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Samedi 9 septembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » (Lc 6, 1-5)

Dans l’évangile de ce jour, Jésus donne raison à ses disciples qui ont froissé des épis pour les manger alors qu’un tel acte un jour de sabbat constituait une transgression. Pourquoi Jésus, bien au fait de la culture juive de son temps, justifie-t-il une apparente transgression ? Ce passage nous fait réfléchir au sens de la loi, du règlement, de l’interdit. Notre vie chrétienne est ponctuée de rites liturgiques ; nous ne faisons pas n’importe quoi dans une église ; dans notre vie sociale ou familiale, nous sommes sensibles à « ce qui se fait », et heurtés quand nous sommes témoins de quelque chose «  qui ne se fait pas ». Notre vie sociale obéit à des règles, des lois, et notre société toute entière est protégée par des tabous. C’est bien que le règlement a son utilité. Mais il est au service d’un bien supérieur : la vie en société, l’harmonie familiale, la vie spirituelle.

Au temps de Jésus, même le repos était codifié. Que froisser des épis un jour de sabbat soit une transgression peut nous paraître un peu…insolite à l’heure actuelle, mais cela indiquait un manquement grave au respect du jour de repos prescrit par Dieu. Les disciples étaient donc en train de profaner une loi divine ainsi qu’un règlement humain (le repas du sabbat aurait dû avoir été préparé la veille, or ils arrachent des épis car ils ont faim).

Dans ce passage, Jésus met les points sur les i : « le Fils de l’homme est le maître su sabbat », ce qui fait écho à un autre enseignement de Jésus : « Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose de plus grand que le temple » (Matthieu 12, 6). Le temple de Jérusalem et le repos sacré du sabbat sont des symboles très puissants que Jésus ne cherche pas à piétiner, mais à replacer à leur juste valeur. Dieu est au-dessus de nos lois et de nos repères : « Le ciel est mon trône, et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, et quel lieu me donneriez-vous pour demeure? Où serait le lieu de mon repos ? Tout cela, c’est ma main qui l’a fait, et tout cela est à moi» (Isaïe, 66, 1-3). Il prend plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Il fait passer la charité, la liberté et le discernement avant l’observance stricte de la loi. L’esprit de la loi passe avant la lettre, et une loi qui n’ouvre pas vers un bien supérieur est vide de sens. En les interrogeant sur ce que fit David, Jésus remet en question les Pharisiens qui vénéraient la loi pour la loi et en rendaient les autres esclaves. Cette attitude nous guette encore, deux mille ans plus tard, à chaque fois que nous manquons de recul et de bon sens, quand nous jugeons les autres par rapport à tel rite, façon de faire ou différences dans nos pratiques religieuses. Ce qui compte, c’est la vérité dans laquelle nous nous trouvons par rapport au message évangélique : « Celui que je regarde, c’est le pauvre, celui qui a l’esprit abattu et tremble à ma parole.» Ne nous trompons pas d’objectif et allons à l’essentiel.

Elisabeth SEYVE

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