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Vendredi 9 décembre

Commentaire de l’évangile du jour: Ils n’écoutent ni Jean ni le Fils de l’homme. (Mt 11, 16-19)

Jésus interroge, selon moi dans ce passage, ceux qui critiquent les us et coutumes de l’époque, liées aux normes sociales: “se mettre à danser lorsque l’on joue de la flûte, se frapper la poitrine lorsque l’on proclame des lamentations…”.

Comme des marques de respect, elles peuvent devenir bien fades si elles perdent de leurs sens. C’est toute la question des rites qui balisent notre foi. Comment faire en sorte qu’ils nous guident vers le Fils de l’homme, qu’ils  nous montre Le chemin sans tomber dans la vénération du rite pour le rite.

Jésus compare la génération de son temps à des “gamins” rapides pour pointer du doigt, traquant sans cesse la moindre erreur des autres facile à juger

Jésus, fort de son penchant à renverser les pouvoirs en place, à remettre la question du sens au premier plan, ne respecte pas les coutumes.

Jean était jugé comme un ascète possédé (il ne boit pas, ne mange pas), Jésus lui,  était  vu comme trop “ordinaire”. Là où Jean, donne l’exemple de l’ascèse comme forme de vie pieuse, Jésus fait tout l’inverse. On en vient même à le prendre pour un “ivrogne, un glouton”. Le comble pour Celui qui, par Sa venue parmi nous a voulu se faire Le petit, l’humble pauvre.

Dans l’ensemble des évangiles, Jésus effectue sans cesse ces trois actions : marcher, se nourrir, prier. Ces trois verbes  créent des mouvements, des déplacements dans la vie des gens qui croisent Sa route. A travers ses actions “c’est la Sagesse de Dieu qui s’exprime”. Elles  créent avant tout la rencontre, la relation. C’est dans ces actions jugées à tort comme trop ordinaires que Jésus s’est incarné pour partager la vie de ses contemporains. Quelle autre manière que de boire et de manger, de partager le pain et le vin pour se faire véritablement l’ami de tous, y compris  des publicains et des pêcheurs ? C’est de ce geste “ordinaire”, don d’amour pour tout Son peuple, dont nous faisons mémoire à chaque action de grâce.

Qu’il boive ou qu’il ne boive pas, qu’il mange ou qu’il ne mange pas, Jean le Baptiste et Jésus annoncent tous les deux le Royaume. Il n’y a pas de bon ou de mauvais style, mais deux styles différents, qui, dans les deux cas, sont critiqués.

En ce temps de l’Avent, quelles fausses idées, quelles critiques faciles sur les autres ou sur nous même pouvons-nous assouplir ? Afin d’être plus libres devant Lui, enracinés dans Sa Vérité plutôt que dans nos préjugés.

Quand tout dans notre société peut nous amener à juger à la hâte (au boulot, dans la rue, à l’église), comme à nous sentir très vite jugés par les autres (interprétation des discussions de couloirs, des regards…).“J’ai juste pas envie qu’on me traite encore comme un kasos” me disait un jeune il y a une semaine… La sagesse et la confiance qu’Il souhaite faire germer en nous peuvent être des pistes pour respectivement nous défaire de nos jugements et du jugement des autres sur nous-même.

Chemin de joie : Osons la différence, osons ouvrir nos portes !

Antoine Morel

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