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Mardi 7 mars

Commentaire du psaume du jour: À celui qui veille sur sa conduite, je ferai voir le salut de Dieu.

La liturgie nous propose aujourd’hui une version condensée du psaume 49. Dans la version originale, après quelques versets mettant en place, d’un côté « le Dieu des dieux, le Seigneur » et de l’autre les « fidèles, eux qui scellent d’un sacrifice (l’) alliance », se déploie une mise au point sur la question des sacrifices – nous venons de lire l’essentiel du discours.

Je l’avoue : je ne suis pas très au point sur les sacrifices dans l’Ancien Testament. Quelques recherches sur ce thème m’ont dirigée sur des sites plus au moins sérieux qui m’ont permis cependant de comprendre ceci : différents types de sacrifices existaient, qui n’avaient pas tous la même signification, et pour lesquels on utilisait du matériel sacrificiel différent. Par exemple, les holocaustes, dont il est question dans le psaume, consistent en l’immolation d’un taureau ou d’un bélier, qui est entièrement brûlé. Ce n’est pas le sacrifice plébiscité ici.

L’entrée « action de grâce » dans mon moteur de recherche m’a mis en lien avec le  site Église catholique en France, édité par la conférence des évêques de France, plus sérieux que les sites consultés précédemment, et sur lequel j’ai trouvé cette définition : attitude de reconnaissance envers Dieu – l’homme « comblé de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans le Christ » reconnaît de quel amour il est aimé de Dieu et l’en remercie.

En ajoutant la notion de sacrifice, voici ce que Wikipédia me répond (c’est authentique) : l’Eucharistie est un sacrifice d’action de grâce au Père, une bénédiction par laquelle l’Église exprime sa reconnaissance à Dieu pour tous ses bienfaits, pour tout ce qu’il a accompli par la création, la rédemption et la sanctification (à vrai dire, Wikipédia n’invente rien : c’est tiré du Catéchisme de l’Église Catholique).

Mes sentiments, à l’issue de cette plongée dans internet, sont mitigés.

Je suis ravie d’être, en quelque sorte, retombée sur mes pattes, et d’avoir trouvé le lien entre Ancien et Nouveau Testament. La réponse trouvée dans le CEC est limpide ; en même temps elle était un peu attendue et espérée. Oui, intuitivement, à la lecture du psaume 49, nous avions tous pensé au mémorial du sacrifice de Jésus.

Mais je suis également un peu frustrée d’avoir si rapidement abandonné les subtilités des sacrifices à base de victimes animales, entièrement consumées ou partagées entre les personnes présentes, découpées d’une certaine façon, disposées sur l’autel selon des rites compliqués – sans parler des sacrifices à base de fruits de la terre (vin, blé, huile, etc) ! Toutes sortes d’appellation sont employées, et il n’est pas facile de faire la part des choses entre l’holocauste, le sacrifice de communion, le sacrifice d’expiation et celui de culpabilité – et je ne vous parle pas des références étymologiques en hébreu ! Il me semble avoir néanmoins compris que le sacrifice d’action de grâce, dans la tradition juive, était constitué d’une offrande animale dont une partie était offerte sur l’autel, une partie réservée aux prêtres, et le reste était consommé près du sanctuaire par les personnes qui offraient le sacrifice.

Nous voici donc doublement, tels des chats, retombés sur nos pattes. Il nous est maintenant aisé de faire le lien entre l’animal sacrifié et le Christ-Hostie, le sacrifice offert et consommé à la fois par le prêtre et par l’assemblée et le rite communion.

Que pouvons-nous déduire de ce psaume en ce temps bien particulier de Carême ? Eh bien, que notre participation à l’Eucharistie est ce que Dieu attend prioritairement de nous. Soyons fidèle au rendez-vous dominical, voire quotidien. Mettons tout en œuvre pour ne pas le manquer. Mais ne négligeons pas pour autant nos holocaustes personnels, ces petits sacrifices auxquels nous consentons en ce temps de pénitence. « Je ne t’accuse pas pour tes sacrifices ; tes holocaustes sont toujours devant moi », dit le Seigneur. Nos holocaustes n’apportent rien au Seigneur ; ils n’ont de prix qu’à nos yeux – mais ils sont signes de notre volonté de toujours nous rapprocher de Dieu.

Marie Julie Leheup

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