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Jeudi 2 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Quiconque demande reçoit » (Mt 7, 7-12)

Le texte d’évangile de ce jour est d’une logique implacable : demandez, on vous donnera. En effet, si je ne demande pas, je n’obtiens rien, ou du moins pas forcément ce dont j’ai besoin. Il en est de même quand nous cherchons : pour trouver ce que nous avons perdu ou ce qui nous manque, il faut se mettre en quête. « Quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. » L’évangéliste Matthieu présente les choses de façon claire et catégorique ; il ne pose aucune condition à ce que l’acte du quêteur soit prolongé par l’acte du donneur. Cela étant, notre expérience quotidienne pourrait démentir en partie cette certitude de l’évangéliste car il est commun de se voir refuser une demande, même justifiée, et les mendiants font souvent l’expérience de l’indifférence du passant.

Mais l’objectif de l’évangéliste n’est certainement pas de nous faire adhérer à la certitude d’une bienveillance et d’une charité parfaite, sans condition et sans limite de la part de l’homme, car il n’est pas tant question en premier lieu du rapport entre l’homme et son prochain que du rapport entre Dieu et l’homme : « combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! ». L’évangéliste nous expose ce que doit être notre relation à Dieu. Il ne s’agit pas d’une relation unilatérale, au sens où seul Dieu serait à la manœuvre, agirait envers l’homme, tel un deus ex machina qui agirait dans nos vies sans notre participation, et nous, nous serions de simples pantins, qui en subirions les effets ou les bénéfices. Tout don reçu ne peut pas être une grâce si nous la recevons dans la passivité ; toute grâce reçue est transformante et doit nous mettre en action, nous pousser en dehors de nous- mêmes ; alors nous agissons non plus seulement pour nous mais pour les autres et pour Dieu.  Notre relation à Dieu n’est pas non plus le fruit de la seule action de l’homme qui s’épuiserait à supplier le Seigneur de répondre à ses prières sans jamais rien recevoir en retour. Notre Dieu, trinitaire, se révèle dans la bible comme un Dieu de relation ; il est amour, il se donne en même temps qu’il nous reçoit tels que nous sommes. Mais Dieu ne peut nous donner son amour et répandre ses grâces en abondance que dans la mesure où nous sommes dans une disposition de cœur qui nous permette de les recevoir. N’avez-vous jamais fait l’expérience de recevoir le pardon d’un proche avec mauvaise humeur, voire réticence, le cœur fermé, non coopératif ? La réconciliation a-t-elle été un tant soit peu efficace ? Si mon cœur se ferme à Dieu, Dieu ne pourra y demeurer ; s’il lui laisse la plus grande place, alors Dieu demeurera en moi et moi je demeurerai en lui. En ouvrant notre cœur, nous n’avons à risquer qu’à voir le Seigneur y demeurer ! Nous n’avons rien à craindre, rien à perdre et tout à gagner ! Alors ne tardons pas, et profitons de ce temps de carême et de réconciliation pour trouver des moments privilégiés, dans la prière, dans la lecture d’un texte de l’évangile, d’un psaume, dans la contemplation de la nature qui se réveille, dans la louange simple et spontanée, pour entrer en relation avec Dieu.

Héloïse Parent

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