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Lundi 27 février

Commentaire de l’évangile du jour: « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 31-46)

Donner à manger, donner à boire, accueillir, habiller, visiter… Je suis marquée par les verbes d’action du texte de l’évangile de ce jour. Sans doute m’apparaissent-ils d’autant plus que l’évangéliste, dans ce va-et-vient de la parole entre Jésus et ses disciples, mentionne chacun de ces verbes trois fois. L’enseignement de Jésus est simple : agir auprès des plus petits. Il est dans ce texte principalement question d’action, en même temps que de la fin des temps d’ailleurs : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire ». La première action qui nous est décrite est celle du Christ qui, à la fin des temps, « séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs », plaçant « les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche ». L’évangéliste nous annonce en ces termes le Jugement dernier, où les justes, bénis du Père, s’en iront à la vie éternelle tandis que les maudits, qui n’auront pas agi avec charité, s’en iront au châtiment éternel. Il est question de juger les actes. Nous ne manquons pourtant pas d’agir, tant nous sommes affairés sans cesse, toujours à la tâche, et même quand nous sommes en vacances nous ne pouvons pas nous empêcher de remplir notre temps de tas d’activités. Nous passons beaucoup de temps à tenter de gagner plus, de vivre mieux, de maîtriser la nature, l’homme, de chercher des solutions à tous nos problèmes, de gagner du temps aussi, si bien que nous perdons le sens, la direction, de notre vie, Celui vers qui elle devrait être tout entière tournée. C’est le paradoxe que souligne le pape François lorsqu’il déplore qu’ « avec tous nos progrès et notre prospérité, nous sommes devenus une société de la fatigue ». Jésus nous invite en revanche à agir d’une tout autre façon : Donner à manger, donner à boire, accueillir, habiller, visiter…  ceux qui ont faim, soif, sont étrangers, nus, en prison ou malades. Agissons-nous de la sorte au quotidien et parvenons-nous réellement à faire plus que d’avoir une pensée charitable pour le pauvre qui mendie à qui je pourrais demander ce dont il a besoin, pour la voisine dont je sais qu’elle peut avoir besoin de moi mais qui ne me demandera rien, pour cet ami fragile psychologiquement qui a besoin d’une oreille pour l’écouter même si je manque de temps ? Il est temps que nos belles pensées deviennent des actes, et pourquoi pas, ces actes des habitudes.  En ce temps de Carême, laissons de côté ce qu’il y a de superflu dans le quotidien de nos vies, ces petites occupations (réseaux sociaux ? Chat en ligne chronophage ? Surf sur le web sans réelle raison ?) ou petites préoccupations (souci de l’image que je renvoie ? volonté exagérée de réussite professionnelle ou sociale ?) qui nous détournent de l’autre donc du Christ. Préférons nous soucier de celui qui, à l’instant où je vais bien, va plus mal, à l’instant où je dépense, n’a rien à dépenser, à l’instant où je suis comblé, se sent seul, à l ‘instant où je suis consolé, souffre. Notre bonheur n’en sera que décuplé.

Héloïse Parent

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