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Mercredi 13 septembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Heureux, vous les pauvres. Mais quel malheur pour vous, les riches » (Lc 6, 20-26)

Les béatitudes formulées par l’évangéliste Luc ont de quoi nous troubler. Elles nous troublent dans un contexte national et international fragile, dans un monde où quantité de foules sont meurtries, dans leur chair par la guerre, les tremblements de terre, les famines, dans leur esprit par le mal-être de beaucoup, inquièts de l’avenir et avant cela de leur quotidien. Comment accueillir cette parole alors : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme » ?
Mais ces béatitudes ne sont pas une promesse pour aujourd’hui. En cela, l’évangéliste fait le constat que le mal et la souffrance sont des réalités, mais il ne s’y arrête pas à et nous montre un chemin qui, malgré ce mal et ces souffrances, est un chemin de bonheur. Et Jésus, Fils de l’Homme, en est le garant.  C’est la promesse d’une félicité qui ne se limite pas au bonheur de l’homme et de l’homme seul, coupé de Dieu : « Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel. » On ne peut comprendre ces paroles sans les lire à la lumière de leur négatif : « Quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! ». La richesse est-elle un mal en soi ? Faut-il reprocher à celui qui réussit et qui gagne honnêtement et bien sa vie de le faire ? Est-il voué au malheur ? Manger à satiété, est-ce un mal en soi ?  
Que nous dit l’évangéliste du vrai et du faux bonheur ? Le faux bonheur, c’est se suffire des satisfactions d’ici-bas, dans un souci de plaisir égoïste et replié sur soi, qui nous empêchera de connaître le vrai bonheur, la vie avec Dieu et avec les autres. Tout dans la Bible et dans l’histoire de notre humanité nous indique que l’homme est fait pour aimer. Dieu est amour, et il n’y a pas d’amour sans don.  Prenons le temps aujourd’hui de regarder ce que nous avons reçu, ce qui nous profite. Cela participe-t-il à mon bonheur ? A celui des autres ? Et si je faisais un pas vers les autres, et si je décidais, avant de m’inquiéter de ma satiété, de savoir ce dont a besoin mon prochain ? N’y a-t-il pas dans cette voix un plus grand bonheur à trouver ?

Heloïse Parent

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