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Samedi 29 Avril

Méditation de l’Évangile du jour : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)

« Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Il m’arrive aussi parfois de trouver les paroles de Jésus bien « rudes » : j’aurais pu faire partie des nombreux disciples qui en furent scandalisés. Lors du repas chez Marthe et Marie (Lc 10, 40-41), dans les paraboles du fils prodigue ou des ouvriers de la dernière heure, nous entendons une parole qui va à l’encontre des normes sociales ou morales communes et bouscule notre bonne conscience ordinaire. Nous pouvons, nous aussi, en être heurtés, au premier abord.

Pourtant, le plus grand scandale aux yeux de la raison humaine est ailleurs, Jésus le souligne dans une annonce (v. 62) qui sonne comme un défi lancé aux disciples : c’est le scandale de la Croix (« scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes » 1 Co 1,23), suivi du mystère de la Résurrection, impossible à appréhender pour l’esprit humain. Mais Jésus donne aussitôt une clé de lecture : « C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. » Lue dans son contexte, cette phrase n’est pas à comprendre comme une invitation au mépris de la chair, opposée à l’esprit. La « chair » désigne ici l’être humain dans sa totalité, corps et esprit, et c’est la faiblesse de l’homme, réduit à ses seules capacités, que Jésus oppose à la puissance de l’esprit de Dieu. Cet Esprit qui, seul, peut nous ouvrir à une réalité surnaturelle et nous permettre de discerner le sens de la Parole. Une Parole dont Jésus rappelle qu’elle est source de « vie », de « vie éternelle » reconnait Pierre. C’est en elle que nous trouvons sens à notre existence, que nous est indiquée la voie à suivre pour mettre nos pas dans ceux du Christ. Mais elle ne peut être comprise qu’avec les yeux de la foi.

Or, Jésus le rappelle, la foi est un don de Dieu (v.65), l’homme ne décide pas de croire de sa seule initiative. On pourrait même être tenté de conclure ici à une prédestination bien décourageante ! D’où, peut-être, les nombreux départs que mentionne l’évangéliste au v. 66 ? Mais si l’on rapproche ce passage du v. 45 qui précède de peu notre texte du jour (« Ils seront tous instruits par Dieu lui-même »), on comprend bien que la prédestination n’est en rien la sélection d’une élite de croyants. Elle n’est qu’un appel, adressé à tous les hommes, qui ne retire rien à la liberté de chacun de répondre par « oui » ou par « non » ; d’où la question de Jésus aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? ».

Demandons au Seigneur de nous envoyer son Esprit pour qu’il nous ouvre au sens profond de ses paroles et de ses actes, qu’il nous aide à discerner toujours sa Vérité et à en vivre, afin que nous puissions, comme Pierre, répondre à Jésus : « Seigneur, à qui irions-nous ? ».

Marie Drut

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