nature, ou tout bêtement sur le chemin du travail ou dans notre cuisine, nous pouvons être saisis profondément par la présence de Dieu et le prier avec force et confiance, certains d’être aimés et entendus.

C’est un peu comme en amour. Parfois, nous mettons les petits plats dans les grands, nous prévoyons des surprises, des cadeaux somptueux, des actes héroïques ou loufoques. Et parfois nous nous contentons de préparer une tasse de café le matin ou de veiller à ce qu’il y ait des chemises propres. Qu’importe : c’est toujours le même amour.

C’est toujours la même prière, le même appel, la même supplication, le même élan vers le Seigneur, que nous nous trouvions à Notre-Dame de Paris, à la cathédrale de Metz, à la chapelle de Ronchamp ou dans notre chambre. Le Seigneur, dans les cieux où il habite, écoute et pardonne.

Marie Julie Leheup

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