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Mardi 14 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère » (Mt 18, 21-35)

Jésus nous fait aujourd’hui une petite leçon d’arithmétique. Préparons-nous à être surpris ! Que l’Esprit Saint souffle en nos cœurs pour nous rendre attentifs à Sa parole.

Jésus raconte à Pierre une parabole : un roi remet sa dette à l’un de ses serviteurs, puis se fâche en apprenant que ce serviteur n’a pas lui-même remis la dette de son compagnon. Le roi, c’est Jésus ; le serviteur, c’est moi ; le compagnon, toute personne qui m’a offensé. Les chiffres sont exorbitants : quel roi laisserait l’un de ses serviteurs s’endetter pour soixante millions de pièces d’argent ? On voit ici deux mondes et deux mesures. Le premier enseignement de la parabole est que notre péché est incommensurable : mon offense envers Dieu vaut des millions. Si l’offense qu’on m’a faite vaut 100 pièces d’argent, j’ai moi-même offensé Dieu 600.000 fois plus ! Quant au pardon demandé à Pierre, qui semble déjà démesuré, ce n’est que de pardonner soixante-dix fois sept fois, soit 490. Rien à voir avec 60 millions !

Cette parabole fait un peu penser à la pyramide de Ponzi : un fraudeur recrute des investisseurs de plus en plus nombreux, puis s’enfuit et personne ne peut être remboursé. L’argent investi est de plus en plus grand jusqu’à ce que tout s’effondre. La pyramide de Jésus est meilleure : chacun pardonnant à celui qui l’a offensé, on fonde une immense pyramide d’amour dont Dieu est le sommet, lui qui pardonne à tous. Le deuxième enseignement de la parabole, c’est la fécondité de l’amour. Si je pardonne à celui qui m’a offensé, j’entre dans un cercle vertueux, où je peux moi-même recevoir le pardon qui m’est fait.

L’erreur du serviteur, nous la commettons bien souvent : ne pas comprendre la valeur du Salut. Jésus est notre Sauveur, mais de quoi exactement sommes-nous sauvés ? La parabole permet de nous faire comprendre l’enjeu, vital plus que financier : ne pas être vendu comme esclave, ne pas perdre son épouse ou son époux, ses enfants, tous ses biens, ne pas être livré aux bourreaux. Oui, Jésus nous sauve de la mort, des conséquences désastreuses de notre péché.

Après avoir compris ce que fait Jésus, nous pouvons comprendre ce que nous devons faire. À Pierre qui demande à son maître comment il doit pardonner, Jésus explique d’abord que Pierre (c’est-à-dire moi, chacun de nous) est un pécheur, un pécheur pardonné et donc un pécheur qui pardonne lui-même. Pardonner autant, aussi vite et aussi bien que Jésus ? C’est impossible. Mais suivre son chemin, comme le dit le psaume 24, c’est possible. Devant le roi de la parabole, ce sont tous les serviteurs qui défilent : celui au centre de la parabole n’est qu’un homme parmi d’autres, entouré de compagnons qui sont tous endettés envers leur roi. Pardonnons-nous les uns les autres pour imiter, à notre faible mesure, Celui qui nous a tant aimés qu’Il est mort pour nous !

Pour finir cette méditation, contemplons une dernière fois Jésus miséricordieux. En ayant une idée un peu plus juste de notre péché irremboursable, admirons l’infini amour de Dieu qui est mort sur la Croix pour effacer ce péché. Et osons présenter à Dieu nos cœurs brisés, nos esprits humiliés : c’est la seule chose qui soit à nous, que nous pouvons vraiment offrir à Dieu, et c’est la seule chose qu’Il attend de nous.

Clotilde et Léonard Dauphant

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