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Lundi 2 janvier

Commentaire de l’évangile du jour : « C’est lui qui vient derrière moi » (Jn 1, 19-28)

C’est la question centrale posée par les Juifs à Jean-Baptiste : qui es-tu ?, Jean-Baptiste répond qu’il n’est ni le Christ, ni Elie, ni le prophète annoncé. La question semble banale et les réponses négatives apparaissent curieuses. Les prêtres et les lévites insistent : Que dis-tu sur toi-même ? Jean-Baptiste répond alors : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe.

La question de ce jour renvoie à nos propres interrogations. Que répondons nous lorsque l’on nous demande : Qui es-tu ?, Que dis-tu sur toi-même ?

Le témoignage de Jean-Baptiste invite à ne pas rester à la surface de notre personnalité mais à chercher notre identité profonde, celle de notre chemin unique et de notre place singulière. Suis-je ceci ? Non ! Suis-je cela ? Non plus ! Voilà ce que je suis ! Chacun peut trouver sa feuille de route car nous pouvons découvrir un verset de l’Ecriture Sainte qui nous est destiné et qui nous définit. Jean-Baptiste montre l’exemple en prenant sa définition chez Isaïe (Is 40,3). Nous sommes tous différents et uniques. Malheureusement, nous nous égarons parfois en voulant ressembler aux autres ou en désirant que nos frères pensent comme nous. Les conflits trouvent souvent leur origine dans le fait que nous ne nous scrutons pas, à l’exemple de Jean-Baptiste, pour découvrir notre être profond et l’accepter. Si nous ne prenons pas conscience de notre singularité, comment pouvons-nous supporter celle des autres ? Isaie rappelle que nous avons été nommés personnellement par le Seigneur : L’Eternel m’a appelé dès ma naissance, Il m’a nommé dès ma sortie des entrailles maternelles. (Is 49, 1).

Dans la Trinité, le Père n’est pas le Fils, ni l’Esprit. Dans le corps humain, la tête n’est pas la main, ni le pied. Chacun a sa place unique et irremplaçable qu’un autre n’a jamais eu et n’aura jamais. Il est facile de rester dans la généralité et dire : je suis chrétien. Il est plus difficile de dire exactement qui je suis. C’est là que réside la véritable humilité : dire qui nous sommes. Jean-Baptiste apparait comme l’homme par excellence, le plus grand d’entre nous. Il dit exactement qui il est. Voilà en quoi consiste notre travail, ne pas vouloir être un autre, mais trouver sa juste place, ni plus haut, ni plus bas.

C’est aussi une leçon de la période de l’Avent où la lumière combat les ténèbres. Le luminaire divin, l’Agneau (Ap 21.23) dissipe les ombres de la nuit. Chaque chose reprend alors son apparence et retrouve sa juste place. Alors l’arbre cesse d’être confondu avec l’homme, la branche avec le serpent et la feuille avec l’oiseau. La confusion disparait. Nous sommes invités à faire ce travail de mise en lumière intérieure. Ainsi, nous pourrons découvrir, en nous scrutant, que le Christ vit en nous, comme l’expérimente Saint Paul (Ga 2,20) et comme nous l’annonce aujourd’hui Jean-Baptiste dans l’évangile en proclamant : Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas.

Hugues Duwig

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