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Mardi 7 novembre

Commentaire de la lecture du jour: « Nous sommes membres les uns des autres » (Rm 12, 5-16b)

Comme souvent, chez saint Paul, c’est tout un programme de vie qui nous est exposé. Nous lisons aujourd’hui un développement de l’analogie entre le corps du Christ, dans son sens mystique, c’est-à-dire l’Église, et le corps humain constitué de différents membres – et notamment sur l’utilité de chaque membre. Saint Paul parle ici des différents dons reçus par chacun, dons qui peuvent être compris dans le sens de charismes, de prédispositions, d’affinités particulières. Ces dons ont été déposés en nous à notre création ou ultérieurement.

Tout paraît simple, facile et évident dans le monde selon saint Paul – c’est du moins l’impression que j’en retire. Celui qui a le don de prophétie prophétise – mais à proportion du message confié – ; celui qui a le don de servir sert ; celui qui est fait pour enseigner enseigne, et ainsi de suite… C’est merveilleux. Ce n’est quand même pas le monde des Bisounours, puisqu’il est question du mal, des épreuves, des persécutions, de ceux qui pleurent – mais presque. Autrement dit : « Chacun son métier et les vaches seront bien gardées ».

Tout le problème est de trouver sa place dans ce monde presque parfait – non, le monde n’est pas parfait, mais saint Paul, nourri à haute dose par l’Espérance, en a une vision façon « Royaume des Cieux ». Comment trouver son charisme, son don ? C’est loin d’être évident. Souvenez-vous de ce que dit la serveuse automate, dans la complainte du même nom, tirée de l’opéra rock Starmania : « J’sais pas ce que j’aime, c’est mon problème ». Car le don ne se conçoit pas sans affinité, sans joie. Dix personnes auraient beau vous dire que vous êtes fait pour l’enseignement, si la perspective de vous retrouver face à des élèves, loin de vous remplir de joie, vous angoisse profondément, alors il vaut mieux renoncer : votre don ne se trouve pas là. En revanche, si la perspective d’accueillir les fidèles à l’entrée de l’église avec la feuille de messe et un mot gentil pour chacun vous fait sauter du lit le dimanche matin, alors oui, votre charisme est sûrement ici ! Il n’y a pas d’échelle de valeurs dans les dons. Il n’y en a pas de plus noble, de plus utile, de plus beau, de plus gratifiant : chaque don apporte à son destinataire la joie profonde et authentique d’accomplir la volonté de Dieu, de participer à son grand dessein/dessin.

Alors, que répondre à notre pauvre serveuse automate, qui ne sait pas ce qu’elle aime, c’est son problème ? La réponse est bien sûr dans la prière : que l’Esprit-Saint ouvre nos cœurs et nos esprits pour que nous prenions conscience des talents que le Seigneur, amoureusement, soigneusement, a déposé au fond de nous !

Marie Julie Leheup

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