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Samedi 15 avril

Commentaire de l’évangile du jour : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile » (Mc 16, 9-15)

De l’avis de la plupart des commentateurs, l’évangile de Marc se terminait initialement au verset 8 : un groupe de trois femmes, de grand matin vient avec des parfums pour prendre soin du corps mort de Jésus. Elles constatent que le tombeau est ouvert et sont saisies de frayeur lorsqu’elles aperçoivent à l’intérieur un jeune homme vêtu de blanc qui leur annonce la bonne nouvelle de la résurrection : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.” » Or les femmes s’enfuient du tombeau, toutes tremblantes, et « elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ». Cette finale très courte se termine ainsi sur un silence incompréhensible et presque scandaleux des femmes qui ont peur !

Dans ces quelques versets, Jésus ressuscité n’apparaît pas en personne ; les trois femmes dont Marie Madeleine reçoivent la mission d’aller annoncer aux disciples qu’il est vivant et qu’ils doivent se rendre en Galilée pour le rencontrer… mais elles semblent bien ne pas l’avoir fait ! Plus tard, on a complété cette finale par un résumé des apparitions relatées dans les autres évangiles. C’est la première partie (Mc 16,9-15) de cette finale longue (Mc 16,9-20) que nous lisons aujourd’hui dans l’évangile de la messe, au terme de la semaine pascale, et cela convient bien pour rappeler les évangiles qui ont été lus chaque jour de cette semaine qui constitue l’unique jour de la résurrection du Seigneur.

Mais, pour quelle raison Marc n’a-t-il fait, à l’origine, aucun récit d’apparition de Jésus ? Et pour quelle raison termine-t-il son évangile sur le silence des femmes, premières bénéficières de l’annonce de la grande nouvelle de la résurrection ? Cette façon de faire est tellement déconcertante qu’on n’a pas hésité à supprimer, dans la liturgie même de Pâques, le verset 8 qui mentionne le silence des femmes : en effet, il ne se trouve pas dans la lecture de l’évangile de la résurrection de la nuit pascale de l’année B ! Personnellement, je le regrette…

Je vous propose mon interprétation… Pour Marc, les auditeurs que nous sommes ne sont pas des spectateurs passifs des événements de son évangile. La bonne nouvelle de la résurrection de Jésus leur est destinée, et quand ils l’entendent, ils reçoivent du même coup la mission de la proclamer. Le silence des femmes les provoque à devenir des missionnaires actifs. Nous sommes provoqués à annoncer que Jésus est vraiment ressuscité et qu’il est vivant dans nos « Galilée » … Car la Galilée, à la fois la terre de la première annonce du Royaume et la terre où Jésus donne rendez-vous à ses disciples, c’est là où chacun de nous vit. Pour nous, c’est donc Montigny-lès-Metz, Moulins-Saint-Pierre et Sainte Thérèse. Alors ne restons pas silencieux, n’ayons pas peur… Car le Christ est ressuscité ! Alleluia ! Oui, il est vraiment ressuscité ! Alleluia ! Alleluia !

François Dominique Charles

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