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Samedi 13 mai

Commentaire de l’évangile du jour: « Vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde » (Jn 15, 18-21)

La liturgie pascale nous propose dans la bénédiction solennelle cette prière commençant par « Ils sont finis les jours de la Passion du Seigneur (…) » mais combien sont-ils ceux pour qui la joie pascale est une chimère. Et Jésus de promettre à ses disciples non le calme et le repos mais haine et persécutions de la part du monde.

La 1ère lecture nous enseigne la place prépondérante de l’Esprit Saint et de l’homme dans l’œuvre du salut. Dieu nous veut collaborateurs de son œuvre de salut. Il veut que ce soit par nous, par notre témoignage et notre vie, dans le mystère de la charité, que se place l’épanouissement humain. Paul est pour Timothée et toute la maisonnée, mais aussi pour le Macédonien apparut en songe et toute la Macédoine, le salut de Dieu. Nous sommes tous liés de solidarité, de responsabilité et de charité mutuelle. Notre rôle est d’être les uns pour les autres le salut venu de Dieu. Le Nouveau Testament et la vie nomade des disciples nous font saisir aussi qu’une sécurité trop grande nous sépare en fin de compte de Dieu et qu’il faut un certain degré d’insécurité intérieure pour ne pas nous appesantir et nous figer dans un confort que nous aurions toujours bonne raison de justifier.

C’est un peu ce que l’évangile m’inspire aussi lorsque Jésus s’adresse aux disciples. La liberté à laquelle Dieu appelle tout homme n’est pas celle bâtie sur les valeurs du monde. La liberté à laquelle Jésus appelle les disciples est celle d’une vie qui se libère progressivement des entraves du monde parce que tournée vers Dieu et vers les autres, une vie de charité, une vie donnée librement et tournée vers autre chose que soi-même (ses désirs, aspirations, passions et son intérêt, autonomie et sécurité matérielle).

La vie selon les inspirations de l’Esprit Saint est imprévisible et échappe à tout contrôle et pourtant elle est promesse de croissance, nous dit Paul, pour l’Eglise, pour nous-même et pour notre foi ; elle ouvre constamment le cœur sur celui qui a faim de justice et de paix et qui appelle. La mort du Christ a été la fin d’une mort radicale sous entendons d’une séparation définitive d’avec Dieu, d’avec le Dieu vivant. Après la Pâques du Christ, la mort n’a plus cette valeur définitive de destruction, d’anéantissement de toute relation. Il n’y a plus de lieu dont Dieu est absent. Alors l’annonce de cette Bonne Nouvelle fait paradoxalement l’objet de haine et de persécutions à l’égard des croyants parce qu’elle appelle à vivre non plus pour soi-même mais pour Dieu et pour les autres, resituant l’homme par rapport à sa vocation divine et l’enjeu toujours au présent de se construire libre d’aimer absolument, avec Dieu pour centre de tout.

Dieu nous aime de manière absolue et non à la façon du monde c’est-à-dire pas par ce que nous faisons, produisons, entreprenons et réussissons. Il nous aime pour ce que l’on est c’est-à-dire ses enfants et parce que nous sommes créés en capacité d’être fidèle à son amour. Les disciples ne s’appartiennent plus, ils sont à Dieu « Vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde », nous dit Jean. Comment pouvons-nous aujourd’hui vivre de Dieu, vivre Dieu, dirait Maurice ZUNDEL, lâcher cette injonction du faire et de l’avoir pour laisser Dieu guider notre vie, notre intelligence, notre volonté, habiter notre mémoire et notre présent et développer ce qu’Il veut ? Notre vocation, c’est le ciel et l’amour, dirait la petite Thérèse. « Être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engager envers Dieu avec une conscience droite et participer ainsi à la résurrection du Christ qui est à la droite de Dieu » (1P 3, 21). Contemplons dans le livre des Actes des Apôtres l’action de l’Esprit Saint et cette énergie divine inépuisable qui habite les disciples, les conduits et les rend libres. La lumière de la résurrection transforme le cœur et brûle, consume tout ce qui l’appauvrit et le détourne de son ultime but, Dieu. Apprenons à laisser faire la grâce et mettre notre amour-propre à servir, revenons au Principe qui fonde toute vie, l’Amour.

Myriam DUWIG

 

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