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Vendredi 15 septembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Ton cœur sera transpercé par une épée » (Lc 2, 33-35)

Nous faisons mémoire aujourd’hui de la bienheureuse Vierge Marie des Douleurs, et la liturgie nous propose deux extraits d’évangile, l’un tiré de saint Jean – Marie, au pied de la Croix, reçoit Jean pour fils qui la prend pour mère – et l’autre, tiré de saint Luc – le vieillard Syméon prédit à la toute jeune Marie que son âme sera traversée d’un glaive.

Je me suis toujours demandée pourquoi Syméon avait énoncé cette tragique prédiction. Certes, Syméon, nous dit l’évangile était totalement habité par l’Esprit Saint : « l’Esprit Saint était sur lui (…) Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple » (Lc 2, 25-27) ; il avait donc une connaissance extra-ordinaire, quasi supra-naturelle, de faits qu’il aurait dû ignorer – l’enfant qui provoque la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, le glaive qui transperce Marie – mais enfin, on n’a pas idée ! Quand quelqu’un vous annonce, par exemple, qu’il va être opéré des dents de sagesse, vous résistez à la tentation de lui raconter les effroyables suites opératoires de votre cousin Gaston – parce que c’est précisément cette histoire-là, longue, compliquée, douloureuse, qui vous vient à l’esprit – mais vous vous enquerrez plutôt du nom du chirurgien, de la date et du lieu de l’intervention, du nombre de dents à enlever… Syméon, après la chute et le relèvement, aurait pu omettre le glaive et enchaîner avec les nuits, la fatigue de la jeune mère, et la prise de poids du nouveau-né. Non, Syméon ne s’est pas auto-censuré et il a suivi l’inspiration du Paraclet, infligeant à Marie de façon prématurée une terrible douleur – et je me demande toujours dans quel but : quel bien pouvait-il en découler ?

L’ablation des dents de sagesse permet peut-être de trouver une réponse à cette question. Quand on va être opéré des dents de sagesse, et qu’on s’est un peu penché sur la question des suites opératoires – en essayant de ne plus penser au cousin Gaston – on fait provision de compote, de purée Mousseline®, de crèmes dessert, et on se réjouit de pouvoir encore déguster un steak, croquer dans une pomme, mordre dans un sandwich… L’avertissement de Syméon avait à mon avis pour objectif d’inviter Marie et Joseph à chérir chaque moment passé avec Jésus, à se délecter de sa présence, à se réjouir de chacun de ses progrès.

Les fêtes qui ornent la liturgie sont comme des pierres précieuses : elles ont de multiples facettes, les unes grandes, les autres petites, qui toutes contribuent à mettre la pierre en valeur, à révéler toute sa beauté. La toute petite facette découverte aujourd’hui nous permet de prier ainsi : Vierge Marie des Douleurs, aidez-nous à goûter pleinement chaque instant passé avec nos enfants.

Marie Julie Leheup

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