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1er juin

Commentaire de l’évangile du jour : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » (Mc 10, 46b-52)

Et soudain le silence se brise. Le silence tenu, continu. Tout éclate. Un cri traverse la foule, par deux fois. Une plainte, un appel à l’aide.

Voilà tout ce qui reste à Bartimée. Sa voix. Pour se mettre à nu, dépouillement extrême, pour oser l’abandon total en la confiance de Jésus. Et Jésus entend, il est interpellé. Il dépasse les cris de la foule pour s’adresser non pas à l’aveugle du chemin mais à Bartimée, l’homme tout entier, au-delà de sa situation de vulnérabilité, au-delà de son handicap. Reconnaissance. Total et entière du Christ devant cette homme souffrant pour lequel Il est peut être le premier à démontrer de l’intérêt.

La voix de Bartimée trace une voie sacrée : celle de la reconnaissance et du pardon. “Confiance, lève-toi, Il t’appelle”. Voilà en trois verbes le désir profond de Bartimée : avoir confiance, se relever, être appelé. Mesurons l’impact de cette phrase pour Bartimée.

Le Christ sauve, il restaure notre dignité. Il restaure en Bartimée cette capacité d’agir, cette capacité de pousser un cri, d’élever la voix parmi la foule qui veut le faire taire. Ce dernier est alors pleinement acteur de son redressement.

Son cri trace un chemin de confiance. Ce sont les itinéraires premiers de la foi : non pas des connaissances, un bagage théologique mais une reconnaissance de la personne tout entière en Christ et une mise en route à Sa suite.

Il n’y a qu’à regarder le nombre de fois que l’interjection “va” est employée par Jésus dans les évangiles. Avec la Samaritaine, à l’homme du fils blessé, à la femme adultère… C’est ce petit mot qui redonne sens à des existences souvent perdues, galvaudées.

Et envoyé, délivré, notre cher Bartimée ne s’en va pas reprendre sa vie d’avant comme on rentrerait de chez le médecin ou de chez le kiné. Il ne reprend pas ses petites habitudes, son emplacement de manche. Il prend un nouveau chemin, à la suite de celui qui l’a reconnu.

Bartimée a crié, il a été entendu. Bartimée a fait confiance, il a retrouvé la vue et une nouvelle trajectoire de vie. Libéré de ce qui, dans sa vie, lui brouillait la vue, il part, sandales aux pieds, bâton à la main avec celui qui l’a redressé.

Antoine

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