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Dimanche 26 février – 1er dimanche de carême

Commentaire de la première lecture : « Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus ».

Messieurs, vous pensiez être tranquilles en pensant que c’était Eve qui était l’origine du péché ? Eh bien détrompez vous, et regardons tout simplement la première lecture que la liturgie ne propose aujourd’hui. A la fin de cette belle lecture, il y a cette phrase : « Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus ». Une petite phrase qui nous explique que le péché ce n’est pas simplement le fait d’avoir consommé ce fruit désirable qui tentait Eve. Le péché, c’est aussi être capable de regarder collectivement l’erreur qui est la nôtre. « Leurs yeux à tous deux s’ouvrirent » : il faut attendre que Adam et Ève aient mangé ou plutôt que Eve et Adam aient mangé le fruit pour reconnaître le péché, pour que les deux se reconnaissent pécheurs et découvrent alors qu’ils sont nus.

Ce texte illustre bien que le péché n’est pas simplement quelque chose de moral, avec une dimension individuelle, mais qu’il a une dimension sociale. C’est lorsque l’homme et la femme se mettent ensemble, lorsqu’ensemble ils ont commis le péché, qu’ils le découvrent, qu’ils le comprennent. On a bien souvent tendance à définir le péché uniquement en fonction de ce qui nous regarde, personnellement, par rapport au bien ou au mal… Cette dimension sociale nous rappelle que, collectivement, chacun est impacté par le péché de l’autre. Je prends un exemple : le jeune homme qui cette semaine a tué sa professeur d’espagnol à Saint-Jean-de-Luz, Agnès Lasalle, a non seulement fait un péché par rapport à elle, mais il impacté toute sa famille, il a impacté tout son collège, tout son lycée ; il a même impacté sa propre famille. Il y a donc sa faute, mais sa faute rejaillit sur d’autres : la dimension sociale du péché existe, alors que bien souvent nous nous arrêtons uniquement à la faute morale.

Regarder cette dimension sociale du péché, c’est accepter d’entrer dans une démarche où non seulement le péché nous dépasse, mais où le pardon lui aussi nous dépasse, et ne concerne pas simplement l’individu mais l’ensemble de la communauté. Le psaume de ce jour le psaume 50, illustre bien à quel point non seulement le péché mais aussi le pardon rejaillit sur toute la communauté, à travers cette dernière parole qu’on peut lire dans le psaume d’aujourd’hui : « Seigneur ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange ».

Stéphane Jourdain

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