Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Samedi 11 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? » (Lc 16, 9-15)

Jésus enseigne à ses disciples et comme parfois nous le remarquons avec les enfants « les murs ont des oreilles », ici ce sont les pharisiens qui écoutent aux portes !

Les pharisiens sont désignés par Jésus comme ceux « qui aimaient l’argent ». Dans notre société matérialiste où nous mesurons l’importance de l’argent, nous n’aimerions pas être désignés ainsi et pourtant, ne sommes-nous pas un peu de ceux-là ?

L’argent permet de faire et d’acheter tellement de choses qu’il captive et attire irrésistiblement. Aux yeux du monde et à nos yeux, beaucoup de nos biens sont légitimes par notre travail, notre engagement par exemple mais le sont-ils aux yeux de Dieu ? Non, Jésus est catégorique « Dieu connait vos cœurs ; en effet, ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu ». Le risque est donc réel de fourvoyer son cœur, de se laisser corrompre par l’avidité, le prestige et de se laisser happer par le toujours plus ou mieux. Il est difficile de se tenir à la fois dans la logique du don à laquelle Jésus appelle et celle de possession, de l’avoir qu’engendre notre société. L’argent a quelque chose de pervers car il est en mesure à notre insu d’occuper notre cœur et de le détourner de Dieu « vous êtes de ceux qui se font passer pour des justes aux yeux des gens », c’est violent mais ne sommes-nous pas un peu de ceux-là, nous qui donnons toujours de notre superflu ?

Et Jésus de dire un peu plus en amont de l’évangile « tu es fou : cette nuit même on va te redemander ta vie » (Lc 12,20). Le propos de Jésus est radical et ferme « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ». Est-ce à dire qu’il faille tout laisser ! Non, je ne pense pas mais comme bien souvent sur le chemin spirituel, il est question de sobriété et de vigilance ! Prendre garde à soi et avoir une attention toujours en éveil. Tant que notre cœur n’est pas devenu le trône de Dieu, il est en danger permanent et nous avec parce qu’éternellement attiré à l’extérieur de nous-même. Or la vie est au-dedans de nous dans cette communion d’être par participation à la vie même du Dieu-Trinité « la vie de quelqu’un même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède» (Lc 12, 15) nous invitant à être « riche en vue de Dieu » (Lc 12,21). Il en va de notre responsabilité, de notre liberté pour notre salut et celui du monde.

Seule la sobriété des pensées et des soucis permet l’union à Dieu et sa connaissance contemplative. Cependant, en permanence, la société comme nos penchants, nos désirs fugaces, nos centres d’intérêts, nos attachements et insécurités intérieurs, nous tirent à l’extérieur de nous-même, loin de l’essentiel. Ils nous agitent et nous compliquent la vie. La sobriété, au contraire, aide et conduit l’homme à se simplifier. Elle lui donne, la grâce aidant, un cœur « pur » c’est-à-dire qui se tourne absolument vers la contemplation du bien véritable, Dieu-amour et qui le cherche inlassablement. Demandons à l’Esprit Saint de préserver notre cœur de la captivité des biens de ce monde, de soutenir notre vigilance, pour ne pas être entraîné involontairement vers des biens qui deviennent vite un trésor et aussi son gouffre où Dieu plus de place.

Myriam DUWIG

Partager