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Dimanche 10 septembre

Commentaire de la lecture du jour: « Si tu n’avertis pas le méchant, c’est à toi que je demanderai compte de son sang » (Ez 33, 7-9)

Ce dimanche, les lectures nous invitent à traverser une réalité bien délicate à mettre en œuvre : la mission que nous pouvons avoir de vivre la correction fraternelle. On peut repérer quelques critères.

Tout d’abord à partir de la première lecture, le prophète Ezékiel met bien en lumière qu’il s’agit non pas de suivre notre instinct ou notre ressenti, mais il s’agit de réaliser la mission confiée par le Seigneur. S’aventurer sur le chemin de la correction fraternelle n’est pas d’abord une décision personnelle, à partir de nos propres critères, mais il s’agit d’une action que le Seigneur nous demande de réaliser. Ce qui pose d’emblée la question de pouvoir identifier cette action de Dieu. Or il s’agit ici d’abandonner une conduite mauvaise. C’est devant l’objectivité du mal, que Dieu m’invite à réagir.
Mais si Dieu me presse d’agir ce n’est pas simplement en agitant devant moi la menace d’un châtiment, mais bien pour aller jusqu’au bout de la logique de l’amour : « le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour. » Comme le rappelle saint Paul aux chrétiens de Rome : le moteur de toutes nos actions se situe uniquement dans la nécessité pour nous d’aimer. « Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel ».
Mais s’il nous faut dénoncer la conduite mauvaise pour être cohérent avec cette dette de l’amour, les choses n’en restent pas moins complexes à mettre en œuvre ! c’est pourquoi l’évangile nous donne un processus ecclésial permettant de baliser ce type d’intervention : commencer d’abord par une interpellation en tête à tête, puis si c’est insuffisant poursuivre cette correction fraternelle avec quelques autres témoins, enfin si le trouble persiste, c’est toute l’Église qui est mis en regard de cette nécessaire dénonciation. C’est n’est qu’au terme de cette correction fraternelle par étape qu’un échec peut être constaté.
Si ces critères et mode opératoire ne donnent pas de solutions simples et toute-faites, elles nous permettent de mieux comprendre et saisir la place et l’importance de la correction fraternelle pour bâtir une communauté chrétienne.

 

Abbé Pierre Guerigen

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