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Mercredi 9 novembre

Commentaire de l‘évangile du jour: « Il parlait du sanctuaire de son corps » (Jn 2, 13-22)

L’évangile de ce jour nous donne à lire le fameux épisode de la colère de Jésus. C’est un texte qui fait toujours réagir et si je demandais à mes enfants de me citer des passages de l’évangile, je ne serais pas étonnée de les entendre me parler de cette scène où Jésus montre sa force. Cela peut même faire dire à certains que Jésus n’a rien d’un saint. Reconnaissons que c’est un épisode qui interroge. Comment le Christ, prince de paix et d’amour, peut-il faire montre de colère ? Sa réaction est-elle légitime ? Et d’ailleurs, signe que nous avons l’esprit parfois mal placé, ne sommes-nous pas prompts nous aussi à nous questionner sur la nature du Christ agneau sans péché et sans tache plutôt que de nous questionner sur les raisons de sa colère ?

On peut s’étonner de cette violence verbale et physique : Jésus fabrique un fouet avec des cordes pour chasser les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, ainsi que les changeurs ; il jette par terre la monnaie et renverse les comptoirs. Mais la colère du Christ n’est pas de la nature de celle qui nous envahit quand nous ne nous maitrisons plus.

Regardons la situation : les marchands et les changeurs effectuent très naturellement leur commerce pour que les fidèles puissent acheter les animaux utiles aux sacrifices. Le Christ arrivant, il met littéralement à terre ces outils et objets d’un commerce avec Dieu, et efface d’un revers de main une démarche cultuelle de rites sacrificiels : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ». Et Jésus, comme signe justifiant son geste, de dire : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai ».

L’évangéliste nous donne la clé de lecture de cette parole de Jésus, qui annonce déjà sa mort et sa résurrection, signe qui ne pourra être reçu et compris par les disciples que plus tard.

Jésus, avant même sa résurrection, se présente comme le nouveau sanctuaire, lieu de la rencontre avec Dieu son père. Sa colère n’est pas un accès de fureur, ou un excès de tempérament. Son geste n’est pas excédé ou excessif : il est simplement révolutionnaire et ne peut être compris que comme un geste fou ! Suffit les sacrifices ! Jésus donnera sa vie pour nous comme ultime sacrifice pour le pardon de nos fautes, non pas comme un don désespéré et perdu, mais partageant notre condition d’homme jusque dans la souffrance extrême de la chair, subissant les accusations et les crachats de l’homme, il mourra sur la croix tout en offrant son pardon. Plus encore, il resuscitera. Par lui, avec lui et en lui, nous avons accès à la vie éternelle.

2000 ans se sont écoulés, Jésus est mort et ressuscité, et contrairement aux disciplines qui ignorent encore à cet endroit de l’évangile que le Fils de Dieu va mourir et ressusciter, nous avons reçu le témoignage des apôtres, qui ont vu et entendu, et qui ont crus. Nous arrive-t-il de nous rendre dans le temple, dans le sanctuaire qu’est le Christ ? Nul besoin des murs d’une église pour cela : Dieu fait sa demeure en nous. Nul n’est besoin des murs, enfin pas tout à fait ! Nous avons besoin de l’eucharistie qui, parce qu’elle est la présence réelle de Jésus, est un lieu où nous rencontrons en vérité le Christ Jésus. Allons ardemment communier et ne manquons jamais ce rendez-vous avec le Christ quand il nous est proposé ! Et si je n’ai pas encore communié, peut-être suis-je appelé à me préparer à ce merveilleux sacrement?  Peut-être aujourd’hui puis-je inviter un proche, un petit-fils ou une petite-fille, un frère ou une soeur, à m’engager vers ce sacrement?

C’est dans le cœur sacré de Jésus que nous trouvons la source du pardon, la paix et la joie intérieure ; c’est dans son sanctuaire que notre foi s’affermit, que notre amour se purifie et se renouvelle, et que notre espérance trouve sa source.

Héloïse Parent

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