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Samedi 4 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 1.7-11)

Comme il est difficile de trouver sa place ! « Être à la bonne place », « ne pas se sentir à sa place », « céder sa place », « perdre sa place » renvoient à de multiples situations de la vie courante, professionnelle ou sociale, que nous rencontrons régulièrement. Et pour ceux qui n’ont pas hérité de place dans la société, les invisibles qui n’ont pas de rang ou les nouveaux arrivés qui n’ont pas d’origine commune avec nous,  – les « déplacés » -, c’est encore plus difficile. C’est notre quête à tous d’être intégrés.

Dans l’évangile de ce jour, il est question d’invités qui, sans vergogne et calculateurs, s’accaparent les meilleures places lors d’un repas de noce, tant ils sont sûrs de leur propre valeur aux yeux de leur hôte ou tant il est stratégique pour eux d’être vus. Deux mille ans plus tard, ces comportements sont toujours d’actualité, nous les percevons instinctivement chez les autres, et nous nous en rendons aussi coupables certainement. A la suite des pharisiens, nous pouvons nous poser les questions suivantes : quand nous arrive-t-il de rechercher « la meilleure place » ? Pourquoi le faisons-nous ? Que signifie « avoir la meilleure place » pour moi aujourd’hui ? Besoin de briller aux yeux des autres ? De son patron ou de ses collègues ? D’être admiré à travers sa voiture, ses beaux vêtements, la réussite de son conjoint ou de ses enfants, pouvoir étaler sa propre culture brillante ou les responsabilités que l’on nous confie? Se mettre en pleine lumière pour masquer nos faiblesses ou insuffisances ?

J’aime bien ce détail au début de l’évangile : Jésus est invité un jour de sabbat, jour traditionnellement consacré à Dieu dans la culture juive, et c’est ce jour de sabbat qu’il choisit pour faire cette catéchèse aux chefs des pharisiens en les « remettant à leur place ». Seulement, il ne le fait pas avec le ton sentencieux de celui qui sait tout, mais avec la douceur et l‘humilité de celui qui ne veut que le bien et la croissance spirituelle de ses interlocuteurs : c’est pour éviter la honte de se voir relégués qu’il leur conseille de s’asseoir spontanément loin des officiels pour avoir l’honneur d’être élevés par le maître. Prendre la place du serviteur pour être élevé à la dignité de l’ami.

Alors que la logique du monde, en particulier professionnel, nous invite à nous élever, à acquérir de nouvelles compétences, et à développer nos talents, la logique du Royaume nous propose de rejoindre le Christ à la place du serviteur, en mettant nos compétences, notre temps ou notre énergie au service des autres. Il me semble que c’est dans cet équilibre que nous trouverons notre place.

                                                                                                                      Elisabeth Seyve

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