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Samedi 1 avril

Commentaire des lectures du jour: « Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 45-57)

Après la résurrection de Lazare, l’ami de Béthanie, dont la mort avait fait couler des larmes à Jésus, la tension grandit à Jérusalem, le complot se trame dramatiquement pour ttre à mort Jésus. Le passage de l’évangile reflète ce tiraillement puissant entre le bien et le mal : d’un côté, les amis de Jésus, et les Juifs qui ont été témoins de la résurrection de Lazare et qui ont cru en Jésus. Saint Jean ne s’étend pas sur cet entourage paisible, confiant en son pasteur et qui grandit en nombre. A ce groupe discret qui symbolise le bien, il oppose le groupe des chefs religieux qui voient en Jésus un rival, un imposteur et un ennemi à abattre. Un troisième groupe se dessine, celui de certains Juifs qui sont entre les deux, ne sachant manifestement pas trop quoi penser des signes de Jésus, et cherchent légitimement à protéger leur identité, leur nation et leur Lieu Saint. « Ils cherchaient Jésus, et, dans le Temple, ils se disaient entre eux : ‘Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête !’ » Ce sont des gens comme nous, qui n’ont pas su voir qui était vraiment Jésus, l’homme de la Paix, et de la Vie. Leur vision étriquée et leurs hésitations sont parfois les nôtres aussi…

Quant à Caïphe, sa sentence pleine d’aplomb et d’arrogance fait écho à la parole sans appel prononcée par le serpent à Adam et Eve (Genèse 3). En lisant « Vous n’y comprenez rien, vous ne voyez pas quel est votre intérêt », comment ne pas entendre le Tentateur qui encourage Eve à percevoir son intérêt en mangeant du fruit défendu et la « rassure » sur le pouvoir qu’elle obtiendra en y goûtant. « Mais pas du tout ! (…) vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux ». Mensonge, intérêt personnel, goût du pouvoir, jugement hâtif, esprit de calcul, domination sur les autres, tout oppose la figure de Caïphe et celle du Christ, qui vient de redonner la vie à son ami en préfiguration de sa propre résurrection.

A travers cette phrase qui coupe court à toute discussion, à toute recherche de la vérité, et au passage renforce son pouvoir auprès des siens, Caïphe « prophétise » la mort de Jésus, selon le terme employé par Saint Jean. Drôle de prophète que ce grand prêtre inique, et pourtant…

« Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ; mais étant grand prêtre cette année-là, il prohétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » En un raccourci saisissant, Saint Jean  montre comment le complot de mort de Caïphe rejoint pour le faire aboutir l’extraordinaire projet de Vie de Dieu, qui est de rassembler dans l’unité ses enfants dispersés,  autour de Jésus, berger seul capable de donner sa vie pour ses brebis.

Elisabeth SEYVE

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