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Lundi 27 mars

Commentaire de l’évangile du jour : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)

Voilà que des scribes et des pharisiens présentent à Jésus une femme adultère et lui demandent s’il convient, au regard de la loi de Moïse (Tu ne commettras d’adultère, Exode 20) de la lapider. En somme, son péché permet-il qu’elle soit condamnée ? La première réponse que donne Jésus est le silence. Rien n’est dit, car en réalité, la question qui lui est posée relève d’une mauvaise compréhension de la loi de Dieu, loi d’amour avant tout. Jésus se contente de se baisser et d’écrire sur la terre… Qu’écrit-il ? A l’absence de parole audible s’ajoute l’impossibilité de retranscrire celles qu’il a écrites par terre. Était-ce une réponse qu’ils donnaient aux scribes et aux pharisiens ? Était-ce tout autre chose ? A-t-on seulement prêter attention aux paroles que Jésus écrivit par terre ? Peut-être pas, puisque là n’était pas la réponse attendue ; ou peut-être que le cœur de ces hommes n’avait pas la capacité de les comprendre.

Quelle réponse pouvaient-ils attendre ? Selon la loi, la femme adultère a enfreint les règles religieuses et doit être punie pour cela. Ce Jésus, qui s’annonce comme Fils de Dieu, peut-il se soustraire à la loi de Moïse, que Dieu lui-même donne aux hommes ? Et s’il condamne la femme adultère, comme le dicte la loi, alors son message n’est pas celui d’un Dieu parfaitement miséricordieux au-dessus de la loi des hommes comme il le prétend…

Mais la parole que Jésus leur adresse en retour les bouleverse et contrevient à la démarche qui se voulait non seulement accusatrice vis-à-vis de la femme adultère mais également compromettante à l’égard de Jésus :  « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Jésus ne se place pas sur le plan de l’application humaine d’une loi, qui, si on ne l’applique pas, place le coupable en dehors de la société ; il ne remet d’ailleurs pas en question la loi de Moïse ; faut-il rappeler que le premier des commandements est celui d’aimer le Seigneur notre Dieu et que les commandements, loin d’être des dogmes qui restreignent notre liberté et contraignent notre conscience sont des commandements d’amour et de fidélité à l’amour… Jésus nous donne la clé de la compréhension de la loi divine qui doit dicter toutes nos pensées et nos paroles, toutes nos actions vis-à-vis de l’autre et de nous-mêmes : Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. Jésus invite ses interlocuteurs, et nous tous, à adopter une attitude humble et miséricordieuse, dans la pleine conscience de nos propres faiblesses et de nos propres péchés. Sur le plan du péché, nous sommes tous égaux ! Et sur le plan du pardon aussi ! La miséricorde, l’amour de Dieu pour nous n’est pas le fait d’un privilège dont certains bénéficieraient plutôt que d’autres. L’amour de Dieu est pour tous, y compris ceux dont le péché est le plus grand.

Et voilà que Jésus passe des paroles aux actes : quelle formidable rencontre que celle de Jésus et de cette femme ! Le Christ et Sauveur, laissant les hommes repartir, se redresse et s’adresse à la femme adultère : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus ». Comme il a du être doux ce pardon reçu de la bouche du Christ ! Comme il est doux de recevoir le pardon des mains et de la bouche de nos prêtres, figures du Christ, qui dans le sacrement du pardon, agissent en la personne du Christ ! Nous aussi nous pouvons recevoir le pardon de Jésus. A l’image de Sainte Thérèse, courrons au pied de Jésus recevoir son pardon, car même si nous avons commis tous les crimes possibles, nous pouvons être certains que remis dans les mains de Jésus, ils ne sont qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent qui les consument et nous fait don de grâces plus grandes encore que notre péché!

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